04. Le cours du bel Hidalgo

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Alken

Comme souvent ces derniers temps, je me réveille avec mon sexe bandé et des images en tête de Joy toutes plus sensuelles les unes que les autres. Il faut dire que j'ai rarement vu une femme aussi belle. Je ne peux m'empêcher de penser à la soirée d'hier que j'ai passée à l'imaginer sans sa petite robe fendue. Je suis presque sûr qu'elle ne portait que ça en plus. Dommage qu'elle n'ait cédé à aucune de mes discrètes invitations à plus d'intimité. Surtout quand nous nous sommes croisés aux toilettes du restaurant. J'ai bien cru qu'elle allait refermer la porte sur nous et me laisser enfin découvrir ce qu'elle cachait sous sa robe, mais elle a résisté et est sortie avec un divin sourire. Cette femme me fait un effet incroyable et ce n'est pas ma queue toute bandée dans ma main qui dira le contraire.

Je me secoue et après un petit déjeuner rapidement avalé au restaurant de l’hôtel, j’enfile un maillot de bain et me dirige vers la piscine. Il est encore tôt mais il fait déjà bon. Je récupère une serviette que je dépose sur un des transats avant de plonger directement dans l’eau tiède de la piscine. Je fais des longueurs, concentré sur l’effort physique que je réalise. J’adore nager et j’essaie d'accélérer petit à petit afin d’améliorer mon temps à chaque longueur plutôt que de perdre en raison de la fatigue. Quand enfin je m’arrête, je sors du bassin à la force de mes bras et suis surpris d'entendre des applaudissements. Je regarde d’où ils viennent et trouve Joy, assise sur un transat dans un beau bikini qui révèle plus qu’il ne cache les magnifiques courbes de la jolie brune.

— Bonjour Joy, et merci mais tu aurais dû te joindre à moi plutôt que de paresser sur le transat ! Ça fait un bien fou de nager !

— Bonjour, Prof. Le spectacle était agréable à regarder, et puis ce sont les vacances, le mot d’ordre pour moi c’est “farniente”, sourit-elle en me lançant ma serviette.

— Tu en avais marre des garçons que te voilà déjà levée ? Ils ronflent trop fort ? souris-je en l’éclaboussant avant de m’essuyer.

— Je ne suis pas une grosse dormeuse. Comme toi, apparemment. Et puis j’avais faim. Bien dormi ?

— A part que j’ai dormi seul et loin de la femme qui me fait fantasmer, ça va, la provoqué-je. Et toi ?

— C’est le problème quand on la repousse, j’imagine, me dit-elle avec un clin d'œil avant d’attraper son tube de crème solaire. Moi j’ai bien dormi oui, merci.

— Je crois que je vais aller chercher Kenzo et Théo pour qu’ils profitent aussi un peu de la piscine ce matin avant d’aller au cours avec mon homologue cubain. Même s’ils sont jeunes, ce n’est pas une raison pour faire la grasse matinée au lieu de profiter des avantages du pays !

— Non ! Non… Laisse-les. Ils sont grands, s’ils préfèrent dormir plutôt que de profiter du paysage, c’est bien leur problème, tu ne crois pas ?

— C’est dommage quand même, avec la vue qu’on a d’ici ! dis-je en m’asseyant sur le transat à côté d’elle, non pas en regardant vers les différents monuments de la ville qu’on aperçoit de la terrasse mais vers Joy qui est en train de se frotter sensuellement le haut de sa poitrine. Tu vas nager après ou pas ?

— Peut-être, je ne sais pas. Pourquoi ? Tu comptes mater toute la matinée ?

— Cela ne me dérange pas. Je crois que je te l’ai déjà dit, mais tu es vraiment superbe. Et j’ai déjà fait mon sport, moi. J’ai le droit de profiter un peu, maintenant, non ?

— Tu fais bien ce que tu veux, soupire-t-elle en appliquant de la crème sur ses longues jambes.

— Si je faisais vraiment tout ce que je voulais, je t’assure que ce n’est pas toi qui serais en train de te passer de la crème, avoué-je en essayant de dissimuler mon érection sous la serviette que je pose sur mes jambes. Tu es quand même contente d’être ici, Joy ? Même si je suis là aussi ?

— Bien sûr que je suis contente d’être ici, Alken. Rien ne pourrait gâcher ce séjour. Tu me mets de la crème dans le dos ? En tout bien, tout honneur, évidemment. Et je suis sérieuse.

— Avec plaisir.

Je me demande si c’est vraiment en tout bien tout honneur ou si elle joue à me provoquer pour après mieux me remettre à ma place. En tous cas, je ne boude pas mon plaisir et passe mes grandes mains dans son dos pour bien faire pénétrer la crème. J’avoue que j’apprécie un peu trop ce contact avec sa peau et quand je glisse mes mains sous le nœud de son maillot, je suis tenté de le défaire et me retiens avec difficulté. Elle se couche ensuite sur le transat et je reste assis à la regarder.

