Terrasse
La femme devant moi boit bruyamment un thé glacé. Elle aspire dans sa grosse paille des billes colorées de sirop. Le son du liquide aspiré, de la boule dans le conduit sont des insultes aux Beatles diffusés à la radio. Je la vois écraser les billes contre son palais et j'imagine que quelque part dans le monde, je pourrais faire subir la même chose à son crâne, rien que pour le port de ce short ultra-court et offensant pour toute femme qui se respecte. Je sais que, si elle entendait ma réflexion, elle se draperait dans une tirade féministe mais que si je m'avisais de mettre ce même short, elle serait la première à me jeter des pierres. Des pierres de mots, mais ça fait mal pareil. Ah, les pays patriarcalo-religieux dictatoriaux ne connaissent pas leur bonheur.
Je me lève de ma chaise. Pour m'extirper, je suis obligé de repousser la table pour ne pas qu'elle bute sur mon ventre.
Je hais les espaces exiguës qui m'insultent.
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