Interlude 2
Tu refermes doucement le chapitre précédent, et là, entre les pages, l’interlude te saisit. La salle aux miroirs. Jalil est là, dans le miroir, adulte. Il ne parle pas. Il regarde ta montre à ton poignet. Non, sa montre, pas la tienne.
"Jalil?"
Il ne répond pas.
Les miroirs, ils déforment, ils cachent, ils révèlent. Jalil te pousse à chercher. Les aiguilles de la montre, elles tournent, elles grondent. Les vérités commencent à se tordre, les réalités à s’entrelacer. Les minutes deviennent des heures, les heures deviennent des questions.
"La vérité?" tu demandes, perdu.
Mais Jalil ne parle pas. Pas avec des mots. Ses yeux se posent sur toi, et les miroirs te parlent. La distorsion. Les vérités. Les mensonges. La moralité. L’identité. La montre, les aiguilles, le temps qui s’effiloche.
"La vengeance?" tu murmures.
Il ne parle pas. Ses yeux parlent.
Les reflets se multiplient, le temps se tord à son tour. Il te guide, te challenge, te transforme.
"La montre?" tu questionnes.
“Comprends,” souffle Jalil sans un mot, sa voix dans les pages, dans les miroirs, dans ton âme.
Tu comprends, mais tu ne comprends pas. Le temps, la vérité, la vengeance, ils sont miroirs.
Tu sors de la salle. Jalil reste, dans les miroirs, dans le livre, dans toi.
Tu veux tourner la page. Le voyage continue. Le miroir brisé. Jalil. Toi.
Tu tournes la page.
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