Chapître 17

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  Je m’assis à côté de Niels dans le bus. Félix m’avait proposé de s’installer à côté de Pierre. Je fus ravi de cette proposition et l’acceptai. Je mourrais d’envie de prolonger le temps passé avec lui.
  J’avais décidé qu’il était temps que je prenne véritablement les choses en main. Je ne savais pas dans quelle direction cette décision m’emmenait, mais cela m’était égal. Je ne connaissais que mon désir d’être avec Niels et je comptais bien le satisfaire.
  Il m’avait embrassé. Je ne lui avais rien demandé et il avait pris l’initiative. Je savais qu’il avait une copine, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il ne l’aimait pas, et qu’il ne la fréquentait que parce que c’était l’usage. Les garçons aiment les filles, c’est comme ça. Mais il y avait moi. J’avais bien l’intention de signifier que j’étais bien présent dans l’équation.
  Je contemplais ce visage. Il était beau. Il m’observait en retour. J’étais heureux d’être avec lui. J’approchai ma main de la sienne et entrepris de la caresser du bout des doigts. Niels baissa la tête et me regarda faire. Il plaça sa paume sur le dos de ma main et la saisis tendrement. Il leva la tête à nouveau, l’appuya contre l’appui-tête et me sourit. Nous passâmes le trajet dans le silence à nous observer dans les yeux.
  Nous arrivâmes au lycée vers 19h. J’allai à la rencontre de Félix.
  – Alors, il me fit un clin d’œil.
  Je ris et lui expliquai que rien de spécial n’était arrivé. Je lui montrai, toutefois ma reconnaissance, en le remerciant. Je saluai Félix, et allai en faire de même avec les autres.
  Je me réjouissais de me retrouver avec Niels. Un problème persistait. Comment se débarrasser de Nicolas et Romain ?
  – Bon, on se met en route, proposa Romain.
  – Euh… je voulais encore voir un truc avec M. Lemaire. Mais partez devant sans moi, je vous rejoins.
  – Ouais, moi aussi, d’ailleurs, allez-y les gars, on arrive derrière vous.
  Niels avait saisi la perche que je lui avais tendue. J’en fus ravi. J’envoyai un message à Isabel pour la prévenir que nous arriverions plus tard que prévu. Nous attendîmes que Nicolas et Romain s’éloignent, puis nous dirigeâmes vers la plage.
  Nous descendîmes une rue étroite, au dénivelé important. L’architecture des maisons donnait le sentiment qu’elles pouvaient s’écrouler d’un moment à un autre.
  – Tu sais, tu aurais pu me le dire direct si tu voulais être seul avec moi, me dit-il. Tu sais bien que je m’y serais pas opposé. Bien au contraire.
 – Je sais bien, répliquai-je, amusé, mais pas sûr que les autres auraient compris.
  Nous nous amusions de cette réflexion en arrivant sur la plage. Les touristes étaient encore nombreux sur celle-ci à profiter de ce qu’il restait de soleil. Il faisait encore beau et chaud. Nous retirâmes nos chaussures, et commençâmes à marcher sur la plage, au niveau où l’eau rencontrait le sable.
  – Tu comptes faire quoi l’année prochaine, toi, m’enquis-je.
  – Je vais sûrement aller en prépa PCSI. C’est mon plan en tout cas.
  Il m’expliqua qu’il comptait, par la suite, rejoindre une école d’ingénieure. Il voulait se spécialiser dans l’aéronautique. Il me parla fasciner des nouveaux airbus. Je l’écoutais, d’abord amusé – ce sujet ne m’intéressait pas particulièrement – puis avec véritable intérêt. La passion dans ses paroles me convainquit qu’il s’agissait d’un sujet digne d’intérêt. Il me parlait, fasciné, du airbus A360. Il aimait savoir que l’homme était capable de révolutionner son environnement au point de doter d’ailes un engin d’une telle envergure. J’aimais le voir parler de cette façon.
  Il me demanda, à mon tour, quels étaient mes projets pour l’avenir. Je comptais rejoindre une prépa littéraire. Je n’avais, toutefois, pas de plan sur le long terme. Je ne savais même pas si je souhaitais réellement rejoindre cette formation.
  – Ah oui ? Pourquoi tu ne fais pas autre chose alors.
  – Je suis pas sûr d’avoir envie de faire une seule et unique chose. Que ce soit comme métier ou même comme études.
  J’avais peur de rentrer dans la vie active et de subir les frustrations que celle-ci promettait. Je ne voulais pas que mon temps soit consacré à un tel niveau à mon métier que je finisse par ne plus avoir de temps à consacrer à d’autres activités. Niels hocha la tête.
  – C’est sûr que c’est compliqué, abonda-t-il dans mon sens. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de faire la même chose toute ma vie non plus.
  – Et de travailler pour un salaire de misère qui jamais ne permette de réaliser ses rêves, ajoutai-je.
  La plage autour de nous se vidait à mesure de nos pas. Nous nous approchâmes d’une partie de la plage, légèrement en retrait, caché par des rochers du reste. Je m’allongeai de tout mon long sur le sable. Niels m’observait d’un regard coquin. Il vint alors se positionner sur moi, les fesses au niveau de mon entrejambe. Il posa ses mains sur mon ventre, puis les remonta doucement au niveau de mon torse, abaissant son corps toujours plus.
  J’appréciais ses caresses. Il entremêla ses mains aux miennes, et posa ses lèvres sur les miennes. Nous nous embrassions, tendrement. Niels et moi, allongés, l’un sur l’autre, le soleil couchant, la mer qui s’abattait contre les rochers environnants… tout, autour de nous, avait ce petit quelque chose qui rappelait les scènes des plus beaux films d’amour. N’oublie jamais ce moment.


