16 Troubles et sentiments

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Il est quatorze heures cinquante-cinq lorsque Caroline entre dans les toilettes qui jouxtent la salle des professeurs. Elle a tout autant hâte de son rendez-vous avec Roland qu'elle le redoute.

— Viarge, Caro, tu es sublime... Tout va bien se passer !

Tout en s'encourageant de la sorte, elle s'observe dans le miroir mural. Sa coiffure et son maquillage sont la perfection même, et pourtant, elle fait la moue. Elle force un sourire pour faire ressortir les pattes d'oie aux coins de ses yeux, soudainement complexée par son âge.

— Tout ne va pas bien se passer, regarde ce massacre... se lamente-t-elle en soupesant sa poitrine, qu'elle trouve bien trop tombante à son goût malgré son soutien-gorge push-up.

Avec un soupir, elle raccourcit au maximum les bretelles de son sous-vêtement en dentelle noire, dans l'espoir de faire remonter ses seins en forme de poires. Elle doit être absolument parfaite.

La perspective de son rencard purement sexuel imminent avec Roland, même s'il est devenu au fil des semaines un ami, la met dans tous ses états. Bien sûr, elle compte profiter au mieux de leur toute dernière fois ensemble, mais elle angoisse également énormément. Elle ignore comment il va prendre ce terme soudain à leur longue relation de partenaires sexuels, malgré sa promesse de ne jamais s'attacher à elle.

J'aurais dû lui parler du retour de Frank à la maison plus tôt... J'espère que mes charmes l'empêcheront de s'énerver... se morigène-t-elle en arrangeant son décolleté pour mettre encore davantage sa poitrine en valeur puis en remontant quelque peu le bas de sa robe avant de resserrer la fine ceinture autour de ses hanches.

L'alarme stridente de son iPhone la rappelle à l'ordre.

Quand y faut y aller...

Après un dernier regard dans le miroir mural, elle récupère son sac à main et son trench-coat posés à côté de la vasque et sort des toilettes. Les mains tremblantes alors qu'elle arpente les couloirs quasi déserts à cette heure-ci, elle tâtonne dans son sac à main pour y dénicher une pastille au miel. En voulant l'extraire de son sachet, elle fait tomber sur le sol son mascara.

Reste calme, Caroline... Ce n'est qu'un rendez-vous ordinaire avec le meilleur plan cul que tu as jamais eu.

Elle se retient de jurer et se baisse pour le ramasser. Une main la prend de vitesse et s'en saisit. Elle lève la tête.

Théo.

Sans se cacher, l'adolescent plonge ses yeux noisette dans son décolleté, qu'elle se retient de réajuster en rougissant, à la fois agacée que son élève l'observe de cette façon une fois de plus après leur discussion du matin mais rassurée de plaire encore malgré son âge.

— Merci... murmure-t-elle en tendant la main pour qu'il lui rende son mascara.

— Il ne réagit, pas, toujours obnubilé par ses seins, qui pointent fièrement à travers le tissu car penser à tous ses ébats passés et celui à venir avec Roland l'a émoustillée malgré son stress.

Les secondes passent. Elle soupire.

— Théo ?

Il rougit fortement, sans répondre. Elle fronce les sourcils, puis remarque l'érection qu'il a apparemment été incapable de contrôler. Ses jouent s'enflamment et elle n'ose plus le regarder.

— Désolé, je dois y aller, s'empresse-t-il d'annoncer en lui rendant enfin son mascara d'une main fébrile.

Puis il se précipite loin d'elle. Elle se dit qu'elle devrait aller le rassurer et lui dire que ce n'est pas grave, que c'est la réaction biologique d'un adolescent ordinaire de son âge, qu'il ne doit pas avoir honte car ça restera leur secret rien qu'à tous les deux, qu'une jolie jeune fille va craquer pour lui et que ce sera merveilleux donc il faut qu'il arrête de fantasmer sur une vieille femme comme elle... mais elle n'en a pas le courage pour le moment.

Elle a toujours le teint écarlate lorsqu'elle arrive enfin à sa voiture, devant laquelle Roland l'attend déjà. Elle observe les alentours : le parking est presque désert. Malgré tout, elle déglutit.

