Fuite et vol
Il s’approchait doucement de nous mais il n’y avait aucun moyen de fuir, il était entre la porte et nous. En plus, nous avions eu la géniale idée de fermer la porte à clé. Il venait de terminer de régler le pistolet et il le pointait dans la direction de Léanne. Je crois que c’est à ce moment que Thomas paniqua. Juste avant le coup il prit le sac en toile dans lequel il avait mit quelques outils et le lança sur Casenine qui fut surpris et tomba à la renverse, s’écrasant au sol, visiblement inconscient. Thomas avait l’air sous le choc d’avoir fait ça et Léanne prenait son pouls pour vérifier qu’il était bien vivant. Heureusement, il l’était. Je me suis rué vers le lit de Mary mais elle dormait très profondément et il serait impossible de la réveiller. Avec Thomas, on la prit chacun par un bras pour la porter et nous avons suivi Léanne qui avait le plan. On se dirigeait vers la sortie en essayant d’éviter les gardes. Nous avions fait la moitié du chemin lorsqu’une alarme retentit avec la voix du professeur Casenine. « Attention, quatre talentueux tentent de s’échapper.
L’un d’eux m’a attaqué et ils sont dangereux. Si vous les voyez, prévenez immédiatement le central. Ne les attaquez pas et ne les laissez pas s’enfuir. » Cela allait être plus compliqué que prévu de rejoindre la porte principale. On a continué à errer cherchant une porte de sortie sur le plan mais en vain. Enfin, nous avons vu la sortie, en plus il n’y avait aucun garde car c’était l’heure de leur pause. Au moment de tourner, j’ai vu un homme de dos qui bloqué le chemin. Je reconnu qu’il s’agissait du Chef que nous avions vu plus tôt. Sa présence nous empêchait de sortir. Je décidais d’y aller directement pour que les autres puisse sortir. Je l’appelai et lorsqu’il se retourna je n’en croyais pas mes yeux. J’aurais pu le reconnaitre entre mille avec sa barbe et ses yeux bleu électrique ; il s’agissait du père de Mary, Mr O’Connelly.
« -Bonjour Léo, tout se passe bien ici ? me demanda-t-il avec un ton incroyablement calme à la vue de la situation.
-Bonjour à vous aussi Monsieur. Visiblement c’est vous le Chef de ce complexe. Vous voulez bien m’expliquez pourquoi ?
-C’est pourtant simple. Il y a quelques années j’avais fait des recherches généalogiques et j’avais appris que notre famille descendait de Léonard de Vinci. Peu de temps après avoir rendu ces recherches publiques afin de booster les ventes et conseil de mon entreprise, je fus contacté par le professeur Casenine qui faisait ses recherches sur les gènes des descendants de De Vinci. Il fit quelques tests sur ma fille et le résultat fut sans appel ; elle possédait un gène unique sur Terre mais il était endormi et le professeur ne savait comment le réveiller ou le contrôler. C’est en l’aidant que j’ai décidé de construire ce centre pour tous les talentueux et de financer intégralement le travail de James Casenine.
-Vous saviez pourtant que Mary détestait cet endroit pourquoi l’avoir forcée à revenir ?
-Il y a une chose que je dois t’avouer, le gène X314 ou gène du talent stimule énormément le cerveau. En faisant des simulations James s’est rendu compte qu’à partir d’un certain âge le cerveau ne tiendrais plus le coup. C’est pourquoi, il pense qu’aucun talentueux ne pourra dépasser les 30 ans.
Je ne veux pas que ma fille meure si tôt et James pensait avoir trouvé une possible solution. Même si cela était douloureux, même si cela devait faire qu’elle me déteste, je serais prêt a tous les sacrifices pour elle.
-Cela nous fait un point en commun. J’aime votre fille et je donnerais ma vie pour elle. Elle n’est pas heureuse ici et je le sais, donc avec votre permission, moi et mes amis aimerions quitter le complexe et ne plus y revenir.
-Je comprends tout à fait, me répondit-il l’air abattu. Je ne vous retiendrais pas, allez accomplir votre mission, rajouta-t-il en s’écartant du chemin.
-Notre mission ?
-Celle de retrouver tous les talentueux.
-Comment pouvez-vous être au courant ?
-Voyons, c’est Mary qui me l’a dit lorsqu’elle m’a appelé de votre hôtel pour me dire où elle était et qu’elle voulait venir ici. »
Il s’éloigna de nous tandis que j’essayais de digérer toutes les informations :la faible espérance de vie, l’appel de Mary et la soudaine gentillesse de son père. Je fis un signe à Thomas et Léanne de venir. En plus, Mary était réveillée mais encore un peu dans les vapes. Je l’ai prise dans mes bras en lui disant que j’étais si content de la voir. Elle me répondit doucement qu’elle aussi. Je l’aidais à marcher tandis que Thomas et Léanne nous devançaient. Le seul bémol, que nous n’avions pas pris en compte, c’était le fait que le complexe se trouvait au milieu de nulle part en plein cœur de l’Irlande. On a commencé à marche, lorsqu’un SUV noir s’arrêta à notre hauteur. La vitre se baissa et révéla le père de Mary au volant. Il nous demanda de monter afin de nous déposer à l’aéroport. L’atmosphère était un peu tendue dans la voiture, Thomas était à l’avant et Mary dormait la tête sur mon épaule. Au bout de trois heures de routes, nous étions enfin arrivés à bon port.
