Calmement. Arrêter de tournoyer. Observer les éléments qui tournent autour de toi, les toucher, d'une main tendue. Arrêter de faire semblant, cesser de se limiter, interrompre la politesse, stopper la courtoisie. Arrêter de se reprocher, terminer de s'analyser, suspendre la censure, ralentir. Tous simplement. Une pause. Un temps. S'éloigner, s'extérioriser, se décomposer, décompresser... STOP, stop. Ne plus s'excuser d'être une personne sensible, se confier à ce carnet, analyser l'arrêt. Je me sens desespérée, impuissante. Une immense tristesse m'envahit et je ne sais quoi faire avec elle. Pourquoi suis-je triste? La vie est une désillusion. L'homme me déçoit, la société me déçoit, mes amis me déçoivent, ma famille me déçoit, suis-je déçue par moi? Oui. Je ne suis pas la fille dont j'ai rêvé. Je ne fais pas ce que j'ai toujours désiré. Malgré les apparences, je garde beaucoup de chose en moi. Je crache mon venin derrière ton dos, car tu me blesses. Je minimise mes émotions, qui arrivent par paquets, je les esquive, je les ignore, je meurs. Je perds mes amis de peur de les perdre. De peur d'être trop plaintif, je me renferme, je m'éloigne, je me protège, je vous épargne. Je ne vous donne pas ce que vous attendez de moi, ni une oreille, ni le sentiment que vous êtes importants. Pourtant vous l'êtes. Je reproche la superficialité de ce monde, mais je le suis même complètement. Je suis intolérante envers tous ceux qui ne pensent pas comme moi, au final, je suis exactement comme celle que je ne voulais pas. Semblant, semblant, toujours faire semblant. Qui suis-je?