Elle semblait sûre d'elle face à Madame Toucan. Et elle l'était. Mais quelques heures ont passé, et, il n'y a pas une minute, l'un de ses élèves avait une terrible érection en regardant dans son décolleté. Elle-même, son mari et ses enfants savent avec certitude que jamais elle n'aurait de comportement inconvenant avec l'un de ses étudiants, mais le reste des gens pense différemment. Le passé lui en avait apporté la preuve à de nombreuses reprises. Si l'on venait à la surprendre avec Roland en partance pour une partie de jambes en l'air, le qu'en dira-t-on aurait vite fait « d'élucubrer » et de lui inventer une mentalité de pédophile ou simplement de femme facile ou de croqueuse d'hommes.

Elle tente de forcer son cerveau à ordonner à son corps d'avancer, mais elle en est tout bonnement incapable. Ses jambes refusent de coopérer ! Roland lui tend la main, elle aime son aura sereine et rassurante et son beau sourire, discret mais éblouissant de gentillesse et d'authenticité.

Elle ne parvient toujours pas à bouger, elle le voudrait tellement, pourtant.

Et si...

Main toujours tendue, Roland esquisse un pas vers elle. Son cœur tambourine douloureusement dans sa poitrine. Son souffle se fait haletant. Elle voudrait tellement pouvoir se laisser aller dans ses bras pour qu'il la rassure, mais ils sont en public, devant l'établissement où ils travaillent ! Pour Roland, ce n'est pas si grave, il part à la retraite courant mars... mais pour elle, ce serait catastrophique !

Est-ce qu'il va... ici ? sur CE parking ? alors que des élèves ou collègues pourraient lesnous surprendre ?

Délicatement, il l'enlace : il saisit ses hanches et son haleine chaude vient chatouiller les narines de celle-ci alors qu'il murmure :

— Tout va bien, il n'y a que nous deux ici, Caro...

Elle blottit son visage dans le cou de Roland et ses doigts parfaitement manucurés s'accrochent à sa chemise, comme s'il lui était vital. Elle ne réfléchit pas. Pour la première fois depuis qu'ils sont partenaires sexuels, et plus largement depuis qu'ils se connaissent, Caroline embrasse tendrement Roland. Il ne le sait pas encore mais c'est un cadeau empoisonné car il est le prémisse de la fin de leurs moments de sexe torride.

— Houhouuuu ! C'est chaud ! les acclament en applaudissant un petit groupe d'élèves.

Roland empêche Caroline de se retourner pour regarder de qui il s'agit en plaçant ses mains dans ses cheveux et en approfondissant le baiser.

Quand il la libère enfin, elle a le visage écarlate et est tout échevelée.

— Allons-y, dit-il d'une voix douce et grave qui la fait frémir et ronronner de plaisir chaque fois qu'elle l'entend.

Il place sa main sur le bas de son dos, mais, et c'est ce qu'elle aime chez lui, il n'en profite pas pour lui peloter les fesses. Il la fait lentement approcher de la voiture.

Malgré les élèves qui les ont surpris ensemble, elle se sent plus détendue et en sécurité en sa présence. Si bien que ses mains ne tremblent plus lorsqu'elle cherche ses clefs de voiture dans son sac à main et les en sort.

Les mains rugueuses de travailleur manuel de Roland, qu'elle aime tant, les lui prennent. Elle a l'impression qu'il ne déploie aucun effort pour lui ouvrir la portière. Elle le regarde bouche bée, admirative de sa force naturelle. Elle n'a jamais rencontré un homme aussi sublime, aimant et doux que Frank, mais elle est aussi sous le charme du corps grand et massif de Roland qui sait si bien la mener à l'orgasme. Ce n'est que physique et sexuel bien entendu, et elle adore tout autant la façon douce dont Frank la possède au lit, mais elle sait que ce soir marque la fin de beaucoup de choses avec Roland, et peut-être même un terme à leur amitié s'il réagit mal aux nouvelles...

Désireuse de profiter au maximum de leurs derniers instants ensemble, et se sentant comme protégée des regards dans autres maintenant qu'ils sont tous les deux dans sa voiture, elle se met à califourchon sur lui. Elle passe ses mains dans les cheveux soyeux de Roland et lui sourit.

