XIX : PAIN
Comme tout les matins, Chase se réveilla et se leva. Il n'était pas fatigué. Il était même déterminé. Il s'habilla d'un haut blanc, d'une veste bleue dont il retroussa quelque peu les manches, il enfila un pantalon où il mit une ceinture, il se chaussa d'une paire de baskets et sortit de sa chambre.
Il vit Fedora, vêtue d'un débardeur noir, d'un kimono fleuri, d'un jean ample noir et chaussée de talons hauts. Ses cheveux étaient raides, soyeux et elle s'était maquillée. À chaque fois qu'il la voyait, il la redécouvrait et retombait amoureux d'elle. Elle l'ignorait complètement, comme à son habitude.
Son père arriva, elle tenait une feuille blanche et demanda à son père si elle pouvait imprimer un document. Il accepta et la conduit à son bureau, là où ni Chase ni Carter n'ont le droit d'aller. Son père alluma l'imprimante et montra à la jolie blonde comment on faisait pour imprimer. Chase profita du fait que Fedora soit dos à lui et que son père ne soit plus là pour se diriger vers elle. Il se mit derrière elle, enroula ses bras autour de sa taille et joignit ses mains, les posant sur son ventre. Il posa sa tête sur son épaule, son souffle chaud allant dans son oreille, ses narines contre sa peau et ses cheveux blonds châtain clairs. Cette dernière eut un sourire crispé, posa ses mains sur celles de Chase et les fit descendre de son ventre. Elle se tourna vers lui et le regarda avec mépris tandis que des feuilles sortaient de l'imprimante. Elle se tourna vers l'imprimante, récupéra ses feuilles, passa devant lui et sortit du bureau de son père.
Il courut après elle, la prit par son débardeur et la colla contre le mur. Ils étaient dans un coin sombre, là où personne ne va. Il prit les feuilles qu'elle tenait. Il les mit à terre, releva quelque peu son débardeur et posa ses mains brûlantes sur sa taille. Il se colla à elle et ils s'embrassèrent. Ils auraient pu continuer d'échanger leurs salives si un raclement de gorge ne les avait pas dérangés. Il s'écarta de Fedora qui récupéra ses papiers. Elle baissa la tête, mit sa main au-dessus de ses yeux et fuit. C'était Carter, il avait ses bras croisés sur sa poitrine et attendait que son frère lui donne des explications, qu'il ne lui donna pas. Il devait manger en ville car il avait un entraînement de boxe. Le soir même, il y avait encore une petite fête où il comptait montrer à Fedora qu'il l'aime.
Mais d'abord, il prit son petit déjeuner. À l'instar des autres jours, il mangea des pancakes nappés de sirop d'érable ainsi que des cookies et des muffins. Après avoir déjeuné, il alla dans sa chambre, mit à son poignet une montre et se mit à son bureau, où il finit de rattraper ses cours.
Midi arriva, il avait déjà mangé et se dirigea vers sa salle de sport préférée.
Il prit son sac de sport où ses affaires étaient rangées, paya son repas et sortit du restaurant. Il entra dans la salle de sport et dit bonjour au gérant de la salle de sport. Ils échangèrent avec bonne humeur et sourire jusqu'à ce qu'un cri de douleur résonne dans la salle. Alerté par ce cri qui lui rappela la voix de Fedora, il poussa la porte de l'accueil et se dirigea- les poings serrés et les sourcils froncés - vers la source de ce cri. Il vit que c'était Fedora. Elle était à terre et se tenait la cheville. Le gérant vint aux côtés de Chase. Un garçon aida la blonde à se lever. Elle se tenait sur l'épaule de ce dernier qui avait enroulé son bras autour de sa taille. Le brun commença à se moquer d'elle. Or, quand il se rendit compte qu'ils étaient sérieux et qu'ils ne rigolaient pas, il ferma les yeux, passa sa langue sur sa lèvre inférieure et dit que c'était triste de la voir ainsi. Le gérant lui demanda de la soigner, au lieu de flirter avec elle. Chase - rougissant- la prit dans ses bras telle une princesse. Il se dirigea vers les bancs et la posa dessus. Il lui demanda de l'attendre un court instant. Il prit son sac de sport, et se dirigea vers les vestiaires où il se changea en vitesse. Il mit en évidence ses plaques d'identification militaire et sortit des vestiaires. Il alla dans l'infirmerie et attrapa la trousse de secours.
