4. L'argent n'a pas d'odeur

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— Catherine ? Qui était-ce ? demanda son mari qui venait de passer la tondeuse dans ses cheveux châtain clair.

— Michaël Davis, mon patron. Il a été enlevé ce matin comme je te l’avais dit. Il vient de m’appeler et je dois le faire rechercher, répondit-elle d’un air inquiet.

L’homme s’approcha d’elle et lui lança un regard empreint de compassion.

— Oh mon Dieu ! Et que vas-tu faire ? Ne faudrait-il pas appeler la police ? questionna-t-il en toute bonne foi.

— Non, surtout pas ! Nos recherches seraient alors exposées au grand jour et il ne me le pardonnerait jamais.

Son mari la regarda avec étonnement et répondit dans une logique implacable.

— La vie d’un homme, ne vaut-elle pas plus que le secret de la société que vous cachez au monde entier ?

— Oui, tu as raison chérie, mais je vais d’abord tenter de contacter ce privé. Il a l’air très compétent d’après les commentaires. S’il ne m’inspire pas, je contacterai la police, promis.

Catherine composa le numéro et n’attendit que deux sonneries avant d’avoir une voix féminine au bout du fil.

— Eleanor Newton, détective privée à l’appareil, que puis-je pour vous ?

Elle avait une voix affirmée, presque autoritaire qui inspirait confiance. Catherine lui exposa la situation insistant lourdement sur la discrétion de son interlocutrice.

La femme l’écouta et ne dit rien pendant un instant avant de prendre le contrôle de la conversation par des questions d’usage et les modalités de son paiement.

— Oui bien entendu madame Newton, je ferai le nécessaire auprès de notre conseil d’administration, mais s’il vous plaît, faite vite !

La conversation se termina et les deux femmes raccrochèrent. Catherine regarda par la fenêtre l’air songeuse, se demandant si elle avait bien fait. Une avocette élégante toutes ailes déployées, se posait délicatement sur l’eau paisible de l’étang de son jardin.

+++

— Je soupçonne que vous ne compreniez pas pleinement la situation dans laquelle vous vous trouvez, monsieur Davis. lança l’homme mince aux yeux foudroyants. Grégory, explique donc à notre cher ami.

Le prénommé Grégory posa sa main gargantuesque sur l’arrière de mon crâne et écrasa, dans un violent geste coercitif, ma tête sur le métal froid de la table d’interrogatoire. Le choc fit comme un coup de tonnerre dans mon cerveau. Je faillis perdre conscience, tandis que l’homme entreprenait d’augmenter la pression de son puissant bras sur ma boite crânienne menaçant de se briser tel une coquille d’œuf. L’homme sortit un couteau à cran d’arrêt longiligne et pointu. Il entreprit de balader la lame piquante sur le pavillon de mon oreille comme pour me faire passer un message inexprimé.

C’est alors que la sonnerie du téléphone que j’avais utilisé, à leur insu, pour contacter Catherine retentit dans la pièce sinistre. Dimitri, celui qui semblait être le chef, fronça les sourcils se leva de la chaise et se dirigea sans empressement vers l’appareil.

Je ne comprenais rien à ce qu’il disait, mais son intonation dénotait une pointe de contrariété. Le gros costaud me relâcha et rangea son arme blanche dans sa veste. Il se dirigea vers son acolyte et ils entamèrent ce qui semblait être une logomachie sans fondement tandis qu’ils refermaient la porte derrière eux.

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