Chapitre 55 - Marielle

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J’ai eu beau retourner la question dans tous les sens, je ne sais vraiment pas comment m’en sortir.

- T’es fâchée contre moi de vouloir connaître mamy ? Me demande Jennie inquiète.

- Non ma puce, tu as le droit de la connaître.

- Pourquoi vous êtes fâchées ?

- C’est compliqué à t’expliquer.

- Moi jamais je ne te laisserai sans nouvelles.

Comment expliquer à une petite fille de 7 ans que sa grand-mère ne voulait pas d’elle. Je lui fais juste un sourire et sèche mes larmes avant d’arriver chez ma mère.

- Oh Jennie, je suis ravie de te voir, comme t’es trop jolie. Bon jour Marielle t’es ravissante toi aussi ma chérie.

Je ne lui réponds rien, j’ai essayé de mettre la pire tenue que je peux avoir mais il semblerait que ça ne me rend pas plus laide que ça.

- C’est pour quand ? Me demande-t-elle en regardant mon ventre.

- Noël.

- Tu te sens comment ?

- Ecoute, t’as voulu voir Jennie et tu l’as, ça s’arrête là.

Je vois la tristesse de ma mère mais c’est trop facile de jouer la mère parfaite après m’avoir laissé tomber quand j’avais besoin d’elle. J’embrasse Jennie et je repars dans ma voiture. C’est en tremblant que je me gare devant l’université, fermée car nous sommes samedi. Il m’attend, je le sais mais est ce que j’ai vraiment le choix ? J’avance pas à pas vers le bureau que je redoute plus que tout. Quand j’arrive, la porte est ouverte et il est à son bureau, le nez dans son ordinateur.

- Bonjour Marielle, entre.

J’ai l’impression d’être revenue 7 ans plus tôt.

- T’as déposé Jennie à ta mère ?

- Oui.

- Merci pour ta mère.

- Je n’ai pas vraiment eu le choix. Dis-je

- C’est important pour ta mère. Dit-il en se levant pour fermer la porte derrière moi.

J’entends le verrou et je reste debout au milieu de la pièce redoutant chacun de ses gestes mais il va s’asseoir derrière son bureau.

- J’aimerais savoir pourquoi tu ne m’as rien dis pour ta grossesse.

Je ne dis rien, comme si j’étais coupable.

- J’aurais pu t’aider, j’ai de l’argent et je t’aurais aidé à élever Jennie. Elle n’aurait pas atterrie dans un foyer au moins.

- Je n’ai pas besoin de vous, Jennie a un papa génial.

Il se met à ricaner.

- Mickaël Parker, un père génial…un dealer comme père, y a quand même mieux Marielle.

- Il ne…

Je me rends compte que j’allais dire qu’il ne vendait plus pour le défendre mais je me rends compte que ça prouverait que Mickaël était bien un dealer.

- Il n’est pas celui que vous croyez. Vous ne le connaissez pas. Il est le père de Jennie c’est comme ça.

- Non Marielle, ce n’est pas comme ça, tu m’as caché l’existence de ma fille, sais-tu que c’est répréhensible par la loi ?

- Coucher en faisant du chantage aussi. Dis-je

- Je ne t’ai jamais fais de chantage Marielle.

- Bien sur que si ! Et vous le savez très bien !

- As-tu des preuves de ça ? C’est des accusations très graves et…sans preuve, je pourrais t’attaquer pour diffamation.

En effet je n’ai rien qui prouve mes accusations et il le sait très bien.

- Marielle…je vais te dire ce que je pense de tout ça. T’es une jeune femme très fragile, tu vis dans un foyer et avec un homme des moins recommandables qui a déjà fait de la prison et qui est donc connu par la justice. Il a reconnu Jennie sans que j’en sois averti et sans que j’ai renié mes droits à la paternité. Vous risquez tous les deux de la prison et une grosse amende.

Il se lève et s’approche de moi avec un dossier dans les mains.

- J’ai pu avoir ton dossier médical, et…t’es suivi par un psychiatre, t’as aussi été vu de nombreuses fois pour des brulures avec je cite « automutilation avérée » « instabilité psychiatrique » . Tu es très fragile ma jolie, et…je pense que si je le voulais, je pourrais facilement te faire interner dans un hôpital psy.

- Non !!! Vous n’avez pas le droit !!! Comment…

- J’ai des contacts et je t’assure que j’ai qu’un petit coup de fil à passer pour faire de toi la pire mère au monde, tu n’auras à peine le temps de voir ton bébé qu’il te sera arraché pour être mis à l’écart d’une mère dangereuse. Tu finiras attachée à Saint Pierre, où tu serviras de rat de laboratoire.

