Chapitre 58 - Marielle

8 minutes de lecture

Les vacances sont terminées et mes larmes ne cessent de couler. Pour l’instant j’ai l’excuse des hormones mais quand j’aurais accouché, quelle excuse je vais devoir trouver pour justifier mes pleurs ? Il va falloir que je sois bien plus forte que ça. Mick’ efface mes larmes du revers de sa main, et ne se doute pas de ce que je vais devoir subir.

- Bonjour Marielle, comment se sont passée ces vacances loin de moi ? Me lance Gramont.

- Elles étaient parfaites.

Il ricane tout en allant à son bureau. Il sort une clé de voiture qu’il me montre comme si c’était un trophée.

- Nous allons sortir ce soir ma jolie.

Il ne m’a jamais sorti, et il me tend un sac.

- Habille toi, tu te maquilles aussi et dépêche toi s’il te plait.

- On va où ?

Il me fait un signe de tête vers les vêtements que j’enfile. La robe est très moulante et m’arrive juste en dessous des fesses. Je n’ai pas de sous vêtement sauf des bas, et les chaussures sont une vraie torture lorsque notre centre de gravité est bouleversé. Je n’aime pas cette tenue, surtout vu comment il me regarde. Sale pervers ! Je me maquille mais il me demande d’en rajouter. Je n’aime pas non plus mon maquillage, il est trop vulgaire mais lui ça lui plait.

- Bien allons-y.

Je le suis sans savoir où l’on va. On sort par une porte arrière puis on monte dans sa voiture. Je ne me sens pas du tout à l’aise dans mes vêtements mais lui n’arrête pas de me toucher pour me montrer que mon accessibilité lui plaît. J’ai la nausée de sentir ses caresses puis enfin nous arrivons à un hôtel et là je panique.

- Je ne passerais pas la nuit avec vous !!! Ce n’était pas ce qui était convenu !!!

- Du calme, je n’ai pas besoin d’une nuit, juste d’une heure. Sors de la voiture.

Il me tend un manteau de fourrure et nous entrons dans le hall de cet hôtel 5 étoiles.

- Monsieur Gramont, votre chambre. Dit un type à l’accueil qui me regarde de la tête au pied.

Nous montons à la chambre, il me retire mon manteau et me pose devant un long miroir. Le voir me regarder comme ça, me donne juste envie de vomir.

- Tu vois, ma nièce quand elle décédée, on a retrouvé un paquet d’argent déposé sur son compte. J’ai entendu déjà que dans l’établissement, des filles se prostituaient pour payer leurs études mais ma nièce n’avait pas ce genre de problème. Et devine qui était celui qui était suspecté ? Et oui encore lui. Et ne me dis pas que tu ne le savais pas, car tout le monde le savait, mais bien trop malin et adulé pour que quelqu’un parle. Petit enfoiré, un vrai dieu celui là.

- Je…j’y suis pour rien moi. Dis-je

- Elle non plus, et pourtant ton mari l’a amené à vendre son corps, c’était une jeune fille très bien et il la transformé en une pute camée. Alors ce soir, tu vas me rapporter de l’argent à ton tour.

- Quoi !!! Non !!! S’il vous plait, faites pas ça !!!

- Obéissance Marielle à moins que…

- Vous allez trop loin, je ne me prostituerais pas !!!

- Que crois tu qu’il va penser quand il verra sa femme sucer la bite d’un autre ?

- Pitié, je…je vous promets que je ne savais pas pour votre nièce.

- Je sais, mais ça n’empêche qu’elle a fait ce qu’elle a fait pour ton mec.

- Je suis désolée, je ne savais pas. Dis-je en pleurant

- Bien sur que tu le savais !!! Ta copine, a été traînée dans la boue par ce fils de pute ! La vidéo a tourné, l’humiliant et t’as fais quoi toi ? Répond Marielle qu’as-tu fais pour ton amie !!!

- Rien !!!

- Alors tu vas vivre ce qu’elle et ma nièce ont vécu sinon j’envoi les vidéos à ton mec, il ne te le pardonnera pas. Et quand j’irais le voir pour lui raconter tout ce que je t’ai fais, il s’en prendra à moi et tu sais où il atterrira ?

- Faites pas ça.

- Ce n’est pas moi qui vais faire quelque chose mais toi. Ne pleure pas ce n’est pas très vendeur. Tu es parfaite, ton client adore les grosses. Dit-il en caressant mon ventre.

- S’il vous plait. Dis-je comme un dernier espoir.

- T’as une heure de ta vie à donner, ne me fais pas honte, cet homme a payé cher pour t’avoir.

J’ai à peine séché mes larmes que la porte frappe. La porte de mon enfer. Je pensais avoir déjà touché le fond mais je me trompais. Si Tony était parfois violent, là c’est pire que tout. Je suis traitée comme un animal, avec des mots à vomir. On me demande de prendre des positions obscènes, on me pénètre sans aucune délicatesse, l’homme d’un coté pendant que Gramont s’offre ma bouche. Je ne vois à peine son visage tellement mes larmes recouvrent mes yeux. 1h…qui me paraît interminable. A deux, ils s’offrent mon corps, c’est la tête dans le bas vendre dodu de cet inconnu que mon calvaire se termine quand son sperme coule dans ma gorge.

- T’as été parfaite. Tu devrais penser à faire carrière. Dit Gramont en me donnant mes affaires.

Je n’ai même pas la force de lui répondre et il me dépose dans ma voiture où je m’effondre. Le pire c’est de devoir rentrer près de mon mari, et faire comme ci de rien était. Je n’ai personne à qui en parler, je n’ai personne à qui me confier, j’ai peur que ça ne s’arrête jamais, que m’attendra t’il quand j’aurais mis au monde mon bébé ? Je frissonne puis je me reprends, je sèche mes larmes et refait un maquillage correcte.