Vers onze heures trente, alors que nous n’avons quasiment pas bougé, Kenzo et Théo débarquent enfin. Ils ont l’air tout heureux de nous retrouver, plein d’énergie et de sourires.

— Ah, vous voilà enfin, petites marmottes ! Nous, ça fait un moment que nous sommes levés ! J’ai pu bien profiter de la piscine, leur dis-je en arrêtant de mater Joy pour ne pas me faire griller.

— Le décalage horaire, sans doute. Tu auras le contrecoup plus tard toi, P'pa, me répond mon fils en baillant.

— Non, c’est juste que moi, contrairement à vous les jeunes, je m’entretiens. On fait la course si vous voulez et je vais vous montrer qui nage le plus vite ! Le premier arrivé choisit le menu ce midi, ça vous va ?

— Tu sais, P'pa, c'est pas parce que tu es avec des jeunes que tu dois nous montrer que tu l'es encore, hein ?

Ouch, ça fait mal, ça. Il a raison, mon fils. Je crois que j’essaie trop de me prouver et de leur prouver que je ne suis pas un vieux con. Et en faisant ça, je donne l’impression justement du vieux con qui essaye à tort et à raison de paraître plus jeune qu’il ne l’est. Je souris et, avant qu’il ait eu le temps de réagir, je le soulève et le fais tomber dans l’eau.

— Voilà pour toi mon fils. Ça t'apprendra à te moquer de moi, dis-je en éclatant de rire devant l’air ahuri de Théo et Joy.

Profitant de leur stupéfaction, je pousse à son tour Théo qui tombe aussi à l’eau et attrape Joy par les jambes et par la taille et saute dans l’eau avec elle dans les bras. En quelques secondes, je nous ai tous mis à l’eau et me retrouve rapidement pourchassé par les trois qui veulent se venger. Ils me coincent à un bout de la piscine et se mettent à m’éclabousser. L’instant est léger, amusant, drôle même et on rit beaucoup.

Après un repas passé dans la même atmosphère détendue, nous nous rendons à l’accueil et apprenons qu’un taxi a été réservé afin de nous emmener à la salle de la Compañía Internacional de Danza où nous avons rendez-vous avec Pedro, le roi local de la salsa. Le trajet est encore l’occasion pour nous d’observer les rues animées, les vieilles voitures à tous les carrefours, écouter la musique qui sort de beaucoup de maisons. C’est toujours un vrai enchantement que de parcourir les rues de cette ville si dépaysante.

La Compañía est dans un grand bâtiment moderne, mais sans distinction particulière. Nous y pénétrons en silence, en nous demandant si nous sommes au bon endroit quand nous sommes rejoints par un homme au teint hâlé, brun, avec une petite barbe, très musclé. Il se déplace avec une grâce naturelle qui ne laisse aucun doute. Cet homme est un danseur.

— Bonjour, amis français ! Félicitations pour votre beau concours, j’ai vu la vidéo et j’ai adoré ! J’ai aussi vu la qualification, donc le seul que je n’ai pas vu danser, c’est vous, jeune homme, dit-il en regardant mon fils. Je suis Pedro et je suis ravi de vous accueillir ici !

— Bonjour, lui répond Joy en lui tendant la main alors qu’il se penche pour lui faire un baise main. Je suis Joy, mais vu que je suis la seule femme, difficile de se tromper ! Et donc, Alken, mon prof et partenaire de danse, Théo, avec qui je danse depuis des années, et enfin Kenzo, élève de ma promo, ami, et fils du prof.

— Bonjour Pedro, nous sommes ravis de vous rencontrer et pressés de profiter de la master class avec vous, dis-je en lui serrant la main qu’il ne baise pas, bien entendu, le coquin.

— J’espère surtout que vous allez vous amuser, parce que je compte bien en profiter, moi, dit-il en tendant le bras à Joy avec un large sourire. Suivez-moi, je vais vous faire visiter.

Joy s’accroche à son bras et Pedro nous fait faire le tour des différents équipements. Enfin, “nous” n’est pas forcément le mot adéquat. Il ne s’occupe que de Joy et la drague ouvertement, ce qui m’énerve au plus haut point. Nous trottons derrière le couple qu’ils forment tous les deux et essayons de comprendre ce qu’il explique sur l’architecture alors qu’il ne parle qu’à la danseuse qu’il a à son bras et que nous ratons la moitié de ses paroles. J’avoue que je ne suis pas mécontent quand nous arrivons aux vestiaires afin de nous mettre en tenue pour la session de salsa. Au moins, il lâche un peu la jolie brune qui semble apprécier énormément toute l’attention dont le bel hidalgo fait preuve.

— ¡ Bueno ! Je vous laisse vous changer et on se retrouve ici quand vous êtes prêts. J’ai hâte de vous voir en tenue, bien que vous soyez déjà très agréables à regarder, continue-t-il en jetant un œil appuyé à Joy, dont le petit short moulant découvre les cuisses.

