Chapitre 14

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Oh mon dieu ! Il me faut un cachet rapidement. Ma tête va exploser. Je voulus esquisser un mouvement mais mon corps récalcitrant et douloureux arrêta mon geste. Mon cerveau m'apporta alors des images de la soirée et de la nuit. Mes seins se tendirent et mon intimité se réveilla aux souvenirs des caresses avec Stan et Stella. Et puis John. Il me plaît de plus en plus. J'aime son humour et sa douceur.

J'inspirai un grand coup et me levai malgré les marteaux-piqueurs dans ma tête. Je geignis d'autant plus lorsque la sonnerie de mon téléphone agressa mes oreilles. J'hésitais à rejeter l'appel, mais en voyant les cinq appels manqués de mon frère, je décrochai :

- Enfin Bella. Je commençai à m'inquiéter.

- Bonjour Diego, soufflais-je avec difficulté.

- Gueule de bois ?

Je grognais pour seule réponse.

- Juste pour t'informer : tu fais la une des journaux People. Il y a une belle photo de toi dans les bras de Johanson.

- Quoi ? Ma voix ressemblait plus à une sorte de coassement.

- Comme je te le dis. Ils se demandent si tu es sa nouvelle conquête. Tu es la première avec qui il s'affiche de façon si intime.

Ce fut trop d'informations pour mon corps qui luttait contre les séquelles de la soirée. Je ne parvins qu'à lui lancer un "je te rappelle" avant de raccrocher. Dans quelle merde je m'étais mise ? John n'allait sûrement pas apprécier. Je ne me souvenais pas des détails. Je ne savais plus si c'était moi qui l'avais aguiché ou si nous flirtions bel et bien tous les deux.

- Bon d'abord à la douche, je verrais mon patron après !

Sous l'eau tiède qui coulait sur mon corps des images de la soirée me revinrent. Le corps à corps avec Stella, le sexe avec Stan et puis dans les bras de John. La valse sur son fauteuil et le bien-être ressenti tout contre lui. Son sexe dur contre ma hanche. Et le baiser. Ce baiser. Le meilleur de ma vie je crois. Si je n'avais pas trop bu je crois que je me serais laissée tenter à plus.

Bon sang ! J'ai vomi assise sur les genoux de mon patron ! La honte absolue ! Je posais mon front sur la faïence de la douche. Comment allais-je pouvoir lui parler après ça ? Que devais-je faire ? Faire comme si de rien n'était ou bien en parler ? En même temps nous étions dans les journaux ce serait ridicule de l'ignorer.

Je décidais d'appeler mes amies à la rescousse. Julia répondit aussitôt et me promis d'arriver avec de quoi gérer la situation de crise. Je contactais aussi JJ mais je n'obtins aucune réponse. Il n'était peut-être pas remis de la soirée.

- Alors là tu as fait fort ! me dit mon amie en avalant un chocolat et me désignant la couverture du magazine.

Je hochais la tête, il n'y avait rien à dire de plus de toute manière.

- Bon après si tu es attirée par lui et que tu l'apprécies sincèrement ce n'est pas vraiment grave. On a vu pire comme début de relation !

Je restais songeuse. Est-ce que je me verrais bien sortir avec John ? Oui qui ne le voudrait pas ? Est-ce qu'il me plaisait ? Oui si j'en croyais les réactions de mon corps lorsque je me trouvais près de lui.

- Je crois bien qu'il me plaît.

Je me cachais la tête sous un coussin honteuse d'avouer que mon patron me plaisait.

- Pas la peine de te cacher. Tu ne fais rien de mal.

- C'est mon patron Julia ! Et si je ne lui plaisais pas ?

- De une : est-ce qu'il t'a laissé entendre que tu ne lui plaisais pas ? De deux : vous étiez deux à flirter et de trois quand on le regarde sur la photo, il paraît en adoration devant toi. Vous êtes trop choux sur cette photo !

