Le soleil se couche sur la mer. Le dégradé de couleurs est juste fou ! Des orangés à l'or, toutes les nuances se reflètent dans les vagues qui viennent mourir à mes pieds. Au centre de ce tableau, le soleil descend lentement et semble s'enfoncer dans l'eau, comme pour aller saluer la faune et la flore maritimes.

 J'aime me poser face à la Méditerranée dès que j'en ai le temps, pour regarder l'horizon et méditer. Le bruit des vagues m'apaise, la sensation du sable sous mes doigts me détend, je ne vois ni n'entends les gens qui pourraient se trouver là en même temps que moi, je suis dans ma bulle et j'y suis bien.

 Il m'arrive de rêver que je peux marcher sur l'eau et que je peux avancer vers l'horizon. Je me dis que si je l'atteins, j'y trouverai un monde de paix, de calme et de sérénité. Quand je vois des oiseaux voler vers cette ligne qui sépare l'eau du ciel, je les envie, et quand je vois des voiles se détacher dans ce tableau, j'imagine que ce sont des marchands qui voyagent entre le pays délimité par l'horizon, et notre réalité.

 Je peux passer des heures, le soir, sur le sable, les yeux ouverts et pourtant si loins. Je vois la lune se lever, les étoiles scintiller, les feux de camp illégaux apparaître ça et là, mais mon esprit flotte sur les eaux, tentant vainement d'atteindre cette frontière qui s'éloigne à mesure que je m'approche.C'est quand mon corps se met à trop frissonner et mon estomac à grogner, que je me décide à quitter ma bulle et à revenir dans la vie réelle, avec ses problèmes et où les rêves sont limités à la nuit, dans notre sommeil.