2 heures plus tard…

Je fais les cents pas dans le hall de l’hôpital, Caleb est assis sur l’un des nombreux sièges du long couloir. Je marche et m’énerve contre ces médecins qui mettent tant de temps. Ça fait plus de deux heures qu’on est sans nouvelle de Chelsea.

- Bon sang, Jenny ! Je t’en prie arrête de faire des allers-retours, ça me rend fout, râle Caleb.

- Excuse-moi Cal’.

Je m’assois sur un siège à côté de Caleb. Quelques minutes plus tard, une jeune femme brune d’une vingtaine d’années rentre en courant dans l’hôpital. Elle avance rapidement et se poste devant la secrétaire.

- S’il vous plaît, une jeune femme est arrivée il y a quelques heures, elle s’appelle Chelsea Sloane. Vous pouvez me dire quelle est sa chambre et si elle va bien, j’vous en supplie !? s’exclama-t-elle

- Je suis désolée mademoiselle…

- Dîtes-moi qu’elle va bien, s’il vous plaît ! la coupa-t-elle alors qu’une larme dévalait sa joue.

- Elle est au bloc opératoire, je ne sais pas quand est-ce qu’elle sortira. Mais vous pouvez attendre ici si vous le souhaitez, répliqua la secrétaire

- D’accord merci.

Je me levai et me dirigeai vers elle.

- Vous êtes là pour Chelsea Sloane ? demandais-je en passant ma main dans mes cheveux emmêlés.

- Oui, vous aussi ? fit-elle en fronçant les sourcils.

- Exact, je suis Jenny Shanon, une collègue de Chelsea, et vous vous êtes qui ?

- June Abrahams, sa meilleure amie. Vous savez Chelsea, c’est comme une sœur pour moi, je peux pas la perdre !

A ce moment-là, elle se mit à pleurer des larmes trop longtemps retenues. Je lui ouvris mes bras et elle vînt s’y réfugier. Je la serrai dans mes bras quand un médecin arriva.

- Vous êtes des proches de mademoiselle Sloane ? demanda-t-il

- Oui ! répondit-on en cœur.

- Elle va bien ? s’exclama June.

- L’opération c’est bien passée…

- Merci merci merci ! cria la brune

- Attendez, je n’ai pas terminé, elle est dans le coma. Et nous ne savons si elle se réveillera ni quand, je suis vraiment désolé.

- Non, c’est pas possible, pleura son amie en se retenant au mur.

- June… Je…

- Non, taisez-vous, je veux pas vous entendre ! C’est de votre faute tout ça, entièrement votre faute. Je lui avais dit, je l’avais prévenu, je savais qu’elle aurait jamais dû s’engager dans la police. A cause de vous, elle va mourir, cria-t-elle avant de reprendre plus doucement, je… je… c’est… désolé…

- Chut… elle va se réveiller j’en suis certaine, murmurais-je en la serrant dans mes bras.

- On peut aller la voir ? demanda-t-elle au médecin

- Oui, chambre 221.

- Allez-y les filles, je vais retourner au bureau prévenir les autres et puis il faudrait aussi le dire à sa famille, non ? proposa Caleb.

- Euh, pour sa famille, c’est un peu compliquer. Je vous donne le numéro de sa sœur, expliqua June, elle s’appelle May, elle a 17 ans, mais c’est elle qui s’occupe des plus jeunes quand Chelsea n’est pas là. Leurs parents ne sont jamais là, toujours en déplacement.

- D’accord, merci je vais l’appeler.

Caleb partit et on se dirigea vers la chambre 221. On était devant la porte, June avait la main sur la poignée mais hésitait à la baisser. Elle finit par ouvrir la porte, et quelques larmes m’échappèrent en voyant l’état dans lequel était plongé Chelsea par ma faute. La brune, quant à elle, se jeta en pleurs à côté du lit de sa meilleure amie. Le visage normalement bronzé de Chelsea était pâle, des fils rattachaient son corps à plusieurs machines, un masque lui permettait de respirer, et le bruit incessant de son cardiogramme m’insupportait. Je m’avançai vers elle et lui embrassai le front. Je pris une chaise et m’installai à sa gauche avant d’attraper sa main. June avait fait pareil de l’autre côté. Une trentaine de minutes plus tard, une jeune fille rentra dans la pièce et son regard se figea. Elle rentra et laissa passer trois enfants plus jeunes. L’adolescente avait des longs cheveux blancs et les yeux gris, d’après moi, il s’agissait de May, la petite sœur de Chelsea. Derrière elle, il y avait un adolescent d’une douzaine d’année, aux cheveux châtains et aux yeux bleus, un petit garçon de 7 ou 8 ans aux cheveux blonds vénitiens et aux yeux gris et une petite fille aux cheveux châtains et aux yeux gris. L’aînée prit la parole :

- Je m’appelle May, je suis la sœur de Chelsea, qu’est-ce qui s’est passé ?

- Euh je préfère pas en parler devant les plus jeunes. Chelsea était dans mon équipe lors d’une intervention aujourd’hui, sur une affaire très importante, vous avez dû en entendre parler, un enlèvement de 5 adolescents.

- Oui, ils en ont parlé à la télé.

- Si on réussit à les sauver c’est entièrement grâce à Chelsea. Elle m’a sauvé la vie au péril de la sienne et grâce à elle on a retrouvé les disparus.

- Elle va se réveiller pas vrai ? Parce que sans elle, on est rien, elle s’est toujours occupée de nous, on a toujours été ses priorités, elle faisait passer nos besoins avant les siens.

- Elle est forte, elle se battra pour vous.

On essayait tous de penser à autre chose, de se changer les idées plus ou moins. Les deux plus jeunes de la fratrie, Oliver et April, jouaient sur le portable de May, le collégien, Wyatt, était sorti appeler sa meilleure amie, June qui s’était endormie peu de temps avant l’arrivée de la fratrie, dormait toujours, ma veste sur ses épaules, elle tenait la main de Chelsea et sa tête reposait sur le matelas du lit. May et moi parlions à voix basse, quand soudain le cardiogramme clignota en rouge, June se réveilla en sursaut, des médecins accoururent. Mes yeux restèrent fixés sur la ligne droite de l’appareil…