Chapitre 1

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Je me réveille d’un sommeil profond, baigné par la lumière du jour qui filtre au travers des stores. Ma vision se floute un instant, puis je commence à distinguer les quelques meubles qui habillent la pièce. Un lave-linge se dresse devant moi accompagné d'un four micro-onde posé sur le dessus. Je vois également les plaques de cuisson, le lave-vaisselle et le réfrigérateur qui finissent d’agencer mon coin cuisine. En me retournant pour attraper mes lunettes sur mon guéridon, j’aperçois ma petite salle de bain. Enfin, je n’oublie pas mon fidèle clic-clac jaune sur lequel je commence à émerger.

Un instant, je me demande si je ne suis pas en retard en cours, mais réalise soudainement que nous sommes dimanche. C’est sûr, cette université à Paris me bouffe toute mon énergie, mais au moins j’obtiendrai mon diplôme d’inter-médiateur et serai alors considéré comme une personne normale. Je n’ai peut-être pas mes cinq sens, mais je possède un cerveau et cela suffit amplement à vivre. Et ça, mes parents ne l’ont pas compris en décidant de m’abandonner quand j’ai eu six mois. Ils n’ont pas pu supporter ma surdité, m’a-t-on dit, mais je ne conçois pas cette chose. Quels parents abandonnent leur enfant à cause d’un handicap ? Je suis d’accord pour dire qu’élever un enfant différent est parfois difficile mais si nous l’aimons, alors cet amour ne peut-il pas affronter toutes les difficultés du monde ?

Personne ne m’a confirmé ce que j’ai pensé au sujet de mes parents, mais au fond c’est surtout que personne n’a voulu défier mon regard en me disant clairement qui ils ont été. Des inconscients ! Voilà ce qu’ils ont été !

Mon poing se serre en même temps que des larmes perlent le long de mon visage irrité. Je souffle un coup pour me calmer et me dirige vers la salle de bain pour me passer un peu d’eau sur le visage. Je me regarde dans le miroir et me demande pourquoi. Pourquoi dieu m’a-t-il fait ainsi ? Pourquoi moi ? En commençant à réaliser que je parle tout seul et que la seule réponse que j’aurai sera de toute évidence un silence glaçant, je décide de m’habiller.

Chose faite, je mets mes chaussures pour me rendre au coin de la rue acheter une baguette de pain. Mais avant de prendre mes clés, je consulte mon téléphone et m’aperçois que j’ai un SMS d’un inconnu. Ayant très peu d’amis et donc, très peu de messages, la curiosité s’empare de mon esprit. J’ouvre le début de conversation. Mon visage se raidit en la lisant :

« Je sais que vous êtes sourd. Vous souhaiteriez entendre, Jack ? Alors n’attendez plus. Rendez-vous devant votre immeuble quand vous voudrez ».

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