Chapitre 5
Mon regard se perd dans la feuille de papier blanc. Je ne sais pas si je dois être terrifié ou heureux. Terrifié par cet homme qui connaît beaucoup de choses sur moi, et heureux de savoir que quelqu'un se soucie de mon problème. Des morceaux de mon existence défilent devant mes yeux. Je revois ma famille d’accueil, mes amis, mon adolescence et surtout toutes ces conversations auxquelles je n’ai pu participer.
Je suis décidé ! me dis-je.
Je relève la tête avec détermination, communiquant un regard déterminé au directeur. Je me fiche de savoir où il a trouvé toutes ces informations et si l’activité pratiquée dans cet étrange laboratoire est légale. Je veux juste pouvoir écouter tous ces sons si rassurants et qui permettent de comprendre que l’on est encore en vie.
Il se met debout et me montre une direction. Je lève ma main sur ma bouche et la baisse vers le bas, montrant un grand sourire. Il hoche la tête pour me dire qu’il a compris ce « merci » en langage des signes, puis il avance en direction de la porte du bureau. Nous repassons devant l’accueil, et nous dirigeons vers son autre extrémité. Nous sommes, cette fois-ci, devant la porte de gauche de la pièce principale. Le directeur m’ouvre la porte et m’invite à passer en premier. Je découvre ainsi un long couloir d’un blanc écaillé. La décoration n’est pas le fort de cet hôpital !
Quelques secondes passent dans ce couloir dont nous ne voyons pas la fin, puis je me rends compte que je viens de définir ce lieu comme un hôpital et non un laboratoire. Peut-être mon esprit qui me joue des tours ? Ou pas…
Une fois arrivés au bout, une infirmière plutôt souriante me demande de la suivre en me prenant par le bras. Sa peau est douce comme de la soie et son visage imprègne mon cerveau. Je lis sur son badge : Hélène.
Je la suis et remarque qu’elle m’emmène dans le bloc opératoire. Plusieurs infirmiers m’aident à m’installer sur un lit et, sans attendre, je reçois un masque à gaz sur le visage. Je tourne mon cou pour observer la pièce et, voyant de moins en moins bien autour de moi, trouve le regard d’Hélène avant de rencontrer le néant.
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