- Pourquoi vous faites ça !!! Qu’est ce que je vous ai fais pour vous acharner comme ça sur moi !!!

Il veut caresser mon visage mais je recule.

- Je n’ai rien contre toi Marielle, disons que t’es mariée avec le mauvais mari.

- Quoi ! Qu’est ce que Mickaël a avoir là dedans !

Son regard devient si sombre, que je peine à voir le bleu de ses yeux.

- Les histoires de cœur font vite le tour tu sais. Je savais que si je le virais de l’université, tu jouerais les sauveuses, surtout après ta petite fugue pour le suivre on ne sait où. C’est comme ça que j’ai connu ta mère d’ailleurs, elle était paniquée de ne pas savoir où était sa fille, ni avec qui. Bref, pour mettre un homme à terre, il suffit de s’en prendre à la femme qui le maintient debout. T’as fait exactement ce que j’attendais de toi, t’es venue à moi dès que tu l’as senti en danger, comme si étudier allait le rendre meilleur. Ricane-t-il

- Pourquoi ! Qu’est ce qu’il vous a fait !

- Il a fait l’erreur de sa vie ! Mais t’es partie et lui aussi sans que je puisse faire ce que je voulais ! Je devais trouver une solution pour te recroiser un jour…je n’ai pas eu de mal à me marier avec ta mère, qui entre nous était, elle aussi très paumée. Femme abandonnée, débordée par des jumeaux capricieux, perdue sans sa fille chérie car trop irresponsable pour prendre une contraception alors qu’elle ouvre facilement les cuisses. Je t’ai attendu Marielle, je lui ai fais un enfant pour être sur d’avoir toujours une attache, je l’ai entretenue, soutenue dans sa peine d’avoir perdue sa fille aînée qui vivait dans un centre car incapable de se gérer. Il a suffit que je monte un peu la tête à ta mère sur ses droits pour qu’elle ait envie de voir sa petite fille. Il lui manquait juste le courage de ce dresser contre toi, mais maintenant je vais prendre les choses en main et faire valoir tous nos droits.

- Vous êtes…dingue. Vous n’avez pas le droit…ce n’est pas votre fille ! Vous n’êtes pas son père !

- Bien sur que je suis son père. Quand ta mère me parlait de Jennie, certaine qu’elle était de ce connard, j’ai eu un doute mais quand je l’ai vu, portant mes yeux, ce regard qui ne trompe pas, j’ai compris que j’étais le père de ta fille. Faut dire que j’ai éjaculé très souvent en toi, j’aurais du me douter que les filles comme toi sont pas très sérieuse avec leur moyen de contraception.

- Pourquoi vous faites ça ?

- Sans toi, il aurait plongé pour de bon. Pendant que des gosses crevaient de sa drogue, toi tu lui sauvais la vie. S’il est en vie c’est à cause de toi ! Il méritait de crever vu tout le mal qu’il a fait !

Je sursaute quand sa voix claque puis il se radoucit, jouant ainsi avec mes nerfs.

- Je n’aurais pas pensé qu’il reviendrait par contre, ce petit bonus est un vrai cadeau pour moi car te faire du mal, ça va le bousiller. Je vais à mon tour lui prendre quelque chose.

- Qu’est ce qu’il vous a pris?

Il ricane et je vois sa colère briller dans son regard.

- Ma nièce.

- Votre… nièce ?

Il recule et va se rasseoir à son bureau.

- Je suis très proche de mon frère et sa fille était tout pour lui. Elle avait tout pour elle, mais il a fallu qu’elle croise son chemin pour mal finir car tu vois avec ce genre de type, c’est comme ça que ça se termine pour les petites vierges. Vous le voyez, vous couchez avec lui et…et on vous perd.

- Qui est votre nièce ?

- Alysson.

Oh mon dieu. Les images me reviennent en pleine tête.

- J’ai vu ma nièce tomber sous le charme de ce moins que rien, je l’ai vu devenir une junkie et je l’ai vu mourir sous mes yeux, dans mon établissement car cet enfoiré avait ramené une drogue fatale ! Mais le plus dur, c’est d’avoir du l’annoncer à mon frère. Le voir s’effondrer car on venait de lui arracher le cœur ! Et toi pendant ce temps là, tu t’envoyais en l’air avec cette ordure !

- Je…je ne savais pas qu’Alysson était votre nièce.

