II : MOONLIGHT

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 Chase lisait tranquillement quand il entendit qu'on toqua à sa porte. Il ne voulait voir personne. Mais la personne qui toquait semblait se fiche complètement de ce qu'il disait et entra.

 C'était Fedora. Il replongea la tête dans son livre et ne prêta aucune attention à la blonde. Bon peut-être un peu ! Mais elle l'avait dérangé et ne méritait pas qu'il lui parle. Il la regardait, elle ne semblait pas à l'aise. Peut-être, peut-être, qu'il a été trop dur avec elle. Il posa son livre sur sa table de chevet, se leva d'un bond et se mit en face d’elle. Elle baissa la tête, regardant ses chaussures. Il fronça les sourcils, il se rapprocha encore plus d'elle, lui prit le menton et leva son visage vers le sien. Il planta son regard azur dans celui turquoise de la blonde, son expression s'adoucit. Le visage de Fedora en face du sien, ses yeux innocents croisant les siens. Une mèche blonde vient devant ses yeux. Il la prit et la passa derrière son oreille, ne manquant pas de caresser de son index le contour de son visage. Il lui sourit et lui dit que tout va bien. Fedora eut un mince sourire et se décala de lui. Elle se dirigea vers la porte, mit sa main sur la poignée et s'apprêta à la baisser quand Chase lui dit qu'il sortirai bien avec elle.

 Elle se retourna, interloquée. Il eut un sourire en coin et l'informa qu'il y a une fête foraine non loin de l'immeuble. Il lui proposa d'y aller avec lui après qu'elle ai mangé avec eux. La blonde rougit et accepta. Elle ouvrit la porte, se retourna vers lui et lui sourit. Il sourit à son tour et mit sa main sur sa nuque. Elle sortit et referma la porte.

 Chase n'a jamais aimé les fêtes foraines mais pour une fille si timide et réservée comme Fedora, il voulait bien se sacrifier afin de la mettre en confiance. Elle ne doit pas avoir peur de lui, elle doit tomber sous son charme sans que lui tombe sous le sien. Il s'allongea sur le lit, reprit le livre ainsi que le fil de l'histoire.

 Mais la seule histoire d'amour qu'il voulait lire c'était celle de Fedora et de lui. Oui il ne la connait que depuis quelques minutes ! Mais, n'avez-vous jamais entendu parler des coups de foudre ? Son cœur battait fort dans sa poitrine quand elle entrait dans la pièce - et dans sa vie -. Il devait faire comme si de rien n'était mais il sait reconnaître les symptômes de l'amour ! Ou alors, ce n'est juste que de l'obsession ? Oui, ça doit être ça ! L'amour... N'importe quoi ! Il n'aime personne ! Lui qui pensait être tombé sous le charme de la blonde ! Non c'est n'importe quoi ! Mais il n'arrivait à reprendre le fil de l'histoire.

 Il n'y arrivait pas, il ne pouvait pas. Ce fut avec un grand soulagement qu'il se rendit dans la cuisine. Il vit Fedora en train d'aider sa mère tandis que son petit frère - plus jeune d'un an - et son père étaient déjà attablés et attendaient le dîner. Chase s'assit à son tour et regarda la blonde cuisiner.

 - Chase ! l'interpella son père, le dérangeant durant sa contemplation.
 - Oui ?
 - J'ai pensé que ça te ferait plaisir de savoir que Fedora restera ici tant que tu... Eh bien, tant que...

 - Elle restera aussi longtemps que tu le juge nécessaire, dit sa mère. Nous en avons déjà parlé avec elle et ses parents.
  - Ils sont d'accord ?

 - Fedora vivait en colocation avec des amis mais elle vivrait avec nous, à présent.

 - Maman, elle a une langue. Elle peut parler.

 - Tu lui fais peur, informa son petit frère.

 - Très drôle.

 Fedora s'assit à ses côtés mais ne le regardait pas. Elle ne parlait pas, continuant de l'éviter. Il se dit que lorsqu'ils ne seront que tout les deux, elle va sûrement parler.

 Ils mangeaient en silence tout les cinq. Le seul bruit qui brisait le silence était celui des couverts, des verres, des assiettes.

 Le repas fini, Fedora débarrassa la table et se dirigea vers Mme Jones quand Chase la prit par les épaules en lui disant qu'il valait mieux qu'elle aille mettre un manteau pour sortir. Il lui fit un clin d'œil complice et la laissa partir. Il se dirigea vers sa mère et lui demanda un peu d'argent pour aller à la fête foraine. Elle fut surprise de cette demande, lui qui n'aimait pas y aller. Elle se tourna vers lui, lui sourit. Elle chercha dans son tablier et sortit une liasse de billets qu'elle lui tend en lui demandant d'être prudent ainsi que d'être un gentleman avec elle.

 Il le lui promit et monta dans sa chambre où il prit sa veste en cuir, son portable et son portefeuille. Fedora descendit les escaliers avec une grâce digne d'une grande dame - ou de celle d'une biche -.

 Il resta stupéfait, ne pouvant s'empêcher de la contempler en train de descendre. Il lui tendit son bras quand elle fut descendue. Elle le prit et ils sortirent.

 Le vent était froid, glacé, Chase aurait dû mettre un manteau et non cette veste. Il sentit qu'on lui mettait quelque chose autour du cou, c'était une écharpe, une grosse écharpe noire et blanche, qui sentait la vanille et la cannelle et qui était encore chaude. Il se souvenu que Fedora la portait autour du cou. Il l'interrogea du regard mais cette dernière lui répondit avec un haussement d'épaules. Elle avait ses mains dans ses poches et regardait où elle marchait.

