Mme Jones avait beaucoup de travail ce jour là. Elle ne rentra donc que très tard le soir.

 Mr Jones, de son côté, rentrait chez lui après une journée bien éprouvante. Depuis que son fils aîné avait voulu fuguer de la maison, la sécurité avait doublé. Il posa son manteau sur le porte-manteau et se dirigea d'abord vers son bureau où il se servit un verre de whisky. Puis, il prit sa sacoche, l'ouvrit et en enleva quelques dossiers. Il prit ces dossiers, son verre de whisky et se dirigea vers le salon. Il ouvrit la porte. Il se figea sur place. Il voyait son fils, son fils aîné étendu sur le sol. Il lâcha son verre et ses dossiers, le liquide caramel imprégnant le papier. Il se rua vers son fils. Il se mit à ses côtés, il lui prit la tête et la mit contre son cœur. Sa tête reposait sur celle de son fils, sa main autour de sa tête. Il lui prit la main et vérifia son pouls. Faible. Presque inexistant. Le père pleurait, il prit son téléphone d'une main tremblante et appela l'hôpital. Les yeux clos, son pouls presque inexistant, la beauté cadavérique de son fils ne furent qu'augmenter ses pleurs.

 L'ambulance arriva, les urgentistes avaient appelés Mme Jones. Cette dernière était une femme aux cheveux ondulés, courts et blonds, elle était d'une assez grande taille, sa peau était d'une couleur neigeuse. Elle était une femme d'affaire influente mais elle aimait sa famille et surtout son fils, Chase.

 Elle fut effondrée de le voir inconscient dans un brancard. Son mari était déjà dans l'ambulance, pleurant à son tour. Sa femme s'assit à ses côtés, elle posa sa main sur la cuisse de son mari, une larme coulant doucement sur sa joue, et cala sa tête sur l'épaule de son époux. Chase fut mit dans l'ambulance et ils se dirigèrent vers l'hôpital le plus proche.

 Il fut emmené dans une chambre sans aucun vis-à-vis. Les Jones avaient une réputation à tenir et la presse ne devait pas être en courant que Chase Jones soit à l'hôpital parce qu’il a voulu mettre fin à ses jours. Après une heure d'attente, Mr et Mme Jones furent autorisés à rendre visite à leur fils. Ils entrèrent et le virent, leur fils chéri, dans une chambre blanche, dans une tenue d'hôpital blanche. Chase Jones était d'une beauté presque insultante, il était si beau que rien ne pouvait gâcher la perfection de ses traits. Ses yeux étaient d'un bleu pur, ses lèvres étaient tentatrices et irrésistibles, sa peau était pâle, contrastant avec ses cheveux bruns. Même ainsi endormi, il restait attirant, mais il était endormi paisiblement. Si sereinement que Mme Jones prit peur en le voyant si blanc et si paisible.

 Il semblait déjà mort mais son rythme cardiaque était normal. Mme Jones s'assit à ses côtés et lui caressa le front. Il ne se réveillait pas mais il bougea un peu. Sa cage thoracique - auparavant immobile - se souleva, ses yeux clos se levèrent peu à peu. Il demanda à sa mère où il était.

- Mon chéri ! On s'est tellement inquiétés pour toi ! Tu rentreras bientôt à la maison, lui assura sa mère.

 Elle lui embrassa le front, son père s'avança et posa sa main sur l'épaule de son fils avant de lui dire qu'ils ont peur qu'il soit déjà mort. Chase s'endormit.