« Chevauche-moi fort », la supplient ses yeux.

Excitée par la proéminence dure comme l'acier qu'elle sent entre ses cuisses à travers le pantalon de Roland au point qu'elle en oublie où ils sont, elle répond en lui faisant un clin d'œil.

Elle se soulève un peu pour pouvoir lui déboutonner son jean, mais elle se cogne la tête et ses cheveux, qu'elle a détachés pour l'occasion, viennent s'emmêler dans le rétroviseur.

D'abord, ses yeux écarquillés reflètent l'étonnement de Roland, puis elle se mord la lèvre pour retenir un rire : Roland est tellement grand pour sa petite Toyota que leurs mouvements sont limités.

Elle y voit un signe de l'univers pour qu'ils attendent d'être seuls à la maison.

— On fait n'importe quoi, Roland, on peut pas faire ça sur le parking...

Elle tente de s'éloigner, mais elle grimace à cause de ses cheveux toujours emmêlés autour du rétroviseur.

— Viarge, ça fait mal ! s'exclame-t-elle en riant nerveusement.

Sa main droite tente de défaire les nœuds pendant que la gauche retient le décolleté de sa robe. Elle n'arrive à rien et grogne quand elle réalise qu'elle a besoin de ses deux mains. Elle rougit en levant sa deuxième main.

— Désolée, murmure-t-elle, essoufflée, quand elle parvient enfin à se libérer du rétroviseur et à quitter les genoux de Roland.

Il est écarlate et souffle fort, le regard brûlant de désir. Elle jette un œil à son entrejambe. La bosse de son jean est énorme, et elle remarque qu'elle a taché le tissu de son jus intime. Elle sent le feu lui brûler encore davantage les joues alors qu'elle se détourne et met le contact.

Je ne me reconnais pas... Vraiment, Caro, à quoi tu penses ?!

Lorsqu'enfin elle ouvre la porte d'entrée de la maison, elle frémit d'impatience, et elle n'est pas la seule. Elle n'a pas le temps de faire quoi que ce soit que Roland tire sur sa robe, qui tombe au sol, la débarrasse de ses sous-vêtements et la plaque contre la commode, qui tremble sous le choc.

— Oh viarge ! hurle-t-elle en les regardant dans le miroir plural, contre lequel elle colle ses mains pour plus de stabilité quand il la pénètre d'un seul coup de rein rapide et puissant, comme elle aime qu'il le fasse.

Il la remplit comme personne, et maintenant plus que n'importe quand, c'est ce dont elle a besoin. Cela l'éloigne temporairement de ses problèmes, de l'angoisse qu'elle ressent, de son devoir de lui annoncer les nouvelles... comme un sursis que la rapproche autant de l'orgasme que des adieux.

Qu'est-ce que tu es en train de faire, Caro ?! Tu devrais lui dire tout de suite, au lieu de te faire baiser sauvagement comme une traînée adultère !

Elle ferme les yeux pour ne plus voir le plaisir qui déforme leurs traits, pour ne plus faire face à sa honte.

Roland la pénètre plus fort, une main serrant sa gorge et l'autre tirant ses cheveux.

— Ouvre les yeux, ordonne-t-il de sa voix rauque qui la fait chavirer vers l'orgasme alors qu'elle obéit.

Dans leur reflet, elle voit la même délivrance sur le visage de Roland que sur le sien pendant qu'il se déverse abondamment en elle.

Dis-lui maintenant... il doit savoir... C'est si mal de profiter encore une nuit ? Je tiens à notre amitié, et quand il saura, elle sera brisée...

Les heures défilent et, orgasme après orgasme, elle repousse l'instant fatidique.

— Oh viaaaarge, baise-moi plus foooooooooort ! s'époumone-t-elle, les paupières closes, en griffant le cuir du canapé du salon.

Le cri de jouissance qu'elle allait pousser se bloque au fond de sa gorge quand elle rouvre les yeux.

Elle ne voit plus qu'une chose, par-dessus l'épaule de Roland : Jacob, Niels et Azalée les fixent. Dans le regard de Jacob, elle lit l'incompréhension, dans celui de Niels, la fureur, et dans celui d'Azalée... eh bien... elle ne sait pas trop... car tout semble mélangé dans ses iris azur.

