Chapitre 11 - Marielle
Quel enfoiré !!! Utiliser cette excuse bidon pour revenir et prendre ma fille en otage, quel connard !!!
- Eh Marie, tu fais quoi là dedans ? Me demande Lisa derrière la porte des toilettes.
- D’après toi !!!
- Tu te refais pas du mal j’espère.
Oh non au contraire je me fais du bien car y a que ça qui calme ma colère. D’ailleurs j’ai envoyé Jennie bouler lorsque je me faisais du bien hier soir. J’avais mon vibro au fond de moi et tout en pleurant je me calmais les nerfs mais elle est venue et…et je n’ai pas su gérer. Encore. Oh mon dieu que j’aime lorsque ça résonne fort au fond de moi, sur le territoire de Mick’ qu’il n’aura plus jamais. Oui juste là !!! Lorsque je sors, ma collègue me regarde les bras croisés.
- Bon alors, il se passe quoi entre vous ?
- Il veut connaître l’identité du père de Jennie. Dis-je en me lavant les mains.
- Et bien sûr tu ne comptes pas lui dire.
- Non, ça ne servirait à rien et puis…il est parti.
- Y a 6 ans Marie, et aujourd’hui il est là, il est revenu.
- Trop tard, il est revenu trop tard Lisa. Dis-je au bord des larmes.
Elle me prend dans ses bras sachant mes souffrances.
- Faut lui dire Marie.
- Il ne me pardonnera jamais.
- Pour le père de Jennie ou pour…
- Pour les deux. Il va culpabiliser et ça va le bousiller.
- Oh donc tu le protèges.
Je lève les yeux au ciel et elle se marre.
- Tu l’aimes encore, ça se voit Marie.
- On n’oublie pas son premier amour comme ça.
- Il t’aime aussi, ça crève les yeux. Vous ne voulez pas au moins vous parler tranquillement ?
- Avec Mick’ ? C’est impossible de parler tranquillement. Il s’énerve et…moi aussi. On n’arrive pas à communiquer et puis il est parfois blessant. Je veux plus qu’il me blesse.
- Alors dis-lui. Faites la paix Marie, ça sera mieux pour vous deux et pour Jennie. Tu ne peux pas les empêcher de se voir, ils ont eu un gros coup de cœur tous les deux. Jennie a besoin de lui dans sa vie.
- Mick’ n’est pas son père !
- Et alors ? Ca fait du bien à Jennie de l’avoir dans sa vie, ça serait très égoïste de ta part de lui prendre un peu de bonheur car tu n’as pas réglé certains de tes problèmes Marielle.
Voilà la Lisa éducatrice. Je retrouve celle qui m’a accueillie lorsque j’étais enceinte. Heureusement que je l’ai eue, je ne sais pas comment j’aurais réussi à gérer tout ça.
- J’ai mal Lisa.
- Oh ma belle, ça va aller. Dit-elle ne me prenant dans ses bras.
- J’ai si peur qu’il reparte. Je ne veux pas revivre ça. Il n'acceptera jamais ce que j’ai fait.
- Faut lui dire Marie.
- Non…non je ne peux pas Lisa…je…je ne peux pas.
- Tu regrettes maintenant n’est ce pas ?
- Je sais pas, il était pas sensé revenir...oui je crois que je regrette.
- Oh…
Elle me prend encore dans ses bras et je pleure. Je m’en veux tellement, comment pouvoir en parler à Mick’, il l’acceptera pas, je n’ai pas le droit de lui imposer mes erreurs. Je tente par tous les moyens d’éviter mon bureau pour pas le croiser.
- Marie, il me faut absolument le dossier de Vanessa. L’assistante sociale arrive. Me dit mon collègue.
Oh non, le dossier est dans mon bureau. Pas le choix, faut que j’affronte mon pire ennemi. Je rentre dans mon bureau et je trouve Jennie et Mickaël en pleine rigolade. J’aime voir ma fille rire et lui est encore plus beau lorsqu’il est heureux.
- Maman !!! T’es encore fâchée ?
Mick’ se retourne et me regarde. Il se redresse et me toise comme pour me mettre au défi de dire quelque chose. Mon cœur s’emballe alors je détourne les yeux et prends mon dossier alors que Jennie vient me faire un câlin.
- Je t’aime ma puce. Dis-je en posant un baiser sur son front.
- Moi aussi, t’as vu avec Mick’ on répare le mur.
- Je préfèrerais que t’ailles faire autre chose Jennie.