- Personne ne le savait, on ne voulait pas que les autres élèves pensent qu’elle était privilégiée.

- Je suis désolée, je comprends votre souffrance mais…

- Mais tu vas payer pour le mal qu’il lui a fait.

- Il n’y est pour rien, je vous jure que Mickaël n’est pas responsable de la mort de votre nièce.

- TU MENS !!! Crie-t-il en frappant si fort sur la vitre de son bureau qu’elle se brise par terre.

Il se lève et enjambe les morceaux de verre pour m’attraper par la gorge et me plaquer contre le mur.

- Tu vas faire tout ce que je veux sinon je peux t’assurer que tu perdras tes gosses et ta putain de liberté. Tu l’as sauvé tu vas donc payer sa vie ! T’as choisis ton camp y a 7 ans, ce n’était pas le bon.

- Je vous demande pardon, s’il vous plait…

- Quand il apprendra que sa gentille petite femme, n’est qu’une salope qui a un amant, il deviendra dingue et incontrôlable.

- Mick’ vous tuera.

- Je sais et il finira en prison, je suis prêt à mourir pour qu’il aille à sa place. Ma nièce a perdu la vie, il perdra la sienne quoi qu’il se passe. Tu ne peux pas le sauver cette fois ci, mais tu peux perdre juste cet enfoiré ou…

Ses yeux se posent sur mon ventre. Mes larmes roulent sur mes joues et je sais désormais que je n’ai plus le choix. Ses lèvres se posent dans mon cou et j’ai envie de vomir.

- Je vais faire de votre vie un véritable enfer ma jolie.

- Si j’accepte de vous obéir, je veux que vous le laissiez tranquille, il a pris la vie de votre nièce, je vous donne la mienne. Dis-je en espérant calmer sa colère.

Il ricane contre ma peau.

- T’es vraiment prête à tout pour lui hein. Tu ne le sauveras pas je t’ai dis.

- Coucher avec vous va me détruire et ça le détruira aussi, ça sera pire que la prison. Vous aurez ce que vous voulez.

Il me sourit alors que j’espère pouvoir gérer mes accords sans que ça ne touche Mick’ et les enfants. Si je couche avec Gramont, il suffira que je ne dise rien comme à l’époque, j’ai réussi une fois, je peux encore le faire.

- Tu es prête à m’obéir si je le laisse tranquille ?

- Oui.

- Qu’on soit bien d’accord Marielle, si jamais tu ne respectes pas notre accord, j’irais le défier et tu sais comment ça se finira pour lui. Tu ne seras plus en état pour t’occuper de tes enfants et tu perdras absolument tout.

- Je vous obéirais !

- 2 jours par semaine à 19h tu viendras ici jusqu’à 22h. Les mardis et les jeudis. Si tu rates une seule journée, ça met fin à notre accord.

- D’accord mais vous ne touchez pas aux enfants et ne reconnaissez pas Jennie, vous nous laissez tranquille à coté de ça.

- Tant que tu respectes notre accord et que tu laisses ta mère voir la petite 1 fois par semaine.

Je lui fais oui de la tête. Il a un sourire qui se dessine, et je me sens un peu soulagée de mettre Mick’ hors de danger.

- Je vais te détruire comme je veux le détruire, t’en as conscience ?

- Vous m’avez promis de ne pas toucher aux enfants, dis-je en posant ma main sur mon ventre.

Il éclate de rire.

- Un accord est un accord Marielle mais tu ne seras pas toujours enceinte. Tu vas être ma maîtresse Marielle pour un très très long moment, j’ai tout le temps pour te bousiller.

- Tant que vous laissez ma famille tranquille !

- Tu es devenue tellement mordante, ça promet d’être vraiment très intéressant entre nous. Je vais te démolir pièce après pièce ma jolie, te rends tu comptes de ton sacrifice ? Mérite t’il vraiment que tu le sauves encore ?

- Oui.

- Alors agenouille toi et ouvre bien ta bouche, on va reprendre là où on avait finit.

Je suis bien plus forte que ça, il n’arrivera pas à me détruire car j’ai Mick’ près de moi et mes enfants. Et même quand il retire mes vêtements et que je me retrouve une nouvelle fois nue devant cet homme abjecte, que ses mains se posent sur moi, que mon intimité le reçoit, que je me sens au plus mal, je sais qu’il ne me détruira pas. Je suis plus forte que ça…je suis plus forte qu’un homme en colère avec une soif de vengeance. Il ne me détruira pas et ne détruira pas l’homme que j’aime.

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