— B'Diou d'marde... Roland... range ta queue ! murmure-t-elle, essoufflée, en tentant de lui tapoter le bras pour qu'il observe son visage et comprenne finalement ce qu'elle a vu.

Il ne semble pas l'entendre jusqu'à ce qu'enfin sa délivrance arrive et qu'il se déverse en abondance au fond d'elle, pour la énième fois depuis des heures.

— Tu es vraiment étrange aujourd'hui, Caro... Tu es insatiable d'habi... tude. Oh... bonjour... Ça va, les enfants ?

Il rit nerveusement en s'empressant de cacher son sexe derrière ses mains alors que Caroline cherche sa robe, ne parvenant pas à dissimuler correctement son corps. Niels a les poings serrés et est t-bien plus pâle qu'à l'accoutumée. Azalée observe fixement Caroline, écarlate. Jacob fixe ses pieds.

— Qu'est-ce que vous faites là ? Jacob tu es pas au foot ? Et vous deux, vous êtes pas à votre soirée ? demande t'elle en panique tout en enfilant difficilement son string qui était enfoncé entre les coussins du canapé.

— Qu'est-ce qu'ON fait là, m'man ?! C'est pas ce soir la soirée, et la séance de Jacob a été annulée et il en a eu marre d'essayer de t'appeler alors que toi tu te fais tringler par... lui là ! s'énerve Niels en désignant Caroline puis Roland dans des gestes amples, désordonnés et furieux des mains.

— Niels, langage ! s'égosille-t-elle alors qu'Azalée prends le poignet de Niels pour tenter de l'apaiser.

— Oh, chiô, m'man ! hurle-t-il avant de monter les escaliers en courant et de claquer brutalement la porte de sa chambre derrière lui, faisant trembler les murs.

Caroline, dévastée, sursaute à ce bruit. Elle voudrait se précipiter à sa poursuite, mais elle doit vraiment parler à Roland avant, or, celui-ci est déjà dans le vestibule. Elle lance un regard implorant à Azalée et Jacob, toujours fasciné par ses chaussures.

— Viens, murmure Azalée en entraînant Jacob à sa suite à l'étage.

— Roland, reste... supplie-t-elle en se précipitant vers lui puis en posant sa main sur celle de Roland, prêt à abaisser la poignée pour partir.

— Caro...

Il déglutit. Elle fait de même : elle comprend ce qu'il s'apprête à dire. La peur la prend aux tripes.

— Je suis enceinte de toi et Frank revient demain matin et il veut te rencontrer, avoue-t-elle dans un débit très rapide, comme si elle arrachait un pansement d'une plaie. De toute façon tu n'as pas ta voiture et tu as prévu de passer la nuit avec moi, ajoute-t-elle pour faire bonne mesure et le convaincre définitivement de rester.

Il reste figé à la dévisager de longues secondes, en proie au doute. Sa main se serre sur la poignée et les larmes menacent de couler le long des joues de Caroline, persuadée qu'il va partir sans un mot.

— Tu aurais dû m'en parler immédiatement, Caro, lui reproche-t-il d'une voix calme en lâchant enfin la poignée.

— Je sais, je... bafouille-t-elle. Pardonne-moi Roland...

Avec délicatesse elle passe ses mains dans les cheveux de Roland puis lui caresse la joue.

— Merci de ne pas partir. Je ne comptais rien te cacher, je... j'étais perdue et j'avais peur de ta réaction. Viens là...

Elle l'embrasse tendrement sur la joue puis l'attrape par le bras et l'entraîne jusqu'au canapé du salon, dans lequel elle le fait assoir.

Un silence pesant s'installe, pendant lequel Roland semble s'imprégner des lieux, regardant partout autour de lui pour ne pas poser ses yeux sur Caroline. Elle repère enfin sa robe, et la revêt en rougissant, honteuse, se disant qu'elle cherchera son soutien-gorge ultérieurement. Puis elle se retourne pour faire face à Roland.

— Tu veux boire quelque chose ? Je vais me faire une tisane ! demande-t-elle en se triturant les mains, angoissée.