Avant de descendre, Mr O’Connelly nous donna à chacun une enveloppe avec de l’argent ainsi qu’un numéro à contacter en cas d’urgence. Nous l’avons remercié et tandis qu’il embrassé sa fille, nous prîmes nos affaires en nous engageant dans le « Dublin Airport » Alors que nous prenions nos billets, nous savions que nos chemins allaient se séparer ici. Thomas et Léanne devraient rentrer à Nancy avant de partir pour Londres, tandis que nous devrions aller à Rome chercher l’ingénieure. On s’est longtemps serré dans les bras tous les quatre et avec Mary nous les avons quittés car notre avion décollait avant le leur. Une fois en l’air, je me surpris à verser une larme en pensant à nos deux nancéiens, qui nous avaient tellement aidés dans cette aventure qui ne faisaient que de commencer.
Rome fut une étape magnifique de notre voyage. L’ingénieure ne fut pas compliquée à trouver de même que de la convaincre de nous rejoindre le mois prochain à New York comme on l’avait décidé avant notre périple. Apres Rome, nous avons vu Moscou, St-Pétersbourg, Pékin et Bombay. Cela faisait maintenant un mois que nous avions quitter le complexe. Pendant ce même temps, Thomas et Léanne avait trouvé trois autres talentueux dont les deux musiciens de Londres et le stratège venant d’Allemagne. Notre dernière étape avant de revenir à Bâton-Rouge était Sydney. De toutes les lieux visités, Sydney fut mon préféré. Tout était si beau en plus, on venait de fêter un mois de couple avec Mary car à Rome nous avions décidé de sortir ensemble. Elle avait si heureuse devant le coucher de soleil. On se laissait une semaine avant de commencer à chercher le sculpteur, pour pouvoir profiter de ce sublime pays. Le soir dans la chambre d’hôtel, on dormait l’un contre l’autre paisiblement.
Chacun rêvant de l’autre comme une preuve d’amour incassable et éternel. Cependant, les choses sont parfois trompeuses. Lorsque j’ouvris les yeux le matin, je vis que je me trouvais dans ma chambre, seul dans mon lit. J’étais désorienté, il était impossible de dire si tout cela était vrai où si j’avais rêvé. Le calendrier de ma chambre s’occupa de me révéler la profonde vérité, nous étions le 8 Mai. Mon dessin de Mary n’était pas encore fini. Je me suis effondré et j’ai longtemps pleuré car je comprenais que tout cela n’était pas réel. Mary, le gène du talent, Thomas, Léanne, le complexe, rien de tout cela n’avait exister. Ce fut le meilleur et le pire rêve que je n’avais jamais fait. Lorsque je descendis mes parents étaient là, et m’avaient préparé mon petit déjeuner. Je n’avais pas la force et l’envie de leur parler. Je pris mes affaires et me dirigeait lentement vers le lycée. Je venais à peine de faire quelques pas la tête baissé qu’une tornade de pois se jeta sur moi et je tombais par terre. Lorsque je me suis relevais, je vis Mary qui me regardait en souriant et qui me surpris en m’embrassant.
« -Alors Curtis, on n’a pas d’équilibre ?
-Oh que si et tu vas voir, lui dis-je en la soulevant. »
On a longtemps rigolé sur le chemin, nos tatouages sur nos mains avaient disparu. Finalement, tout n’avait été que rêve mais mon amour pour Mary O’Connelly était bien réel, tout comme le sien.
Au même dans une pièce sombre d’un laboratoire souterrain, une équipe de chercheur regardaient des écrans de télévision. Certains faisaient des calculs pendant que d’autres observaient des gènes d’ADN au microscope. Quelques minutes plus tard, un homme très grand, avec les cheveux bouclés, un regard sombre et perçant entra. Toutes les laborantines et les laborantins le saluèrent en l’appelant Chef. Un petit homme bedonnant que nous commençons à connaitre s’avança.
« -Bonjour Chef, on a réussi à extraire le gène X314 d’un individu.
-Très bien James, vraiment très bien. Et qu’en est-t-il de cobayes A1 et GM2 ?
-Ils dorment toujours, on a réussi à leur introduire un rêve et ils pensent être en sécurité.
-Ils le sont tout comme les autres. A1 et GM2 se sont beaucoup rapproché mais au moins maintenant qu’ils sont dans cette pièce à rêve du complexe, ils ne pourront plus nous échapper »
Il s’approcha doucement d’une vitre où de l’autre coté on ne voyait qu’un miroir. Dans la pièce, se trouvait juste un lit dans lequel se trouvait Léo et Mary, endormis l’un contre l’autre.
« Continuez de dormir les enfants, continuez de tous dormir et de profiter de vos talents pendant qu’il en est encore temps, dit le Chef en rigolant. »
Annotations