Mardi 23 novembre
Chère Lara,
J’espérais bien te retrouver aujourd’hui.
Si tu lis ce courrier c’est que tu as su revenir sur les traces de nos débuts. Tu sais, j’ai toujours détesté cette maison mais à l’époque, je n’avais rien d’autre à offrir. Ce n’était pas toi qui nous aurais mis un toit sur la tête! Je revois les fenêtres aux vitres rayées presqu’opaques. C’est à peine si l’on pouvait entrevoir un peu de vie hors de ces murs. La lumière pénétrait difficilement la demeure. Cependant, les quelques rayons de soleil, qui réussissaient à percer le voile ténébreux de tes yeux, illuminaient ton visage comme je ne l’avais jamais vu auparavant. Chaque moment passé dans cette maison sordide a été un moment unique dont j’ai profité pleinement jusqu’à ce que cette garce vienne t’enlever à moi.
Je m’aperçois maintenant que j’aurais du te laisser t’en aller à ce moment là. J’ai essayé de te retenir en vain. Tu es partie avec elle comme si je n’avais jamais existé. Je me rappelle de ses cheveux roux mi-longs. Elle les remontait toujours avec une petite pince ornée de fleurs dorées au dessus de son oreille. Toi, tu affichais toujours le plus beau des sourires dès lors que tes yeux se posaient sur elle. Si tu savais à quel point la jalousie me rongeait. Je guettais chacune de tes petites attentions à mon égard pour me rassurer quant à tes sentiments.
Puis quelques mois plus tard tu es revenue mais plus rien n’était comme avant… J’ai pleuré à chacune de nos séparations et à chacune de nos retrouvailles.
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