Je grognais, pas vraiment convaincue. Mais sur deux points au moins elle avait raison. Dès lundi matin, première heure j'irai lui parler. Nous étions tous les deux adultes.

Nous passâmes le reste de la journée à manger des cochonneries et à commenter les films romantiques cul-cul la praline.

Je n'eus pas de nouvelle de JJ de tout le dimanche. C'était assez surprenant, ce n'était pas vraiment son genre d'être aussi silencieux. Autant dire que je n'avais pas bien dormi. J'arrivai au travail en avance, nerveuse je scrutais l'arrivée de mon chef. Je ne fus pas d'une grande efficacité de toute la matinée surtout que John n'était toujours pas là. Ce n'était pas quelque chose d'extraordinaire puisqu'il avait régulièrement des rendez-vous à l'extérieur. A midi, n'y tenant plus je demandais l'emploi du temps de notre patron à son assistante.

- Je n'ai pas eu de nouvelles informations. Il aurait dû être là. J'ai seulement eu une note ce matin pour que j'annule ses rendez-vous de la journée et celle de demain.

Cela m'inquiétait un peu. Entre JJ qui faisait le mort et John aux abonnés absents les hommes qui me plaisaient semblaient me fuir depuis la parution de la photo du gala. J'étais pensive à mon bureau lorsque je reçus un étrange appel.

- Mlle Bella ? Bonjour vous ne me connaissez pas, je suis l'intendante de monsieur Johanson. Il m'a chargé de vous demander de venir chez lui. Il a besoin de votre aide.

- Je ne vois pas trop en quoi je peux lui être utile.

- Écoutez je ne peux rien faire pour lui et il semble que vous soyez la personne dont il ait besoin. Puis-je compter sur vous ?

- Je... Euh... Oui oui mais je finis à 18h...

- Venez tout de suite, il préviendra l'entreprise. Officiellement vous avez un rendez-vous à l'extérieur pour le reste de l'après-midi.

- Bien, je pars tout de suite alors. Dois-je apporter quelque chose ?

- Je ne crois pas. Je vous le préciserai dans le message contenant l'adresse de M. Johanson.

Elle raccrocha et quelques minutes plus tard, je reçus un message m'indiquant l'adresse et que je n'avais rien à apporter. Sans attendre davantage je descendis au parking. Je croisai quelques collègues me demandant où j'allais. J'utilisais alors l'excuse fournie par l'intendante. Je n'eus pas plus de question chacun étant satisfait de ma réponse. Je roulais prudemment ne voulant pas me tromper de chemin. C'était à plus de vingt-cinq minutes de route, dans un quartier résidentiel arboré et calme. Je tournais dans une allée et arrivait devant un portail, je sonnais et après avoir décliné mon identité, il s'ouvrit. J'avançais jusque devant une sorte de manoir méditerranéen. Un grand saule abritait un banc. L'endroit était tout à fait charmant.

Je toquai à la porte et une femme d'une cinquantaine d'années. Elle portait une robe de service, coiffée d’un chignon strict qui contrastait avec la bonhommie de son visage.

- Ah vous voilà enfin ! Venez, entrez.

Elle paraissait soulagée de ma venue. Elle me montra une porte donnant sur un grand salon, prit ses affaires et partit par là où j'étais moi-même entrée.

- Euh... Je dois faire quoi ? Vous allez où ?

Elle revint sur ses pas.

- Monsieur Johanson m'a demandé de partir dès que vous serez arrivée. Je ne peux rien pour lui. C'est vous dont il a besoin.

Elle reprit son chemin et disparut.

Bon et bien, quand il fallait y aller... J'abaissai la poignée de la porte, j'ouvris lentement la porte et appelai :

- Y a quelqu'un ? John ?

La pièce était plongée dans la pénombre. Une masse immobile était allongée sur un lit immense aux draps froissés. J'avançais doucement et mon cœur se mit à battre violemment quand je me rendis compte qu'il s'agissait de John recroquevillé, fiévreux et souffrant.

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