Il sortit du vestiaire et alla vers elle. Il lui enleva la chaussure droite, celle qu'elle s'est tordue. Il enleva la chaussette, pressa ses lèvres contre sa cheville. Il sépara ses lèvres de sa cheville. Il ouvrit le tube de pommade, mit une noisette de crème sur son index et massa doucement la peau de Fedora. Il enroula du sparadrap autour de sa cheville. Elle se leva et ils se mirent face à face. Chase lui demanda de mettre des bandages autour de ses mains. Elle le regarda avec surprise, il la supplia de le faire. Elle lui prit le sparadrap des mains et l'enroula autour de ses mains. Malgré le toucher aussi doux qu'un pétale de rose de la blonde, sa façon d'enrouler le sparadrap était dure et métallique. Elle serra fort le nœud qu'elle avait fait, lui arrachant un faible cri. Elle refit de même avec l'autre main, serrant encore plus le nœud. Il lui fit un sourire amer et se dirigea vers le ring de boxe. Il tapa dans une cinquantaine de de sac, en peut-être une heure - avec la chanson Shape of you de Ed Sheran -.
Mais, lorsqu'il regarda le ciel, ce dernier était noir. Fedora n'avait fait que de le regarder, un mince sourire aux lèvres.
Il la reconduit à l'appartement. Ils se changèrent en vitesse. Il se vêtu d'une chemise blanche, d'une cravate noire, d'un pantalon noir, d'une ceinture et se chaussa d'une paire de chaussures italiennes noires et cirées. Dans son tiroir de sous-vêtements, il vit deux écrins. Il les sortit du tiroir, les regardant attentivement. Les yeux rivés sur les deux boîtes, il ne remarqua pas la présence de sa mère qui lui demanda s’il comptait les offrir à Fedora. Il hocha la tête, lui faisant comprendre qu'elle était la personne qui comptait le plus à ses yeux. Sa mère le prit dans ses bras et le serra fort.
Ils sortirent et virent la blonde. Elle ressemblait à une princesse russe avec ses cheveux blonds noués en une basse queue de cheval avec un simple bout de tissu nacré. Sa robe était d'un bleu ciel nacré, elle avait une simple ceinture en soie autour de la taille, les manches de la robe étaient en soie transparente. Elle était magnifique. Son regard croisa celui de Chase. Ils s'avancèrent l'un de l'autre. Il ouvrit l'écrin et montra son contenu à la blonde dont les yeux s'écarquillèrent. Il lui demanda de se mettre dos à lui, il mit ses cheveux blonds sur son épaule et passa le collier autour de son cou. Le collier était en argent et le papillon qui en était le médaillon était en cristal. En lui prenant la main et en lui déposant un tendre baiser, il lui avoua qu'il avait un autre cadeau pour elle.
Elle rougit et ils se mirent à table quand les parents de Chase les appelèrent. Il s'assit en face d'elle. Durant le repas, son pied frôlait souvent celui de Fedora qui essaya de ne pas rire.
A la fin, la famille Jones porta un toast à la blonde qui rougit. De la musique s'éleva, elle se leva, Chase la suivit. Il se mit en face d'elle, lui prit les mains, les bougea un peu pour qu'elle danse avec lui.
Elle eut un mince sourire et dansa avec lui. Il posa ses mains sur sa taille, la colla contre lui. Elle enroula les siens autour de sa nuque et ils dansèrent. Il lui susurra à l'oreille qu'il était un très mauvais danseur. Elle rit et rit encore plus quand il la fit un peu voler. Il la reposa sur terre et lui embrassa le front. Une mèche d'or lui barrait le visage. Il prit cette mèche et la passa derrière son oreille, elle rougit, baissa la tête et l'informa qu'elle alla se rafraîchir.
Il sourit tendrement en la voyant partir, on pouvait même voir des étoiles dans les yeux. Il sortit de sa poche l'écrin où se trouvait la bague de sa grand-mère. Celle qu'il voulait lui donner à elle, la femme qu'il aime.
Toutefois, Nathalie vit la bague, elle sauta au cou de Chase en voyant la bague.
