La main marguerite
La Rue des Capucins est grise, morceau de ville en descente entre des maisons à colombages et le Conservatoire massif. Les architectures se tirent la langue.
J'essaie de ne pas me faire écraser sur le chemin de mon travail à l'Hôpital. Ils ont déjà bien assez à faire.
Le petit bonhomme lumineux est rouge et une poussette au garde-à-vous a stoppé à ma droite. Une petite fille qui n'a pas encore l'âge de comprendre que nous attendons que le bonhomme verdisse lève les yeux vers le ciel dont je fais involontairement partie un peu.
On joue une mini-partie flash de ping-pong de sourires. Décharge d'émotions simples et évidentes. Comment fait-elle ça ?
Le petit homme vert me déclenche automatiquement, un pas, deux pas, trois pas... Je me retourne.
La petite fille a ouvert sa main comme une fleur, un au revoir de marguerite, rien que pour moi.
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