- Mais pourquoi ?
- Parce que je te le demande.
- Marielle fais pas ça s’il te plait. Me dit Mick’
- Mais oui on est bien là tout les deux, maman. S’il te plait.
- Tu fais ce que je te dis.
- Mais…
- Maintenant Jennifer !!! Dis-je en levant le ton un brin trop fort.
- Jte déteste !!! Me crache ma fille en claquant la porte.
Mick’ me fusille du regard et lorsque je vais pour prendre la porte, il la referme sous mon nez.
- T’as pas le droit de lui faire ça ! Me lance-t-il agressivement.
- Mais t’es qui pour me dire ce que j’ai le droit ou non de faire avec ma fille !!!
- T’es en train de la rendre malheureuse là.
- Oh, mais t’as des enfants Mick’ pour autant comprendre leur psychologie ?
Dans son regard s’invite l’insolence que j’aime tant.
- Non mais on peut régler ça sur ton bureau si tu veux.
Bien que ça me blesse au plus profond de mon âme, je ricane sous son nez.
- T’as pas changé.
- Non je te fais toujours autant mouiller bébé.
Ça y est le loup sort de sa tanière.
- Non je ne ressens plus rien pour toi Mickaël. Rentre chez toi.
- Non ! Jennie m’apprécie, et je ne compte pas la laisser, alors vas-y fais toi détester par ta fille car tu l’empêcheras d’être avec moi mais moi je reste.
Il n’a pas tord cependant, Jennie à l’air de s’être y accrochée et je ne veux pas la perdre. Son regard s’attendrit.
- Je suis désolé pour ce que je t’ai sorti la dernière fois, c’était merdique et en plus pas du tout pensé.
Ses mots me touchent et ça me radoucit un peu.
- Merci.
Il me regarde et caresse mes cheveux qui sont en chignon.
- Me touche pas !
- J’aurais juste une question, est ce que t’as été violée Marie ?
- Quoi !!!
- Pour Jennie, est ce qu’elle est l’enfant d’un viol pour ne pas vouloir en parler ?
- Non Mick’, j’aurais presque préféré cela dit. Mais non c’était consenti Mickaël.
Il fronce des sourcils sans vraiment comprendre ce que je lui dis qui est en plus contradictoire avec ce que je lui ai dit la dernière fois.
- Ok. Je voulais m’assurer que t’étais bien une salope, merci j’ai ma réponse.
- De rien.
Il me regarde avec haine et son corps est bien trop proche du mien.
- La prochaine fois que tu lui gueules dessus, je t’assure que jte fous les services sociaux sur ta gueule.
- Génial, comme ça tu ne la verras plus toi non plus.
Je vois qu’il n’a aucune réponse car il ne connait pas les lois et a jeté ça sans réfléchir.
- Ouais Mick’, si je perds Jennie, tu la perds aussi, elle ira dans une famille ou un autre foyer, enfin ça si tu arrives à prouver que je fais du mal à ma fille.
- Tu lui en fais.
- Jennie ne manque de rien.
- Si d’un père.
- Elle n’en a jamais eu besoin, ce n’est pas maintenant que ça va commencer. Je lui suffis amplement Mick’.
- T’es qu’une connasse, une sale égoïste de merde.
- Moi aussi je suis heureuse de te revoir Mick’.
- Moi j’en ai rien à foutre de ta gueule, tu me dégoutes, comment t’as pu devenir ce genre de mère.
- Tu ne sais rien de moi.
- Ouais c’est clair. Dit-il d’un air dégouté.
Je repars du bureau le cœur lacéré mais avec mon dossier que je donne à mon collègue.
- Alors comment ça va ? Me demande Shen.
Je hausse des épaules.
- Tu lui as rien dit je suppose ?
- Non.
- Tu regrettes de l’avoir fait alors ?
- Tellement. Si tu savais comme je m’en veux.
- Allez viens.
Il me prend dans ses bras et à ce moment là Mick’ sort de mon bureau.
- Félicitations Anna tu mets le second en route. Crache-t-il en passant.
Sale con !
- Ça va ? Me demande mon collègue.
- Non. Dis-je au bord des larmes.
- Ok, viens dans mon bureau, on s’isole un peu là car si les gamins te voient comme ça, ce n’est pas bon.