  Nous rejoignîmes la maison de nos hôtes environ une heure après que Romain et Nicolas soient arrivés.
  – Vous en avez mis du temps les gars, s’exclama Romain.
  – Ouais, c’était un peu long, désolé. J’allai m’excuser auprès d’Isabel. Elle me fit signe de la main qu’il n’y avait pas de quoi.
  Nous nous mîmes à table presque dès notre arrivée. Alberto nous posa de nombreuses questions sur notre aventure de la journée. Nous l’interrogeâmes en retour sur la sienne. Alberto était un professeur d’université. Il enseignait dans la faculté d’histoire de la ville. Il nous expliqua qu’il travaillait sur un projet concernant la ville. Il nous partagea des détails pléthoriques sur la ville et ses environs. Alberto nous abreuva d’histoire pendant l’intégralité du repas. Il était difficile de tout comprendre, mais Niels, Romain, Nicolas et moi faisions un effort certain pour comprendre ce qu’il nous disait. Le lieu où nous étions allés randonner était la source de nombreuses croyances païennes. On pensait, à l’époque, que des créatures mystérieuses peuplaient la zone, et que les destins des hommes allaient en fonction de l’humeur de celles-ci. Pour une raison que je ne compris pas, l’architecture, ainsi que le développement de la ville vers son littoral étaient liés à ces croyances.

 Je me regardai dans le miroir une dernière fois, et m’assurai d’avoir une apparence suffisamment convenable.
  Niels et moi avions passé la journée à flirter, et je ne comptais pas en rester là. J’avais l’intention de le séduire encore un peu plus. Aussi, était-il important de mettre toutes mes chances de mon côté. J’entrai dans la chambre. Niels était allongé, en caleçon, sur son lit, les yeux rivés sur son portable. J’optai pour une approche directe. J’avançai jusqu’à son lit, et m’assis sur le bord.
  Je n’osais pas regarder dans sa direction. Niels se redressa, me prit le menton et attira mon regard dans le sien. Ses yeux bleus trahissaient le désir.
  – T’es si beau, chuchota-t-il.
  Je m’enhardis et posai mes lèvres sur les siennes. Nous étions seuls à nouveau. Rien ne semblait pouvoir freiner notre désir. Son corps m’avait manqué, terriblement. Je l’embrassais tendrement, puis avec frénésie. Je tentai d’assouvir la soif que j’avais de lui. Niels m’invita sous ses draps.
  J’hésitais à pousser les choses un peu plus en avant. Je me souvenais de notre dernière rencontre du même type, du sentiment qu’elle avait procuré en moi. Je sentais Niels hésiter, également.
  – On peut juste s’embrasser si tu veux, proposai-je.
  Il hocha la tête, puis me prit dans ses bras. Je sentais son corps chaud contre le mien, son entrejambe était dur également contre ma cuisse. J’aimais qu’il me tienne tout entier contre lui. Je caressais son corps en laissant son sexe de côté. Sa peau était douce. Je sentais sa peau, son odeur m’enivrait. J’étais heureux.
  Niels interrompit nos embrassades, et entrepris de me caresser la joue. Il me dévisageait. Je portai ma main à la sienne et la caressai moi aussi. Ses lèvres se déformèrent et il dit :

– Si seulement t’étais une fille !

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