4 - Frère et sœur
— Nous sommes restés à discuter. J’avais l’impression de la connaître depuis toujours. Elle avait pris ma main pour la poser sur un de ses seins. Ce n’était pas si désagréable et je me mis à le caresser. « Pas sûr que tu ne sois que pédé ! Je le demande si je ne vais pas te garder pour moi, toute cette semaine ! » Ils étaient nombreux, ceux qui auraient été heureux d’être à ma place ! Mais je ne pus retenir un petit gémissement de dépit. « Je te taquine ! Et je vois que tu l’as repéré ! Pas lui ! Tu veux que je te présente ? » Elle eut sa réponse en constatant ma reprise. Je ne pus m’empêcher de la questionner sur la gestion de leurs amourettes. Tandis qu’elle me faisait redémarrer, elle m’expliqua qu’ils échangeaient leurs conquêtes, indifférents chacun au genre du partenaire, pourvu qu’il ne soit ni coincé, ni vilain. Elle m’habilla à nouveau et, cette fois, je pus encore mieux l’accompagner, n’hésitant plus à prendre ses seins à pleines mains. Quand nous sommes retournés dans la salle, il ne restait qu’un petit groupe qui parlait de ski et de montagne. Nous nous embrassâmes à la russe, avant de nous quitter. J’avais hâte de me coucher et de rêver au lendemain.
Je bus une gorgée de la main gauche, ne voulant pas défaire son étreinte.
— Le lendemain matin, alors que je me battais avec mes chaussures, ils apparurent devant moi, toujours dans leurs collants rouges et bleus qui moulaient si bien leurs muscles. « William, voilà Jérôme ! » Apparemment, l’inverse était évident ! Je le pris comme si elle m’offrait à son frère. Être un cadeau m’allait bien ! William n’avait pas mis son casque. Il avait les traits plus grossiers que ceux de sa sœur, avec un nez bien marqué et un menton un peu gros. Sa chevelure en bataille, malgré la raideur des touffes, était fascinante. Surtout, je ne sais comment, il dégageait un charme érotique puissant. Aussitôt, je lui appartins. Il le sentit, car il me caressa le visage, alors que le sien exprimait son envie. « On se voit ce soir ? Viens à notre table ! Tu nous rejoins en rentrant ? » Je lui rendis son geste, avec mon plus beau sourire.
— C’est trop facile !
— Non, c’est beaucoup de chance. Sexuellement, ils étaient très libres et très ouverts. Comme ils se refilaient leurs conquêtes, c’était facile ! Tu sais, ce jour-là, j’ai maudit le ski à jamais et j’ai béni mon séjour au ski. Au cours de la journée, ils sont passés devant nous. Quelle grâce, quelle élégance ! Quand ils nous ont vus, ils ont tous les deux fait un crochet, pour venir s’arrêter devant moi dans une gerbe de neige. Ils ont relevé leurs lunettes en me disant : « Ah ce soir ! » avec une belle chaleur. Les autres membres du groupe me regardèrent comme un élu par les dieux !
— C’est super !
Il me malaxait le bras. J’accrochai son regard et le descendis sur ses mains.
— Oh, je suis désolé ! Ne vas pas croire que…
— Que quoi Arthur ? Regarde les choses en face. Que ressens-tu, là ?
— Une immense confiance ! Je suis bien à t’écouter !
— Et si on t’écoutait, toi ? Ou plutôt, si tu t’écoutais, sans te voiler les yeux ?
Il rit à ma boutade. Il ouvrit la bouche, la referma. Cette fois, je lui caressai la joue.
— Ce n’est pas grave. Je te raconte ma rencontre avec William ?
Il hocha la tête, les yeux ouverts.
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