Je le suis et il m’offre la boite de mouchoirs. On discute, il m’écoute et ça me fait du bien de pouvoir lâcher tout ça. Ils m’ont tellement aidée quand je suis arrivée ici, heureusement qu’ils sont là. Malheureusement, Mick’ a décidé de continuer à me torturer de sa présence, en plus il s’entend bien avec le directeur du centre et Lisa, je ne suis pas prête d’être tranquille. J’en peux plus de le croiser mais ce matin il a frappé fort.
- Marielle Rainot s’il vous plait. Demande un livreur avec un colis.
Sans me préserver, j’ouvre et vois le contenu.
- Alors ça te plait ? Me lance-t-il en rentrant dans mon bureau.
- T’es…
- Sympa ? Ouais je sais.
- Ignoble, dis-je devant le test de grossesse.
- Mais quoi ? Je me suis dis que tu n’aurais pas le temps d’en acheter vu que tu te fais tringler dès que t’as un peu de temps libre.
La cruauté de Mick’ ne s’arrête pas là, non dans le carton une peluche et un petit body.
- Bon comme je ne savais pas encore le sexe, j’ai pris blanc.
- Arrête ça !!! Pourquoi tu fais ça !!!
- Parce que t’es qu’une pute qui écarte les cuisses facilement. Tu me debectes comme meuf !!!
- Va-t’en !!!!
- Oh non, je compte bien rester jusqu’à ton accouchement, te voir prendre un peu de poids, exhiber à tous ton ventre plein. Etre fière d’avoir encore violé mes territoires car ça te plait te faire défoncer. Sais-tu pour celui ci qui est le père au moins ? Non parce que pour Jennie tu vois j’ai réfléchi et je crois que tu ne sais pas qui est son père, c’était quoi un soir de boite, où un tas de mec te sont passés dessus ? Une soirée à l’université où t’as tourné ? J’aurais tellement pas du te dépuceler, je n’aurais tellement pas du t’approcher. Je te pensais saine, respectable alors que t’es juste une putain de traînée. Comment j’ai pu t’aimer. Putain tu me donnes tellement envie de gerber, t’es que déception.
J’ai plus de mot face à sa méchanceté.
- T’es…ignoble.
- Faute à qui ?
- J’ai rien fait !!! Je ne t’ai pas demandé de revenir !!! Pourquoi tu es si cruel avec moi !!! Je ne t’ai rien fait !!!
- Tu me rends fou !!! Je t’aime comme un taré, tu me fais du mal là bordel !!! Tu sais que je déteste quand on te touche, quand un autre mec t’approche, quand un mec te fourre et toi tu te fais baiser comme une grosse pute. T’es qu’un putain de déchet, une…
Ma main frappe sa joue violement et il attrape ma gorge.
- Sale pute t’aurais jamais du, j’ai tellement plus de respect pour toi. Je vais te tuer Marielle.
Pour la première fois Mick’ me fait peur, il est hors de lui et j’ai vraiment l’impression qu’il va me faire du mal car sa main me serre fort.
- Arrête tu me fais peur !!!
Il a le regard tellement mauvais que je crois qu’il va vraiment me faire du mal.
- Je…je….
- Tu quoi Marielle ?
- Je suis stérile !!! Je ne peux plus avoir d’enfant Mick’ !!!
Il me lâche et recule comme si je venais de lui mettre le coup de poings de sa vie.
- Quoi ?
Je lui balance le body en pleine figure. Tans pis il devra assumer de m’avoir poussé à lui dire.
- Je t’ai attendu 2 ans, chaque jour j’attendais que tu reviennes mais t’es pas revenu. Je voulais des enfants qu’avec toi, je ne voulais plus jamais porter l’enfant d’un autre. Comme je t’avais perdu…
- Non t’as pas fais ça !
- Si j’ai été me faire ligaturer les trompes, je ne pourrais plus jamais avoir d’enfant alors tu vois ta méchanceté et bien tu peux te la garder. Shen est mon collègue et mon ami c’est tout. Et non y aura pas de second, ni avec toi ni avec personne. Tu vois tu peux être rassuré Mick’.
Il est abasourdi. Mais comme je le redoutais, il part en me laissant seule à mes souffrances. Des souffrances que je ne dois qu’à moi, c’est moi qui ai pris cette décision. Je ne peux pas le blâmer sur ce point là. Pourquoi j’ai fait ça, pourquoi j’ai condamné mon corps à la stérilité alors que j’avais qu’à patienter. On m’avait dit que je regretterais et ils avaient raison. Je serre les dents lorsque l’eau de la bouilloire coule sur mon bras. Enfin cette souffrance anesthésie celle que je ne supporte plus.
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