Chapître 6

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 Le plan s’était déroulé comme prévu. J’étais allé chercher le matelas dans la chambre du seconde après m’être bien assuré que le pion était endormi. Paulin et Gauthier nous avaient, ensuite, rejoints avec les leurs. Nous arrangeâmes les couchages en tenant compte des contraintes spatiales : trois matelas au centre de la pièce, et deux entre le mur et mon bureau. Je mourrais d’envie de reprendre là où Niels et moi nous étions arrêtés plus tôt. Aussi, je posai son matelas et le mien, l’un à côté de l’autre. De cette manière, je m’assurais que nos dormirions ensemble.

 Nous décidâmes de commencer les festivités. Gauthier et Niels sortirent les bouteilles d’alcool et de soft qu’ils avaient ramenées, du rhum, du coca et des bières. Nous nous assîmes sur la rangée des trois matelas puis commençâmes une partie de tarot. Nous buvions en même temps. Gauthier mit un peu de musique.

 Au bout de quelques dizaines de minutes, et quelques parties, la présence de l’alcool dans nos corps se faisait sentir. Paulin avait les joues toutes roses et avait un sourire benêt à la bouche. Gauthier ricanait avec Félix sans raison. Niels quant à lui semblait s’enhardir.

 Il m’observait de façon insolente. Il était si beau. Je désirais terriblement ses lèvres. Mon regard oscillait entre celles-ci, ses yeux et ses bras. Je l’observais également. Je ne cachais pas mon désir. Nous nous reluquions libidineusement. L’alcool nous avait fait oublier le risque de nous faire surprendre.

 Le reste de la soirée oscilla entre jeux de regards avec Niels et jeux avec les copains. Je décidai d’arrêter de boire assez tôt. Niels en fit autant. À l’heure du coucher, nous n’étions pas éméchés comme les trois autres. Paulin nous abreuvait d’un flot de paroles dont il était difficile de déceler la signification.

 Vers 2h du matin, nous décidâmes collectivement qu’il était temps d’aller dormir. Nous avions, en effet, cours le lendemain à 8h, il était donc impératif que nous nous reposions. Nous nous mîmes, Paulin, Gautier, Niels et moi, sous nos draps respectifs. Félix éteignit la lumière avant de faire de même. Je sentais qu’il serait difficile pour moi de passer la nuit tranquillement. Difficile de m’endormir, alors qu’à côté de moi, se trouvait Niels qui m’avait fait du gringue toute la journée. J’espérais qu’il tenterait quelque chose. Au bout de cinq minutes, on entendait ronfler de l’autre côté de la pièce. Quelques secondes plus tard, Niels se joignit au concert. J’étais dégoûté. Je me retournai, puis fermai les yeux pour mieux attendre le sommeil.

 Je fus réveillé par des toussotements. C’est sûrement Paulin. Celui-ci se leva et quitta la pièce. Il revint quelques minutes plus tard. À côté de moi, j’entendais la respiration irrégulière de Niels. Il ne dormait plus non plus. Je pensais aux perspectives que cela offrait. Mon sexe ne se fit pas prier et commença à durcir dans mon caleçon. J’étais terriblement excité de ce que nous pouvions désormais entreprendre.

 Niels prit une grande inspiration puis changea de position. Il était, maintenant, tourné dans ma direction. Il rapprocha son corps du mien. Après quelques minutes d’hésitation, je sentis son pied frôler le mien. J’étais aux anges. Mon cœur battait très vite. J’entrepris de caresser son pied avec le mien. Je le sentais s’enhardir. Il vint coller son bras conte le mien et plaça sa jambe au-dessus de la mienne. L’alcool aidant mon courage, je décidai de prendre sa main dans la mienne. Je l’entendis déglutir et prendre une profonde inspiration. Je me redressai légèrement et méthodiquement, afin de ne pas faire de bruit, puis rapprochai mon visage au-dessus du sien. Nous étions plongés dans le noir, mais il était possible de distinguer les visages. Nous devions cela à la mauvaise qualité des rideaux. Niels, à son tour, tourna le visage dans ma direction. Nous nous regardions. Je lis dans son expression qu’il me désirait. J’approchai ma bouche à quelques centimètres de la sienne. Je m’arrêtai. Je mourrais d’envie de l’embrasser. Comme s’il lisait dans mes pensées, Niels releva la tête brusquement et posa ses lèvres sur les miennes. Le matelas grinça. Je retirai mes lèvres des siennes mais me maintins dans la position. J’entendis une profonde inspiration à l’autre bout de la pièce. Nous avions réveillé quelqu’un. Nous restâmes figés comme cela quelques secondes. Un rictus se dessinait sur la bouche de Niels. Je portai ma main à ma bouche pour réprimer un fou-rire imminent. Nous rîmes, ainsi, deux minutes dans le silence.

 Le visage de Niels reprît tout son sérieux, comme plus tôt dans la journée, en cours de russe. Je perdis mon sourire moi aussi, puis l’embrassai de nouveau. Nous nous plaçâmes l’un en face de l’autre, les jambes entremêlées, la main de Niels posée sur mon visage et la mienne posée sur son bras. Nous nous embrassâmes ainsi pendant de longues minutes, une heure peut-être.

 Niels retira sa main avec douceur pour la poser sur la mienne. Il l’a pris, puis la guida vers l’entrée de son caleçon. Mon corps n’était plus que désir. Niels m’offrait l’objet de mes convoitises. J’introduisis ma main dans son caleçon. Niels s’installa sur le dos, le visage toujours tourné vers moi. Il hocha la tête, puis je commençai des va-et-vient sur son sexe. Il était dur, mouillé à son extrémité. J’avais accès à l’intimité d’un autre pour la première fois. Jamais, je n’avais touché un autre pénis que le mien. Il était long, doux au toucher.

 Je tentais de lui procurer le plus de plaisir possible. Je le fixais dans les yeux. Je voyais ses paupières vaciller et ses lèvres se pincer à chaque variation de rythme. J’aimais le masturber. J’oscillais entre accélérations et décélérations. Je tenais, tantôt son sexe entier d’une prise ferme, tantôt son gland du bout des doigts. Je le sentis, plusieurs fois, sur le point de venir. Je stoppais alors l’exercice, attendais que l’excitation retombe, puis reprenais de plus belle.

 Au bout d’une demi-heure, une heure peut-être, je décidai d’offrir à Niels le dénouement qu’il espérait. Je tins son pénis soudainement plus fermement puis accélérai de manière significative le rythme de mes caresses. Niels ne fit pas prier. Sa respiration s’accéléra brusquement -je sentais qu’il se retenait de gémir de plaisir- puis une multitude de jets puissants vint souiller ma main et son caleçon. Je l’observais, les yeux fermés, mordre ses lèvres. Je gardai ma main dans son caleçon le temps que son sexe change de texture, essuyai ma main dans ce qu’il en restait de propre, puis la retirai.

 Niels se mit en face de moi. Nous passâmes quelques heures à nous embrasser jusqu’à ce que fatigués de ne pouvoir satisfaire notre soif l’un de l’autre, nous nous endormîmes.

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