Chapitre 26
Pierrot
C'est à la tombée de la nuit que nous arrivàmes enfin en vue de la ferme familiale de ma Loulouttre, Parti depuis 8 heure du mat, je me sentais épuisé, épuisé mais curieux de découvrir ce territoire rural dont j'ignorais l'existence hier encore !
On avait fait un petit crochet de quelques heures par la capitale ou l'on était arrivé à 14 h, le temps de manger un bout, de décharger ses bagages... et les miens aussi puisqu'elle avait décrétée qu'on aurait qu'un appartement désormais... Je m'en souviens, ça avait été le début de mes ennuis autrefois... Quand l'autre mégére était venue pour commençer avec juste une nuisette trés trés courte et trés transparente et un tube de dentifrice, la brosse à dent, je l'avais fournie avec tout le reste.
Ah oui, je ne vous avais pas dit, Loulouttre, elle voulait à tout prix qu'on aille à la Celle-Sous-Gouzon, avec ma voiture. Un couple avait-elle décrétée, ça voyage ensemble, dans la même voiture. Et ma voiture, personne d'autre que moi ne la conduira.
Au bout de deux heures de conduite, aprés la sortie Orléans sud, elle avait décrétée qu'il y en avait assez de l'autoroute. Donc je suis sorti, aprés la premiére pause pipi... qui s'est transformée en pause petit calin, puis en pause gros calin, puis en pause... ça va, vous ne voulez pas tout connaitre non plus, Voyeurs !
***
Aprés une courte sieste ( pas moi, elle), elle pétait la forme, elle me dit !
- Whaaa regarde ce paysage, moi les grandes forêts ou brâment les cerfs le soir, alors que les biches lascives n'attendent que la venue de leur prince charmant... ça me donne des idées, si nous n'étions pas aussi loin de la Celle... je t'aurais fait rouler dans les fougéres qui sentent la cépe et les bruyéres mon minou ! Mais j'ai promis à ma mére d'être là pour le repas du soir, tu verras, c'est un vrai cordon bleu ma maman. Roooo, mais tu te traines mon chéri, passe moi le volant, je la connais par coeur la route, je sais où sont les radars... allez hop, passe moi le volant, sinon on y sera encore demain matin !
Alors, j'ai mis le cligno, on est allé rouler dans les fougéres qui sentaient les cépes et la bruyére... encore une fois... et elle a pris les clés de la bagnolle !
- Attention, ma Loulouttre, la marche arriére craque un peu si tu ne débraye pas assez..
- La barbe, je sais conduire, regarde le paysage et laisse moi conduire !
****
C'est vers les dix neuf heures trente/ vingt heures que nous arrivions enfin, les derniers rayons de soleil lêchaient les toits de l'église, éclairant d'un beau jaune éclatant les bois de chênes, les champs à vaches et les étangs qui parsemaient la campagne. Un dernier virage à gauche et elle m'apparut, cette somptueuse batisse, ce fabuleux corps de ferme enlaidi par d'énormes hangars et de grandes baches où, semblait il, ils faisaient secher des pneus.
Lorsque je posais la question à Loulouttre, euh pardon à Jocelyne... tel était le prénom dont l'avaient affublés ses parents, elle explosa de rire !
- Les pneus, c'est pour maintenir la bache, dessous, c'est de l'ensilage, une technique de conservation du fourrage pour les animaux, mon pére se fera une joie de t'enseigner ces techniques. Quel paysan tu fais mon chaton !
Je détestais quand elle se moquait de moi ou me donne des surnoms d'animaux, je le lui avais déjà signifié mais elle n'en avais rien à foutre. Par contre, elle, elle ne voulait plus que je l'appelle, ma Loulouttre, en tout cas pas devant ses parents !
Et elle m'interdisait également de l'appeller ma coccinelle, seul son papounet en avait le droit !
Ah elle avait oubliée de me dire qu'un molosse gardait la ferme... Il était attaché fort heureusement, à une chaîne longue, longue, longue !
Je n'ose immaginer quel aurait été mon sort si la chaîne avait pétée !
- Couché Noiraud ! cria une voix à l'intérieur de la ferme, ils ne sont pas bons à manger les parigots, ils sont bourrés de pesticides !
- Papounet, hurla Loulouttre, avant de sortir comme une torpille de ma voiture et de se jeter dans les bras d'un géant hirsute et Barbu ! je te présente Pierrot ! Rooo râle pas mon pierrot, J'allais pas dire qu'en vrai tu t'appelais Casimir, Hippolyte, Clotaire !
Et Putain, elle s'en rappelait de mes prénoms, elle le savait certainement que j'aurais préféré qu'elle m'appelle... Oh va pour Pierrot, c'est pas mal pierrot, ma coccinelle, je l'appellerais ma coccinelle désormais !
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