https://www.youtube.com/watch?v=l0yRNQj2_tc

La mère de l'enfant criait :
« Ne t'éloigne pas trop, d'accord ? »
Mais l'enfant courait au dehors
Déjà, vers la grande forêt.

L'enfant s'engouffre sous les arbres
Pour voir l'automne du dedans,
Les branches contre le ciel blanc
Comme des veines dans le marbre ;

Sous ses pieds le sol rouge et brun
Donne le ton de l'aventure,
Tout est couleur, forme, texture,
Passent dans l'air bruits et parfums ;

L'enfant ramasse des bâtons,
Les lance ou bien frappe des branches,
Il joue à fuir des avalanches
De feuilles mortes sur des troncs.

Alors qu'il court et qu'il s'enfonce
Plus loin dans la grande forêt,
Que peu à peu il disparaît
Derrière les buissons, les ronces,

L'enfant découvre sous un ciel
Baigné de lumière d'orage,
Où s'acheminent des nuages
À quelque rythme torrentiel,

Une clairière jaune et ronde ;
Le vent se lève violemment,
Tous les arbres circonférents
Ploient en des contorsions profondes.

Au même instant l'enfant prend peur,
Une nuée de pies s'envole
En jacassant comme des folles,
Et leur perchoir c'était son coeur.