Partie 2.2
Andréa poussa mollement la porte des vestiaires et se laissa tomber sur le banc sans aucun regard pour se qui l'entourait. Le cours de sport avait été épuisant.
La lycéenne détacha machinalement l'élastique qui retenait ses cheveux indisciplinés, laissant ceux-ci retomber derrière ses oreilles. Elle tâtonna ensuite à la recherche de son sac de sport. Ne sentant que le bois du banc sous ses doigts, elle sonda l'espace à côté de sa main. Des éclats de rire lui firent relever la tête.
- Regardez ça, totalement dans les vapes celle-là ! se moqua une fille brune aux cheveux relevés en queue de cheval.
- Ton idée de la bombarder de ballons était géniale, Carole, ajouta la blonde Emmanuelle en applaudissant. Et le prof qui lui as hurler d'être plus rapide si elle voulait avoir une bonne note à l'éval !
- Merci, merci, répondit la brune, tout sourire, en s'inclinant. C'est trop d'honneur ! Cindy m'a tout de même bien aidé, n'est ce pas Cindy ? demanda Carole en se tournant vers une grande fille musclée.
La susnommée haussa les épaules.
- C'était une proie facile, dit-elle d'une voix forte.
Andréa les regarda discuter un moment, la fatigue la rendant moins vive, avant de remarquer que Carole tenait son sac de sport à la main. La peste remarqua son regard figé sur l'encombrant objet qu'elle tenait à bout de bras.
- C'est ça que tu cherches peut-être ? ricana-t-elle en brandissant le sac. C'est bête...
Emmanuelle renchérit :
- Il était tout seul dans le froid, abandonné sur le banc. Quelle tristesse...
Cindy s'avança, attrapant au passage le sac que Carole lui lançait.
- Mais ne t'en fais pas, nous allons bien le réchauffer, la rassura-t-elle ricanant. Emmanuelle, allume les douches !
Andréa les regarda d'un air perdu, son regard passant des unes aux autres. Derrière le groupe des trois meneuses, trois filles se tenaient un peu en retrait.
- Cindy, tu ne devrais pas faire ça, marmonna une jeune fille aux courts cheveux blonds.
- Arrête, tu vaux mieux que ça ! S'énerva la brune. Les amies, aidez-nous bon sang au lieu de regarder !
- A quoi veux-tu que l'on t'aide ? Il n'y a plus rien à faire, observa une petite fille brune.
- Elle a raison, il n'y a plus rien à faire, renchérit une jeune fille légèrement ronde. Elle est déjà humiliée, c'est ce que tu voulais non ?
- Toi et tes copines, vous avez intérêt à ne rien dire, les menaça Carole. Sinon je peux vous assurer que Cindy se fera une joie de s’entraîner pour sa prochaine compèt' de judo sur vous ! C'est bien clair ?
Cette dernière hocha la tête sans répondre. Ses deux amies firent de même en reculant. Sans un mot, elles retournèrent se changer, décidant d'ignorer une bonne fois pour toute les agissements de Carole et des deux autres.
Cindy s'avança vers les douches, le sac de sport d'Andréa à la main. Cette dernière sembla se réveiller face à ce geste et se leva en criant :
- Non, ne fais pas ça ! Rends-le moi ! Cindy, rends-le moi !
La jeune fille tenta de lui arracher le sac, mais peine perdue. L'autre était beaucoup plus forte qu'elle. Dans un cri, elle vit son sac voler et atterrir sous l'eau chaude.
Cindy la retint quelques instants, l'empêchant de se précipiter pour récupérer son bien. Ses affaires devaient avoir le temps d'être trempées pour que la farce des trois pestes soit complète.
Lorsque la fille la laissa partir, Andréa se précipita sur son sac et le sortit de sous le jet d'eau. Elle le déposa sur le banc et se précipita sur la fermeture éclair, terrifié à l'idée de découvrir l'état de ses vêtements. Une fois ouvert, elle sortit ses affaires.
Il ne lui fallut qu'un simple effleurement pour constater que tout était complètement trempé. Et elle n'avait rien pour se changer. Il ne lui restait que sa tenue de sport sur elle !
Ravalant sa rage et ses pleurs qui ne serviraient à rien, la jeune fille rangea ses vêtements dans le sac imbibé d'eau et se précipita hors des vestiaires.
- C'était presque trop facile, se vanta Carole.
- Vous avez quand même été vache avec elle, murmura Ema.
Emmanuelle et Cindy se tournèrent vers elle.
- Et alors, occupe-toi de ce qui te regarde, la grosse ! lança la grande blonde en regagnant son espace du banc pour se changer.
Cindy la repoussa d'une main sur son banc.
- T'a pas encore compris la rondouillarde, toi et tes copines moucheronnes n'avez pas votre mot à dire ! menaça-t-elle. C'est nous qui faisons la loi chez les filles maintenant ! Va falloir t'y faire !
- Et cette chère Andréa va en voir de toutes les couleurs, ricana Emmanuelle. Elle est une proie tellement facile...
Message publié par Andora à 18h45
Quelle est la valeur de l'amitié ? Est-elle destinée à être aussi changeante qu'un caméléon ? Pourquoi certains retournent-ils leurs vestes alors qu'on les croyait nos amis ? Ne peut-on compter que sur nous-même ? Je crois bien que oui...
L'amitié n'est rien de plus qu'une belle promesse que nous fait la société... au fond, nous sommes seuls et nous resterons seuls au milieu de tout ce monde !
Même si cela a été inventé par l'homme, il n'empêche que la douleur est bien réelle lorsque des amis vous trahissent. Bon nombre d'entre nous en font les frais. Nous sommes tous, ou presque, passés par là. Aujourd'hui j'en fais la pénible expérience.
L'amitié, quel beau mensonge auquel tout le monde veut croire... Et pourtant on les adore, nos amis. Les vrais, nous pouvons les compter sur les doigts d'une main. Ceux sur qui on peut toujours compter. Des amis fidèles, loyaux, qui sont là même dans les moments les plus difficiles.
Mais la peine que l'on ressent lorsque celles que l'on prenait pour des camarades, des copines, des amies vous trahissent n'en est pas moins présente.
Les perles rares sont comme leur nom l'indique : rares. Pour les véritables amitiés, c'est pareil. Mais lorsqu'on a la chance d'en trouver, il faut les chérir et tout faire pour les conserver.
L'amitié, c'est sacré...
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