Affres sépulcrales
Il est 3h du matin. Accablé de douleurs et de pensées, je ne dors pas.
La géhenne sans répit m'empoigne et me marque de ses serres incandescentes et de ses crocs mordants.
C’est mon âme calcinée par le feu de la souffrance qui essaie d’écrire et de s’échapper de ce cachot. Emmuré de toute part, je cherche une faille parmi les gravats granuleux qui entourent ma cellule. Des amas vasards et épais trônent sur le sol pétré. Est-ce un véritable bagne ou une geôle créée de toute pièce ?
Nuit blanche, nuit noire. Les secondes défilent et je reste là à fixer mon plafond. La douleur prenante et pesante me fait m’écrouler. Cela va-t-il cesser un jour ?
Les petites bourrasques qui déchirent mes volets me font frémir. Mon vent intérieur charrie ma constante torture. L’ampoule blafarde est encrassée telle mon existence : brillante et terne à la fois, à la recherche d’une obscurité totale afin d’y voir un semblant de lueur salutaire.
Hagard et déboussolé, je ne fais qu’un avec ma peine. La douleur m’empoisonne et m’emprisonne, ce fardeau éternel que je dois porter sape les dernières onces de force qu’il me reste. Un supplice, une affliction silencieuse enfouie si profondément que personne ne peut comprendre. Plus je tente de la cacher, plus mon masque s’effrite.
Mon espoir jusqu’alors inexpugnable se délite au fil du temps. Mes dernières barrières défensives explosent.
Le temps érode. La douleur comme cicatrice de la vie.
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