Le suffisant
Je n’arrivais jamais trop tôt à la gare, après j’attendais et cela n’était pas dans mes habitudes. J’étais à l’heure donc et je me rendais paisiblement sur le quai. Il y avait du monde. Ces gens devaient, tout comme moi, savoir qu’en arrivant tôt le train venait d’être nettoyé et que nous n’en ressortirions pas souillé. Sur ma gauche des jeunes fumaient. Quel triste plaisir ! Tout le monde sait que ça n’est pas bon pour la santé mais cette bande de primates semblait complètement s’en moquer. À ma droite, un homme mangeait un croissant. Quel erreur ! Quand on fait dans les cent kilos, tout le monde sait qu’on ne mange pas cela. J’avançais mais j’étais bien vite bloqué par une poussette hurlante. Les gens n’avaient aucun savoir vivre. N’est-il pas connu que la poussette devait être repliée en heure d'affluance ? De plus, l’enfant dans les bras de sa mère aurait pu se calmer. En voyant sa génitrice, je me demandais quel serait l’avenir de ce pauvre gosse ! Je venais de dépasser tout le monde. Un peu comme à l’université où j’avais toujours surpassé mes camarades. Le train arrivait, ça n’était pas trop tôt, j’avais failli attendre ! Il était tout près quand un homme à coté de moi tomba sous les roues. Je pensais : il se tenait sûrement trop près du quai... Il faut respecter les banderoles jaunes qui vous indiquent de ne pas s’avancer sinon il ne faut pas s’étonner de tomber. S’il était resté au même endroit que moi jamais son corps n’aurait chaviré vers l’avant.
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