Une mystérieuse lettre
On marchait à travers la ville parlant de futilité, de tout et de rien. Puis enfin, nous sommes arrivés au parc Riverbend. On s’est assis sur un banc, il faisait presque nuit. Elle me regarda en souriant.
« -Tu ne devais pas me dire un truc tout à l’heure ?
-Si si. Disons que c’est aussi bizarre que ton histoire. Il y a deux semaines environ, on nous a annoncé au lycée ta future arrivée. La nuit qui a suivi, j’ai rêvé d’une jeune fille rousse de dos, qui tendait la main en arrière comme pour me dire de venir. Ses cheveux flottaient au vent et elle était au bord de la mer, mais plus comme la mer en Irlande que l’océan Atlantique ici. Donc le lendemain, j’ai décidé de la représenter en dessin, et je l’ai fini la veille de ton arrivée.
-Je pourrais le voir ? me demanda-t-elle.
- Aucun soucis, je l’ai avec moi dans mon sac. Dis-je en le sortant et en le lui donnant.
Son regard trahissait la surprise.
-C’est…c’est magnifique Léo. Tu as un talent impressionnant. En revanche, je peux te demander un truc ?
- Oui pas de soucis. Je t’écoute.
-Tu as vu un tatouage dans mon dos dans ton rêve ?
- Non pourquoi ?
-Je dis ça parce qu’il y en a un sur le dessin. Une sorte d’aile avec un mot écrit en petit mais je n’arrive pas à le lire.
-C’est impossible je ne me souviens pas avoir fait ça … dis-je mais en voyant le dessin je compris qu’elle avait raison. C’est troublant, pourtant je suis sûr qu’il n’y était pas hier soir.
-C’est fort probable, surtout qu’hier soir, lorsque je suis arrivée, j’ai écrit dans mon journal que j’aimerais bien me faire faire un tatouage dans le haut du dos et ce serait marqué espoir en calligraphie. Comme si mon journal et ton dessin était connecté.
-C'est un peu flippant quand même.
-Oui, c’est sûr. Dit-elle en frissonnant. Ça ne te dérange pas si on rentre, je commence à avoir un peu froid ?
- Pas de problème Mary, lui répondis je en enlevant ma veste et en lui tendant. Tiens prends la.
-Nan, garde-le, ça va aller.
- J'insiste. Et tu ne me feras pas changer d’avis je suis têtu, dis-je en rigolant
-Je le suis aussi, je te rassure. Mais bon, si tu insistes, merci. »
Nous venions d'arriver devant nos maisons respectives. On s'est salué et je l’ai remerciée de m'avoir expliqué. Elle a souri et je crois bien avoir rougis. Elle s’est approche de moi, s'est mise sur la pointe des pieds et a déposé un baiser sur ma joue. « Allez idiot, arrête de rougir et rentre. Dors bien et à demain, me taquina-t-elle. »
Lorsque je suis rentré, mes parents dormaient déjà et j'entendais mon père ronfler dans toute la maison. Arrive dans ma chambre, j’ai posé mon sac sur mon bureau, et je me suis mis à danser de satisfaction. Je dansais rarement mais à cet instant précis, j’étais complètement heureux. Je n'attendais qu'une chose : la revoir le lendemain.
Au matin, après une bonne nuit de sommeil, j'ai essayé de me préparer correctement pour faire bonne impression à Mary au lycée. Une fois là-bas et installé en cours, je ne faisais que de la guettait du regard car j'avais hâte de la voir. Pourtant, elle n’arriva pas. Toute la journée je l’ai attendu mais elle n'est jamais venue. Bizarrement, cette journée fut incroyablement longue, ennuyeuse et d’une morosité à toute épreuve. Sur le chemin de la maison il n’y avait personne avec qui parler, ainsi solitude journalière se poursuivit jusqu’à mon arrivée. J’étais visiblement destiné à passer une mauvaise journée. Pourtant devant la maison, je vis un colis à mon nom, ce qui d’ordinaire n’arrivait jamais. En plus il avait visiblement traversé le monde entier, mais caché derrière des dizaines de timbres et de tampon, il m’était impossible de connaitre le lieu d’expédition et le nom de l’expéditeur.
Il était assez lourd mais peu volumineux. Je montai tranquillement dans ma chambre, prêt à le déballer. A l’aide des ciseaux les plus tranchants de ma chambre, je n’eus aucun de mal à ouvrir ce paquet. A l’intérieur, il y avait cinq pierres avec des dessins mauves dessus comme des symboles, ainsi qu’une lettre m’étant adressé.
« Cher Léo.
Tu ne me connais pas encore mais je suis le professeur Casenine, professeur en génétique à Harvard. J’ai beaucoup entendu parler de toi, enfin j’ai plutôt travaillé sur ton ADN. Comme de nombreux enfants comme toi, à la naissance on vous fait passer des tests génétiques pour vérifier votre génome. Mais je m’égare en explications. Disons qu’avec mes collègues, nous avons réalisé une thèse sur l’existence d’individus spéciaux. Il se trouve que ces individus portent un gène hérité d’un des plus grands hommes que ce monde est connu : Léonard de Vinci. Ces individus ont des aptitudes innées et très développées dans les arts, le génie militaire, l’ingénierie et les sciences. De Vinci était un expert dans 10 disciplines : la peinture et le dessin, la sculpture, les mathématiques, le génie militaire l’ingénierie, l’architecture, l’anatomie, la musique, l’astronomie et le théâtre. Ces 10 facultés se sont perpétuées à travers les âges, restant en sommeil dans certains ADN de personnes. Mais les 10 gènes, que nous appelons les gènes du talent se sont réveillés. Tu l’auras surement compris, mais toi Léo Curtis, tu fais partie de ces 20 personnes, un garçon et une fille pour chaque discipline, tu es le peintre, l’artiste, le rêveur. J’ai besoin de ton aide : l’une des filles du projet, portant le gène de la guerre, ne veut revenir nous aider. J’aimerais que tu parviennes à la convaincre de nous aider sur différentes opérations qui seraient des succès grâce à elle. Son nom est Mary O’Connely et elle est originaire de Dublin. D’après nos informations elle se trouve en Louisiane. Si tu la retrouves, appelle-moi, mon numéro est derrière la carte. Je te remercie d’avance.
Cordialement, Professeur John Casenine, laboratoire de génie génétique, Harvard.
PS : prends la pierre avec un symbole du pinceau et du crayon croisés, c’est pour toi. Ensuite renvoie le colis à l’adresse indiquée sur le dessous de ta pierre. »
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