Fedora arriva à ce moment là. Elle le vit passer une bague au doigt de la rousse. Son cœur déjà bien assez cassé, se fissura davantage. Les larmes vinrent toutes seules, elle mit sa main gauche sur le côté de son visage, ferma les yeux et pleura. Elle se demanda comment il pouvait lui faire ça. Puis, avec de la raison, elle se dit qu'il aimait Nathalie avant de l'avoir rencontré, et qu'il n'a jamais cesser de l'aimer et qu'il ne pensait qu'à elle. Fedora mit son index sur le papillon en cristal, le prit et le jeta à terre. Le papillon était cassé en deux. Elle se dirigea, le cœur brisé, les larmes dévalant ses joues. Elle entra dans la première chambre qu'elle vit.
C'était celle de Chase.
Elle ferma la porte, se colla contre celle-ci et se laissa tomber, les mains autour de ses jambes pliées, la tête sur ses genoux. Elle pleura à s'en faire mal au ventre, elle sortit son téléphone de sa veste, mit une application de musique et écouta, le son au maximum, la chanson HandClap et continuait de verser des flots de perles salées en se rappelant que cette musique est la musique préférée de Chase. Se souvenant du fait que ce dernier avait de la drogue dans sa chambre, elle se leva et fouilla dans ses affaires. Elle trouva un sachet drogue, une bouteille d'alcool. Elle débarrassa son bureau, mit la poudre blanche sur un livre et commença à se droguer, l'âme en peine. Elle continua plusieurs fois de suite, les larmes dévalant ses joues.
Mais, elle trouva que cela n'allait pas assez vite, elle but de l'alcool encore plusieurs fois de suite mais elle ne mourrait pas. Elle balança à terre la poudre et la bouteille, furieuse. Elle se mit à genoux, pleurant à chaudes larmes. Elle n'en pouvait plus de cette souffrance. Elle se tint le ventre, le visage déformé par les larmes. Elle ouvrit les yeux, et vit son poignet.
Elle effaça ses larmes. Elle se leva, les larmes coulaient avec lenteur. Elle vit un couteau. Elle se trancha les veines d'un coup sec, plantant profondément la lame du couteau dans sa peau déjà bien assez entaillée. Elle s'effondra au sol.
Le liquide carmin s'écoula rapidement des veines de la blonde, formant une marre de sang.
Chase sortit du salon. Il devait voir Fedora, elle n'était pas revenue. Il vit au sol le papillon de cristal fendu. Il fut affolé. Il se rua vers sa chambre et vit Fedora, gisante au sol. Son cœur se déchira. Il se rua vers elle . Il s'écroula à ses côtés, les larmes dévalant ses joues. Il lui prit sa main, alors ensanglantée, et continuait de pleurer. Il avait mal, mal au ventre, mal au cœur. Sa mère s'écroula aux côtés de son fils, lui tenant l'épaule. Son mari s'agenouilla et prit l'épaule de sa femme qui pleurait. Quelqu'un stoppa la musique. Un silence de mort vint remplacer la musique joyeuse. En voyant sa source de bonheur et de joie au sol, morte.
Chase fut anéanti...
Il avait été convié à l'enterrement de la blonde. Les larmes à l'œil, il s'était habillé. Victoria arriva, elle tenait une cravate à la main et s'apprêta à nouer la cravate quand il repoussa sa main. Elle baissa la tête et posa la cravate sur le lit.
Devant la tombe de Fedora, se trouvaient le père, la belle-mère de la blonde ainsi que ses frères et sœur. La gouvernante de Chase le protégea de la pluie avec un parapluie. Il regardait le nom inscrit de la blonde.
Fedora Frédérique Dobronravov
Fille et sœur bien-aimée
Le cœur de Chase se serra. Les larmes coulaient avec abondance. Il souffrait tellement... Ses yeux étaient rouges... Il effaça une larme qui coulait et passa une main dans ses cheveux. Son père posa sa main sur l'épaule de son fils et le prit dans ses bras.
Il ne pourra plus sentir son parfum enivrant de vanille et de chocolat.
Il ne pourra plus la prendre dans ses bras.
Il ne pourra plus la réconforter.
Il ne verra plus son sourire.
Il ne verra plus ses yeux.
Il ne se perdra plus dans l'immensité bleue de ses yeux.
Il ne pressera plus ses lèvres contre les siennes qui étaient sucrées et qui avaient un goût de cerise.
Il ne l'entendrait plus rire.
Il ne la verra plus. Il ne la contemplera plus.
Il ne cessera jamais de l'aimer.
The End.
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