Chapitre 13
Je reprends mes esprits sur un lit blanc, attaché par deux lanières trop serrées. Une me comprime le thorax et les bras, tandis que l’autre me plaque les jambes. Je suis comme enfermé dans un laboratoire de cobaye d’où on ne ressort généralement pas. Des outils sont disposés à côté de moi sur une petite étagère, ce qui a pour effet de faire grimper ma panique plus rapidement. Devant moi se trouve une porte en bois donnant sur un couloir que je peux voir grâce à la vitre floutée. Malgré le contraste qui m’empêche de distinguer correctement les formes présentes derrière la porte, je reconnais assez bien les cheveux courts et blonds de Stan. Que fait-il là ? Et moi, qu’est-ce que je fiche ici ? Il est debout, en face d’une dame, mais je ne peux pas discerner ce qu’il lui raconte.
Soudain, une sensation que je commence à connaître refait son apparition. Je distingue tout ce qui se passe autour de moi. Une idée vient frapper mon esprit. Je vais lire sur les lèvres de Stan ce qu’il raconte à cette dame. Du moins, je vais essayer.
— Notre expérience n’a pas fonctionné sur Jack, il est de nouveau sourd et n’est pas affecté par les ondes sonores.
Je vois l’infirmière qui acquiesce et s’en va. Je comprends tout ! Stan n’est pas sourd, il vient de parler ! Les ondes sonores doivent être le « virus » que j’ai évoqué. C’est ça qui les rend agressifs.
La colère m’emporte, mes larmes montent, faisant exploser la température de mon corps. Une rage s’insère en moi. Je veux venger ce monde des affabulations d’un fou ! Comment ai-je pu être ami avec lui. Cet énergumène psychopathe ! Il faut que je me sorte de là. Pour l’instant je vais devoir trouver un moyen de me libérer de ces lanières, avant que l’infirmier présent derrière moi ne me pique avec sa seringue.
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