Chapitre 1
Quelques flamants roses volaient dans le soleil couchant. De vieilles barques de pêche gisaient là, abimées, hors d'usage. Des chevaux blancs, surement, et des bovidés, noirs, sans doute, broutaient dans des champs.
Aigues-Mortes, le Grau du roi, La Grande Motte, Carnon... Je ne savais plus ou j'étais, je ne savais pas si c'était là, je ne savais plus ou j'allais, je ne savais dans quel hôtel j'avais loué... Tout ici était beau, tout ici se ressemblait.
Un petit vent frais, un ciel bas, la mer qui clapotait doucement sur une plage de sable fin désertée. La Méditerranée avait un air de mer du nord ce jour-là.
J'avais ouvert la fenêtre, l'air frais et iodé me fit du bien, j'avais roulé toute la journée sur une autoroute surfréquencée. Cent sept points sept, Vinci autoroute, bourdonnait encore en fond sonore, je lui coupais le sifflet. Je voulais du calme, je voulais de la tranquillité, je voulais voir la mer.
On m'avait dit de sortir avant Montpellier, d'arriver à l'hôtel avant dix-neuf heures. J'avais suivi comme un idiot la voix féminine de l'IA qui me disait de tourner à droite systématiquement à tous les ronds-points, Dieu sait s'il y en avait des ronds-points dans la région, c'était une spécificité française , parait-il, les ronds-points.
Hôtel des flamants roses, devait s'appeler l'établissement, à moins que ce ne soit les flots bleus ou hôtels de la pinède. Je ne savais plus, j'avais noté le nom sur un papier volant, et il avait volé, c'était toujours comme ça les papiers volants. De toute façon, la chambre était réservée jusqu'a dix-neuf heures, il était dix-huit heures cinquante, à moins que...
Le téléphone bip, bip bip couina, je n'avais plus de batterie, c'est fou ce qu'un GPS pouvait bouffer comme énergie.
Face à moi, immense, rouge jaune, rose, orange, doré, un soleil de Western se couchait dans la mer. Je me garais ébloui par notre étoile, ébloui par tant de beauté.
Je me rappelais enfin le nom de l'établissement ou j'avais réservé la nuit de vendredi à samedi.
Il était face à moi, l'hôtel de la plage. Ma bonne étoile m'avait conduit jusqu'à lui, il était tout pile dix-neuf heures.
Le hall d'entrée était allumé, je poussais la porte.
Un tonitruant bonjour résonna :
- Enfin, je vous attendais !
- Madame doit déjà être là non ?
- Qué madame, non,
- Bon elle va bientôt arriver, alors !
- Ah ! vous ne m'avez pas parlé de votre dame ? Mais, enfin, je vous donne la 6, je vous laisse la clé. Le petit déjeuner est servi à partir de huit heures, bon séjour à Palavas les flots !
- Palavas les flots, ce n'est pas le nom qu'elle m'a donné ?
- Bon écoutez, je vous laisse les clés, vous vous débrouillerez avec madame, moi, j'ai fini mon service, à demain .
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