Chapitre 28.3

2 minutes de lecture

 Le lendemain, j'étais seule dans le lit. Je me levais, observant la chambre calme. Elle retenait avec elle les souvenirs d'une nuit de merveilles. Quand j'en franchis le seuil, je me sentis téléportée dans ce fameux « demain ». Ce demain de la raison. Je descendis, et retrouvais sur la terrasse Oscar, Lorena et les enfants. La grande sœur avait apporté un petit déjeuner gargantuesque. Tout le monde semblait heureux. Je fis le tour de la table, accordant une bise à chacun. Oscar n'eut pas de réaction différente d'habituellement, si ce n'est une pointe de tendresse dans le regard. Mais je comprenais que le cadre serait respecté. Nous étions demain.

  • Vous avez passé une bonne nuit ?, demandais-je aux marmots.
  • Trop biiiieeeeen !!! On s'est raconté des histoires d'horreur jusqu'à deux heures du matin !!
  • Oh. Fantastique.
  • Et toi, Mamá ?
  • Quoi, moi ?
  • Tu as passé une bonne nuit ?

 Je souris à la question de mon fils. Je sentais le regard innocent de Lorena sur moi, et celui, ardent, d'Oscar.

  • Une nuit merveilleuse, mon Chéri.


Sur les trottoirs je pense à toi
Sur les boulevards je pense à toi
Dans la nuit noire je pense à toi
Même s’il est tard
Sous les réverbères je pense à toi
Dans la lumière je pense à toi
Tous les hémisphères je pense à toi
Sous la poussière

On était beaux pourtant
On accélérait sans freins
On s’aimait trop pour s’aimer bien
On était beaux souvent
Quand on souriait pour rien
On s’aimait trop pour s’aimer bien

Je me réveille je pense à toi
Encore sommeil je pense à toi
Trop de soleil je pense à toi
C’est plus pareil
En funambule je pense à toi
On me bouscule je pense à toi
Si je recule je pense à toi
J’suis ridicule

On était beaux pourtant
On accélérait sans freins
On s’aimait trop pour s’aimer bien
On était beaux souvent
Quand on souriait pour rien
On s’aimait trop pour s’aimer bien

Je suis désolée je pense à toi
Presque obsédée je pense à toi
Dépossédée je pense à toi
Trop fatiguée
Sur toutes les routes je pense à toi
Si je m’écoute je pense à toi
L’ombre d’un doute je pense à toi
Je me dégoûte

On était beaux pourtant
On accélérait sans freins
On s’aimait trop pour s’aimer bien
On était beaux souvent
Quand on souriait pour rien
On s’aimait trop pour s’aimer bien

Tu sais j’étouffe je pense à toi
Quand je découche je pense à toi
Je perds mon souffle je pense à toi
Au bord du gouffre
Encore un soir je pense à toi
J’ai le cafard je pense à toi
Dans le brouillard je pense à toi
J’peux pas y croire

On était beaux pourtant
On accélérait sans freins
On s’aimait trop pour s’aimer bien
On était beaux souvent
Quand on souriait pour rien
On s’aimait trop pour s’aimer bien

On était beau - Louane, 2017

Annotations

Vous aimez lire Anaëlle N ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0