Joy se rend dans le vestiaire des dames pendant que je me retrouve avec les deux garçons qui gloussent.

— Wow, il est beau le prof de salsa, s’exclame Théo, toujours aussi admiratif des jolis garçons.

— Oui, mais il a l’air de n’en pincer que pour Joy, dommage pour toi, s’amuse à lui répondre mon fils.

— Eh, on ne le voit qu’aujourd’hui, ne vous faites pas des films. On fait la master class et basta ! On ne le verra plus ! Joy saura se défendre contre lui.

— Se défendre ? ricane Théo. J’espère surtout qu’elle va en profiter, ouais ! Depuis que son comptable a joué au con, elle déprime. Si elle peut se faire du bien, qu’elle le fasse !

— Oui, à sa place, moi, je lui saute dessus ! rit Kenzo. Elle a intérêt à ne pas laisser passer l’opportunité de jouer avec un joli petit cul comme ça !

— Pourvu qu’Elise ne vous entende pas, soupiré-je en me disant qu’ils ont sûrement raison et qu’elle est libre de passer la nuit avec lui, si elle le souhaite.

On s’habille et, à mon grand désespoir, Joy a fait plus vite que nous et est déjà dans les bras du prof qui lui explique un pas, derrière elle, ses mains sur ses hanches. A notre arrivée, elle se dégage de son étreinte et nous rejoint en souriant.

— Tu as déjà commencé la leçon ? demandé-je plus brusquement que je ne l’aurais souhaité.

— Comme tu le vois, dit-elle en me faisant un clin d'œil. Vous avez traîné dans les vestiaires, il fallait bien qu’on s’occupe, nous.

— Bien, maintenant que tout le monde est là, nous interrompt Pedro, nous allons pouvoir commencer. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous apprendre ce que c’est que la salsa, vous êtes tous des danseurs expérimentés. Non, je vais vous montrer comment un cubain danse et fait partager ses émotions à travers cette musique cubaine par excellence. ¡ Hasta la vista, baby ! Bien, Joy, reviens donc ici, tu seras ma partenaire pour cette démonstration. Tu n’as pas gagné le concours pour rien, non plus !

— J’avais un partenaire de talent, j’espère que tu lui arriveras à la cheville, rit-elle en le rejoignant.

Tout sourire, il lance la musique et l’entraîne dans une danse qui transpire la sensualité. Il se colle à elle et elle répond parfaitement à toutes ses demandes et impulsions. Elle a l’air de deviner ce qu’il va lui demander et les pas s'enchaînent presque sans erreur, ce qui est incroyable car ils viennent de se rencontrer. Je regarde cette prestation avec inquiétude et je réalise que ce que je vis avec elle n’est peut-être pas si unique que ça. Quand la musique s’arrête, je suis soulagé de les voir s’éloigner l’un de l’autre.

— Bravo ! lance mon fils en applaudissant. Magistral !

— Oui, c’était formidable. Bravo, Joy ! J’ai rarement dansé avec une danseuse aussi talentueuse, lui sort-il en lui faisant les yeux doux.

— Rien que ça ? rit Joy en rougissant malgré tout. Merci, c’était un moment très agréable.

— Je comprends que vous ayez remporté le concours en tous cas. Alken, vous avez une pépite parmi vos élèves ! Faites attention à ce que je ne vous l’enlève pas pour en faire notre vedette ici à la Compañía !

— Je sais qu’elle est unique en son genre, en effet, dis-je doucement en l’observant à ses côtés. Vous nous proposez un exercice où on pourra apprendre quelques pas et quelques techniques ? Nous ne sommes pas venus ici juste pour vous regarder danser !

— Vous avez raison ! Mais la salsa, ça ne se danse pas seul ! Je vais continuer à vous montrer des pas avec Joy et vous faire écouter des musiques locales, et nous allons passer un excellent moment tous ensemble. C’est super que vous ayez pu venir, j’en suis ravi, continue-t-il en attirant à nouveau Joy à lui.

L’après-midi se déroule ainsi, avec de très bons moments de danse et de belles découvertes. Pedro est un passionné capable de transmettre ses savoirs mais aussi sa passion de la salsa. Même moi, je découvre plein de nouvelles perspectives qui vont m’aider dans mes futures chorégraphies. J’essaie de participer au maximum mais Joy est collée au Cubain et Kenzo et Théo se font un malin plaisir à faire tous les pas à deux. De vrais gamins, ces deux-là. L’ambiance est plutôt détendue et bon enfant, mais je n’arrive pas à totalement me mettre au diapason des autres, rongé par la jalousie. Je sais que je ne devrais pas. Je n’ai aucun droit sur Joy et si elle s’amuse, je devrais être content pour elle. Mais la seule chose que j’ai en tête, c’est que j’espère qu’elle va rentrer avec nous et ne pas passer la nuit avec Pedro qui n’attend que ça. Si elle reste avec lui, je sens que le reste du séjour va être un vrai calvaire pour moi.

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