Chapitre 3

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C'est vrai qu'elle m'avait parlé d'une quinzaine de jours au bord de l'océan, La Rochelle, l'Île de Ré ! Mais il me semblait qu'on avait parlé de Méditerranée également. Bon, il parait qu'on n’est pas trop en phase en ce moment, ça se confirme .

J'ai regardé sur une carte, Châtelaillon, c'est à quelques heures d'ici, sept ou huit, peut-être neuf ou dix, s'il y a des bouchons.

Bon, je suis venu pour voir la mer, je ne verrais donc pas l'océan. Seul ou accompagné, les longues promenades dans le sable,je ne vais pas dire que j'en rêvais, mais... je mangerais des moules de Bouzigues,elles doivent être aussi bonnes que celles d'Oléron. La mer, c'est de l'eau et du sel, l'océan, pareil, ça bouge plus, c'est tout !

Je ne vais pas pleurer tout le week-end. Je vais me prendre une douche, ce soir je dine à Montpellier. J'ai toujours rêvé de visiter cette ville, puisque ma Louloutre n'est pas là, autant en profiter. J'irais en boite ensuite. Enfin , je verrais, remarques, je dois être un peu rouillé avec les filles, ça fait un bail ! Mais, il parait que c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas !

L'eau chaude sur ma peau nue me procure un bien fou ! Je me regarde dans la glace, je suis toujours aussi bel homme. Je me caresse le torse, bon, j'ai pris quelques kilos. C'est vrai que ma chérie sait cuisiner. Mais j'ai toujours mes biscottes en béton.

Soudain, sans crier gare, la crise de panique est là, ça faisait longtemps qu'elle n'était pas venue celle-là, elle ne me manquait pas : et si c'était un signe du destin, si elle ne m'aimait plus, si on était plus faits l'un pour l'autre... Ma Louloutre, que fais-tu ce soir ? Je compte encore pour toi ?

J'erre, hagard quelques minutes, nu dans la chambre. Je n'ai plus envie de sortir finalement, il doit y avoir un paquet de chips dans un sac, une carotte, une tomate, une boite de sardines, une pomme. J'irais voir si je ne trouve pas une épicerie de nuit où m'acheter une bouteille, il me faudrait un alcool fort pour oublier.

J'en suis là de mes réflexions quand la sonnerie de la chambre me fait sursauter ! Fou de joie, je pense à elle, elle est venue finalement, je regarde à la fenêtre, une autre voiture est garée à côté de la mienne. Je ne la reconnais pas, elle me l'aurait dit si elle avait changé de voiture tout de même ?

J'enfile rapidement un jean et une chemise que je ne prends pas la peine de boutonner et je vais ouvrir la porte.

Non, ce n'est pas elle, une jeune et jolie femme me sourit !

  • Bonsoir, je suis votre voisine de chambre, mon copain m'a posé un lapin, je n'ai pas envie de diner toute seule dans cet hôtel glauque, ça vous dit de partager mon repas, je connais une gentille petite pizzéria sur la route de Carnon, c'est à cinq minutes d'ici, c'est glauque Palavas en automne !
  • Euh...

elle, se penche, m'observe avec curiosité, regarde l'intérieur de la chambre et rajoutes !

  • Ah, mais, je suis la reine des maladroites, peut être attendez vous quelqu'un , je dérange sans doute !
  • Euh...

Elle est ravissante, elle n'a pas l'air d'avoir inventé l'eau chaude, mais elle est ravissante, c'est le Bon Dieu qui l'a envoyée. Il faut que je me reprenne !

  • Euh...

Je dois être pitoyable, les cheveux mouillés,le torse à moitié nu. Je dois avoir l'air... de ne pas avoir inventé l'eau chaude moi non plus. Soudain, j'éclate de rire, elle, perplexe me regarde Elle ne comprend pas, elle tourne déjà le regard, regarde ses pieds et s'apprête à prendre congé...

Alors, à toute vitesse, je dis, peut-être un peu plus fort que ce que j'aurais aimé:

  • Moi aussi , on m'a posé un lapin, je serais heureux de manger avec vous dans cette pizzéria, je trouve cet hôtel, cette ville glauque également !

Elle éclate de rire à présent elle aussi, elle rajoute :

  • Bon alors, je vous attends dans le hall , en bas, dans dix minutes, non, vous sonnez, chambre 8 quand vous êtes prêts ! A tout à l'heure !

Je la regarde s'éloigner dans le couloir, de dos non plus elle n'est pas mal, elle est même très jolie.

Ma Loulouttre, j'espère que tu passes une bonne soirée, moi la mienne vient tout juste de commencer .

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