 Chase ne savait pas quoi lui dire. Et puis, il se dit qu'il valait mieux lui poser des questions sur elle et sur sa famille.

- Ton nom de famille c'est « Dobronravov », c'est russe ?

- Oui, mais je ne suis russe que d'origine. Je ne sais dire que « oui » et « non ».

- C'est déjà ça. Après pour tenir une véritable conversation, c'est un peu plus compliqué.
- Oui, c'est sûr.

- Tu étudie dans quel lycée ?

- Comment tu sais que je suis encore au lycée ?

- Répond à ma question.

- Celui près de Central Park. Je suis en dernière année de lycée et après je rentre à la fac.

- Je suis en première année de fac ! informa Chase, le sourire aux lèvres, surexcité. Tu étudie quelle filière ? Tout ce qu'il y a trait à la littérature et à l'art, je suppose.

- Effectivement ! Tu lis dans mes pensées ?

- Non ! J'ai juste un bon sens de déduction. Appelle-moi Sherlock !

- Et moi, je suis Watson ? demanda la blonde.

 - On est arrivé, dit Chase, changeant de sujet.

 La blonde leva les yeux et vit la grande roue, illuminée. Le parfum de la barbe à papa et des pommes d'amours leur parvenait déjà. Il en avait déjà l'eau à la bouche.

 Chase prit la main de la blonde, entrelaçant ses doigts avec les siens, et ils avancèrent. Il aperçu un stand de tir, il en informa Fedora qui en fut réjouie. Ils se dirigèrent vers le stand de tir, il paya pour trois essais, mais ayant été envoyé à l'armée à cause de son mauvais comportement, il savait qui lui en faisait que d’un seul essai. Il prit le faux fusil, le mit contre son visage, ferma un œil, regarda à travers le viseur, il mit son index sur la détente et tenait fermement le fusil. Il visa la plus grosse cible, pressa la détente et tira. La balle atteint sa cible, il tira vers l'arrière le chargeur vide, et regarda la blonde avec un sourire de vainqueur.

 Elle prit le fusil qu'il tenait encore dans sa main et remit les balles dans le chargeur qu'elle mit à l'avant. Elle fit comme lui et la balle atteignit sa cible aussi. Elle lui sourit et lui tendit le fusil. Le gérant du stand les informa qu'ils avaient droit à deux peluches. Fedora choisit la peluche en forme de renard, et Chase prit celle de loup qu'il sera contre son cœur.

 Il abandonna la blonde et alla leur acheter de la barbe à papa et deux pommes d'amour. Il la rejoint et lui offrit la barbe à papa et une pomme d'amour. Elle eut une expression de surprise et prit les deux friandises. Ils marchèrent, leurs mains se frôlèrent.

 Chase prit celle de Fedora et la serra. Il croqua dans la pomme enrobée de caramel, il décida qu'il aimait ça ! Il aimait le fondant de la pomme et le craquant du caramel. Il la finit en vitesse, louchant sur celle de Fedora. Elle écarta sa pomme, mais finit par céder à l'expression suppliante du brun. Elle croqua un morceau de pomme qu'elle avait encore dans la bouche – entre ses dents - quand il lui vola le morceau - à l'aide de ses lèvres -. Il avait juste posé ses lèvres sur celles de la blonde et avait prit le morceau de pomme avec ses dents et se sépara aussitôt en profitant de ce morceau de pomme.

- En fait, où as tu appris à tirer comme ça ? demanda la blonde.
- Je suis allé à l'armée à cause de mon mauvais caractère et mon mauvais comportement. Et toi, où as tu appris à tirer ?
- Mon père n'est pas qu'un psychologue, il est allé à l'armée aussi et il m'a appris à tirer. Au cas où.
- Je vois. On fait la grande roue ?
- J'ai le vertige.
- Donc, on fait la grande roue ! Après que tu ai fini ta barbe à papa. Je peux t'aider à la finir si tu veux...
dit-il en avançant sa main sur le nuage rose et sucré.

- Pas touche ! s'exclama la blonde en tapant sur les doigts du brun. Ouvre la bouche.

 Elle tenait un morceau du nuage rose et sucré. Il ouvrit la bouche, se rapprocha d'elle et elle lui mit la barbe à papa dans la bouche. Elle lui prit la main et lui montra une cabine où on peut prendre des photos. Il soupira mais se laissa prendre la main quand une musique dansante arriva. C'était Handclap de Fitz and the Tantrums.

 Il voulait rester et taper dans ses mains avec la blonde qui ne fut pas cet avis. Elle lui prit le poignet et le traîna jusqu'à la machine. La musique retentissait même dans la machine. Et Chase en profita pour faire l'andouille. Lui et Fedora faisaient des photos où ils grimaçaient, où ils pleuraient, souriaient, se battaient et s'embrassaient. Sur la joue.

 Ils sortirent et récupèrent les photos, Fedora prit celles où ils se battaient, tandis que Chase prit celles où ils souriaient.

 Puis, il la traîna à la grande roue où il l'assura qu'il sera là. Ils s'assirent et la roue tourna. Il la vit tremblait, elle avait peur. Il mit sa main sur sa cuisse. Il se tourna vers elle, l'assurant qu'il était là et que tout se passerait bien. Elle lui sourit, les larmes aux yeux, respira et expira. Il regarda le ciel où les étoiles étincelaient, mais pas autant que ceux de Fedora où les étoiles étaient devenues plus radieuses, plus belles.

 Même la pleine lune semblait plus lumineuse sur cette toile noire qu'est le ciel. Il pourrait se perdre dans les yeux aux constellations inconnues de la blonde si seulement, il n'était pas déjà perdu dans ses mirettes.

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