- Ta fille te réclame. Me lance Mick’ sur les nerfs.

Je sais qu’il ne supporte pas que je puisse avoir une activité alors que je suis au dernier trimestre de ma grossesse. Mais mon calvaire ne cesse pas, deux fois par semaine, je dois servir cet homme, et sa vengeance.

- T’es prête ? Me demande Mick’ surexcité de voir notre bébé pour la dernière fois sur écran.

- Oui.

On se retrouve devant le médecin qui regarde notre bébé sur toutes les coutures.

- Ça ne sera pas un gros bébé. Je dirais dans les alentours de 2kg900.

- C’est grave ?

- Non du tout, il se porte à merveille et tant mieux qu’il ne soit pas très gros car vos hanches ne sont pas très larges. Par contre il est mal positionné dans votre utérus et nous allons devoir l’aider un petit peu.

- Comment ça l’aider ?

- Oh ne vous inquiètez pas, ça arrive, faut juste qu’on le bouge dans votre ventre pour le mettre dans le bon sens.

- Euh…d’accord.

Il me donne un rendez-vous et qui tombe pile quand Mick’ a son congrès pour Thanksgiving.

- Tu ne peux pas annuler ?

- Non bébé, mais ça va aller, tu me tiens au courant.

- Tu me jures qu’il n’y aura pas ton ex là bas ?

- Putain Marie, je te l’ai dis, elle n’y sera pas.

Je vais à l’hôpital toute seule, persuadée que j’allais être sortie dans l’heure. La sage femme m’installe et m’explique le déroulement de ce qu’on appelle la version.

- Je…je peux accoucher ?!

- C’est rare, ne vous inquiétez pas.

- Mon mari est en déplacement, je ne dois pas accoucher maintenant.

- C’est pour ça qu’on va vous faire une injection pour détendre votre utérus et éviter un accouchement trop tôt.

On me met sous monitoring et mon médecin entre enfin.

- Comment vous sentez-vous ?

- Apeurée.

- Vous en avez vu d’autre, voyons ce bébé.

Il me fait une échographie et confirme que mon bébé est toujours mal placé.

- Bien, je vais vous faire une injection au niveau de votre col pour détendre votre utérus et facilité le déplacement de votre bébé.

On me met le speculum et on me demande d’inspirer. L’aiguille s’enfonce et j’ai l’impression qu’on me brule tellement le produit est douloureux.

- Respirez bien. C’est bientôt fini. Voilà, on va attendre maintenant que le produit fasse effet.

Je commence à avoir des palpitations et je me sens pas super bien.

- C’est normal, ne vous inquiétez pas, on va faire un premier essai.

La sage femme et le médecin posent leur main sur mon ventre et force dessus.

- Arrêtez !!! Arrêtez !!!

La douleur est insupportable, je tremble et la sage femme tente de me rassurer mais mon bébé refuse de se tourner.

- On va devoir recommencer.

Je serre les dents et j’ai l’impression que c’est pire que mon accouchement pour Jennie. La tête me tourne et puis je sens que ça se déplace dans mon ventre. Le médecin et la sage femme ont le sourire, je suppose qu’ils ont réussi.

- Bien on va vous mettre sous surveillance puis vous pourrez rentrer chez vous.

- D’accord.

Je reste dans la chambre, main posée sur mon ventre et l’autre qui vérifie si je ne perds pas de sang.

- Bon et bien on vous laisse repartir. Tout va bien.

Je repars un peu encore sonnée et tremblante. J’appelle Mick’ mais il ne me répond pas. Je rentre chez moi luttant contre la fatigue. Je demande à Lisa si elle peut me garder Jennie pour ce soir car je ne me sens vraiment pas bien. Alors que je vais pour aller me coucher, la porte frappe. Quand j’ouvre j’ai Julie qui est sur le seuil.

- Lisa m’a appelé, t’avais pas l’air dans ton assiette d’après elle et je confirme que t’as une mine affreuse.

- Je rentre de l’hôpital.

- Ah oui c’était aujourd’hui, ça s’est passé comment ?

- C’était horrible Ju’. Dis-je en pleurant

Elle me prend dans ses bras et décide de rester près de moi et ça me fait un bien fou de l’avoir avec moi. On parle de tout et de rien puis je m’endors. Le lendemain, je suis réveillée par une contraction qui dure à mon sens super longtemps. Je m’accroche au lavabo de la salle de bain le temps qu’elle passe puis vais rejoindre Julie qui prépare le petit déjeuner.

- Pancake pour Madame. Comment tu te sens ?

- J’ai eu une grosse contraction.

- Ok, et bien je vais rester avec toi aujourd’hui, et prévenir Parker.

- Non, s’il te plait, je lui ai fais raté son gala l’année dernière déjà, donc on ne va pas s’affoler, c’est peut être juste le contre coups.

- Mouais, bah écoute je préfère quand même rester auprès de toi.

Julie reste la journée et la nuit suivante alors que je n’ai pas d’autres contractions. Je peux reprendre ma vie, même si je suis à mon dernier mois et que je sais que ma fille peut arriver à tout moment. Hélas, Gramont l’a bien compris car il ne retient plus sa force quand il me pénètre, me rappelant que plus vite ma fille arrivera et plus vite il pourra se lâcher avec moi. Mais le pire c’est le week-end qu’il a organisé pour compenser les jours où l’on ne se verra pas à cause de mon accouchement. Je n’aurais pas pensé qu’on puisse me faire autant de mal ni que je méritais ça.

Annotations

Vous aimez lire Jessie Auryann ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0