Chapitre 22
Pierrot
Et bien on y était ! Je l'avais demandée en mariage ! Caramba ! Qu'est-ce qu'il m'a pris, j'avais donné pourtant. Avais-je déjà oublié cette mégère qui avait chamboulé ma vie autrefois ?Je vous en parlerais un autre jour, pour l'instant, je savourais le plaisir de déjeuner au lit avec celle qui allait bientôt devenir ma femme. J'ai flippé hier au soir, alors que je lui avais fait ma demande de mariage, en plein restaurant. Tout le monde attendait sa réponse qui ne venait pas... Je croyais que c'était mort... Paf ! elle envahit ma chambre. Rooo les trucs de dingues qu'elle m'a fait, qu'elle ne m'avait jamais fait ! Comme quoi, j'en suis certain maintenant, elle avait beau dire, elle ne devait attendre que ça. Les femmes ne rêvent que de robes blanches et de châteaux de princesses. Même celles qui prétendent le contraire ! Rooo, tu as vu la gueule du prince charmant ? Pourtant j'ai eu l'air d'un con dans le restau, je n'étais pas bien du tout, je l'ai sentie, devenir froide , distante et les gens avaient leurs yeux braqués sur nous, quelle minute de solitude j'ai vécue... si j'avais pu disparaître, je l'aurais fait à ce moment-là.Elle me demande si j'ai fini mon petit déjeuner... Oh, je n'en crois pas mes yeux, elle m'incite à avaler mon dernier morceau de croissant et ma dernière gorgée de café, elle m'arrache le plateau des mains... Mais elle plonge dans les draps ma Loulouttre. Oh! elle refait surface, qu'a-t-elle oublié ?Elle susurre dans mon oreille :
- Profite, quand on sera mariés, ce ne sera peut-être pas pareil, il parait que les gens mariés baisent moins et regardent la télé à la place.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle a de nouveau disparu sous les couvertures, c'est une sacrée joueuse ma Loulouttre.
***
Dix heures et quart, nous sortons enfin de la chambre, j'ai très peu dormi, pourtant je me sens merveilleusement bien.je la regardais à la dérobée, c'est vrai qu'elle a un charme de ouf ! non je ne crois pas, avec elle je ne vivrais pas l'enfer que j'avais vécu avec l'autre, celle qui avait partagé ma vie pendant dix ans. L'autre, Clara m'avait virée de notre appartement commun. Bon, c'est vrai que je l'avais un peu cherché, j'avais fait des choses pas très catholiques avec une de ses meilleures amies. On avait une excuse, on était bourrés, on ne sait plus ce qu'on fait quand on est bourrés. Elle n'avait rien voulu comprendre, elle avait foutu dix ans de vie commune en l'air, comme ça, d'un coup.Tu me diras, ça ne fonctionnait plus très bien entre nous, elle était... chiante, maniaque, jalouse, possessive... elle disait tout le temps que si je la quittais elle se foutrait en l'air. Tu parles, trois jours après elle avait un autre mec. Je m'étais promis de ne plus jamais tomber amoureux et de ne plus faire des projets à deux. Et puis j'ai ouvert ma grande gueule hier au soir !Ce matin nous allons visiter l'ile de Ré, sur le bateau, elle me mangeait des yeux. Puis, après m'avoir embrassée, elle m'a dit :
- Allez, on profite un peu, quelques jours de vacances ça va nous faire du bien, demain nous irons voir mes parents, mon père est curieux de connaitre la perle rare qui m'a fait changer d'avis, moi qui étais farouchement opposée au mariage, tu verras, tu va adorer ma mère également, la Creuse, tu connais la Creuse, c'est là où j'ai grandie, c'est là ou vive mes parents.
Alors que bouche bée, les bras ballants je me demandais ce qui m'était tombé dessus, elle enfonça le clou
- Tu verras, mon père est un être sympathique, il va sûrement te faire visiter sa ferme. Oh ! pour rigoler il va sûrement te proposer de venir travailler avec lui, gamine j'aurais bien aimée, j'étais toujours dans ses pates, un vrai garçon manqué. J'aurais bien aimé prendre sa suite, il m'a dit, Paysan, c'est pas un métier de fille, marie-toi d'abord ma fille, avec un homme costaud qui sait tenir la fourche comme il faut et on en reparlera .
Putain, mais Loulouttre, tu ne m'avais jamais dit ça ! Il y avait encore des choses comme ça qu'elle me cachait ? Moi, la simple vue d'une vache me terrifie et je n'aime pas l'odeur du fumier. Une fille de fermier, il fallait que ça m'arrives à moi, j'aurais dû la fermer, je sentais que ce plan sentait pas bon. Bon maintenant que le vin etait tiré et la fille aussi il faut boire le calice jusqu'à la lie... ou au lit, je ne sait plus !
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