Chapitre 2
La mer était un peu froide, j'étais un frileux, moi, la mer, je l'aimais l'été quand le soleil brulait la peau, que la température de l'eau dépassait les vingt degrés.
Si madame avait été là, elle se serait déjà balancée dedans, c’est un animal marin ma chérie, un dauphin ou une orque, je l’ai surnommée loutre de mer, elle est joueuse comme cet animal ma Louloutre.
J’ai ôté mes chaussures, roulé le bas du jean jusqu’à mi-mollet, je marche dans le sable mouillé le long de la plage, c’est bien suffisant pour ce soir. L’air marin me fait du bien, l’eau de mer me rafraichit les jambes.
Bon, l’eau qui fait pfff, pfff, le sable qui se creuse sous les pas et le bas du pantalon qui se mouille, ça va un moment, je commence à avoir faim. Il va falloir que je trouve quelque chose.
En rentrant par le front de mer je m’aperçois que la cité balnéaire est désertique. Le seul pingouin que je croise est un retraité qui promène son chien, il me confirme que la ville est morte en ce moment. Mais il me dit qu’a Montpellier à dix minutes d’ici en voiture, je retrouverais la civilisation, sinon il faut que j’oublie Déliveroo, il ne restera qu’a me rabattre sur le Mac-do du centre commercial, non merci !
Je le remercie, continue ma balade, je m’assieds deux minutes sur un banc , j’observe les goélands qui tournent dans la lumière des réverbères, il ne faudrait pas que l’un d’entre eux me prenne pour cible, alors je rentre dans l’hôtel.
Ma voiture est toujours toute seule sur le parking, serais-je le seul habitant de cette cité avec le vieux monsieur, son chien et les gabians ?
Mon téléphone est presque chargé complètement, je l’ouvre, compose son numéro et…
- Bonjour, je ne suis pas là, veuillez parler après le bip...
Je ne laisse pas de message vocal, elle ne les écoute jamais habituellement, je suis vaguement inquiet, elle est toujours en retard, mais là !
Tiens je n’avais pas vu, j’ai eu un appel en absence, c’est elle, je me disais bien… Elle m’engueule en plus, j’aurais tout entendu !
- Oui, tu es où, je t’attends
Je lui réponds par un SMS .
- Je suis à l’hôtel, ou veux-tu que je sois ?
- Tu dis n’importe quoi, j’y suis à l’hôtel… pourquoi l’hôtel d’abord, tu sais bien que je me suis installée dans un bungalow juste à côté , juste en face de l'océan.
- L'océan, l'océan, la mer tu veux dire ?
- Mais tu es ou a la fin ?
- Ben l’hôtel les flots bleus Palavas les flots.
- Mais !!!! Ce n’est pas ce qui était prévu… et puis tu me saoules, on se retrouve la semaine prochaine, si je rentre…
Mais, quel plan foireux ! On avait bien dit Palavas… Non, j’essaye de la rappeler, en vain, elle a dû éteindre son téléphone. C’est une blague, je suis sûr que c’est une blague, elle est dans un coin, elle m’observe, elle doit rigoler…
Non, j’ai beau descendre les escaliers comme un fou, faire tout le tour de l’hôtel en courant, il n’y a toujours qu’une seule voiture garée dans les environs, la mienne.
Une fois de plus, on ne s’est pas compris
La mort dans l’âme je lui balance un SMS
- Passe une bonne soirée ma chérie, on se retrouvera plus tard, tu es où exactement ?
A ma plus grande surprise , elle me répond :
- Hotel les flots, Châtelaillon, au sud de la Rochelle
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