Elle ne maîtrise pas sa voix, qui part dans les aigus, stridente. Roland porte enfin son attention sur elle, fronce les sourcils puis opine.

— Un café, vraiment corsé, merci.

— Très bien, j'y vais...

Pour occuper ses mains tremblantes pendant qu'elle se rend à la cuisine, elle s'empare lentement de ses longs cheveux d'or blanc pour en faire un chignon.

Mes trésors ne me pardonneront jamais ! Ils doivent croire que je n'aime plus Frank et que je lui suis infidèle ! Ils me détestent ! Et le bébé à venir, ils le haïront aussi ! Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ! Je n'aurais jamais dû céder à la volonté de Frank ! Avant tout ça, je n'avais connu que le sexe avec lui, et maintenant... Tout ça par amour pour lui !

— Viarge ! C'pas Diou possible d'être aussi biesse ! s'exclame-t-elle en retirant vivement sa main de sa tasse car elle vient de s'ébouillanter en versant de l'eau dans sa tisane.

Quand elle revient au salon avec les deux tasses et les pose sur la table basse, elle a un sourire de façade incapable de duper quiconque. Pendant un instant, seuls les tintements des cuillers contre le verre se font entendre.

— Tu es sûre qu'il est de moi ?

Son regard la transperce, mais elle n'y lit aucun jugement, simplement de la curiosité, pure et saine.

— C'est le plus probable... Tu étais le seul régulier avec Bruno et Olivier, et les autres... je ne pense pas... pis les dates coïncident avec nos rapports, Roland.

Elle réalise que, jusqu'à cette question, elle n'avait pas songé une seule seconde à l'éventualité que ce ne soit pas lui le père mais un autre. Bruno est un bel étalon ténébreux célibataire pas décidé à se caser, Olivier est un père de famille nouvellement divorcé qui a besoin parfois de s'échapper de sa vie de famille éreintante. Quant aux autres, elle préférait tout bonnement ne pas connaître leurs prénoms... Cela aurait instillé entre eux une proximité dont elle ne voulait absolument pas, toujours folle amoureuse de Frank : elle aurait eu la sensation de trahir son premier et unique amour.

De son pouce, elle fait tourner son alliance autour de son annulaire droit.

Plus qu'à tenir encore jusqu'à demain...

— Je veux garder le bébé ? annonce-t-elle de but en blanc, effrayée à l'idée qu'il insiste pour qu'elle avorte ou qu'il veuille le donner à l'adoption ou le prendre avec lui.

Son intonation révèle une question cachée : et toi, Roland ? Elle ignore comment il fait pour toujours aussi bien lire en elle, mais elle lui en est reconnaissante, car elle ne sait pas quels mots dire, quels gestes faites, quels regards lancer...

— Moi aussi. Paule et moi avons toujours rêvé d'avoir des enfants, mais c'était impossible. Je te promets que je serai un excellent père pour cet enfant.

Lui, c'est dans ses yeux que Caroline lit une question : me laisseras-tu reconnaître la paternité ?

— Tu es fait pour être père Roland, concède-t-elle avec un sourire tendre et triste à la fois. On pourra mieux en parler quand Frank sera là demain matin. En attendant, j'ai besoin du réconfort de tes bras...

Sur les derniers mots, sa voix se brise et les vannes lâchent. Des torrents de larmes creusent des sillons noirs et bleus sur ses joues diaphanes.

J'ai déçu mes trois bébés ! ils me mépriseront le reste de leurs vies ! Tout ça pour m'envoyer en l'air une dernière fois avec le père de mon autre bébé à naître ! Madame Toucan a raison, je n'inculque pas les bonnes valeurs à mes enfants, je suis une mauvaise mère et une mauvaise professeure !

Blottie contre le torse de Roland, qui lui caresse doucement le dos, elle laisse aller sa peine et sa douleur.
_______
Wesh mes jamboooooons ! Enfin mon alpha lectrice a eu le temps de lire ce chapitre que j'avais hâte de poster.
Juste j'arrive pas à mettre les deux trois phrases qu'il faut en italique car je bogue mais je le ferai bientôt, sinon j'espère que vous aimerez !

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