Chapitre 10

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C’est son corps, il saigne, de la bouche, du nez, d’une plaie sur son front, ses vêtements sont rouges. Je me précipite à ses côtés mais il est déjà mort, il ne respire plus. Je presse mes mains sur sa poitrine mais rien n’y fait, plus aucun souffle ne passe ses lèvres. Je regarde mes mains, rougies par le sang, son sang. Mes yeux fixe son corps meurtri un long moment, c’est comme si je n’étais pas vraiment là. Je me relève, son sang coule de mes mains, tâchant mes vêtements plus qu’ils ne le sont déjà. Je me retourne, je revois encore et encore ce gros Range Rover fonçait sur lui, lui ôtant la vie sans que je ne puisse rien y faire. Ma vue se teinte de tâches rouges, son visage souriant me hante, des paroles qu’il n’a jamais prononcé me poursuivent, je l’entends, il m’accuse, je n’ai rien pu faire pour le sauver et il me le répète. Le Range Rover est de retour, il le renverse encore, le sang est de plus en plus abondant.

J’ouvre brusquement les yeux et me redresse le cœur battant, mes vêtements sont humides, mon front trempé de sueur. Je ferme les yeux et prend plusieurs respirations pour calmer les battements rapides de mon cœur. Un médecin entre dans la chambre d’hôpital, qu’est-ce que je fais là ?

- Ah ! Mademoiselle Shanon, vous êtes réveillée. Comment vous sentez-vous ?

- Bien, excusez-moi docteur, mais pouvez-vous me dire ce que je fais là ?

- Vous avez fait un malaise, mademoiselle.

- Oh, est-ce que je pourrais sortir maintenant ?

- Vous avez l’air d’aller mieux, pensez à manger un bon repas, vous étiez vidée de vos forces. Vous pouvez y aller mademoiselle.

- Merci.

Je me levais et pris la direction de la chambre de Chelsea. J’entrais et rassurais mes amis.

- Je vais bien, vous avez des nouvelles d’Adam ?

- On a commencé les recherches avec John, Abby et Chelsea. On a essayé de tracer l’appel de tout à l’heure mais il a dû casser le portable. Pour l’émetteur du sms, c’est sûrement un prépayé, impossible à localiser.

- Il faut le retrouver avant qu’il...

Je ne terminais pas ma phrase, je ne voulais même pas imaginer ce qu’il ferait à ma sœur si on ne les retrouvait pas.

- On a envoyé des patrouilles vers tous les bâtiments et les usines désaffectés, tout le monde est sur le coup, on a lancé l’alerte enlèvement, ta sœur est recherchée activement. On va la retrouver, c’est promis, assura Caleb.

- On doit retourner au bureau, tout de suite. On te tient au courant Chelsea, garde l’ordinateur avec toi continue les recherches. Préviens-nous s’il y a du nouveau.

- D’accord, on la retrouvera, j’en suis sûre Jenny.

- Merci.

On partit, les garçons dans la voiture de John et Abby avec moi dans la mienne.

- Jenny, je ne voulais pas en parler devant les garçons mais t’es bizarre depuis que tu t’es réveillée. Tu veux en parler ?

- C’est… c’est juste des souvenirs douloureux qui remontent.

- Ça te ramène à l’enlèvement de Mona ? demanda-t-elle doucement.

- Oui, mais pas que.

- Tu peux m’en parler si tu as besoin, mais si tu ne veux pas, je ne t’en voudrais pas.

- J’ai fait un cauchemar.

- Tu veux m’en parler ?

- Il est mort.

- Quoi ? Qui ça ?

- Owen.

- Qui est ?

- Mon frère.

- Ton frère ? Tu as un frère toi ?

- Il est mort, répétais-je les larmes aux yeux.

- Je suis désolée Jen’. Tu sais des fois, il est bien de se confier, ça soulage.

- J’en ai parlé à personne, jamais.

- Vas-y, lâche-toi.

- Il s’appelait Owen, il avait 8 ans. J’en avais 17, je suis allée le chercher à l’école, il était tellement content, il me racontait sa journée. Il était amoureux, il ne parlait que d’elle, une fille de son école, Jane, je crois. Il n’avait que 8 ans, mais il était fou amoureux d’elle. Je m’en veux tellement si tu savais. Je l’écoutais, puis il a arrêté de parler, il avait vu un oiseau tombé de son arbre, il a couru sur la route pour le ramasser, je me suis précipité derrière lui mais avant que j’ai pu le rattraper une voiture a surgit. Elle est passée à pleine vitesse, il a atterrit quelques mètres plus loin, il y avait tellement de sang Abby. J’ai tout fait pour le sauver, je te le jure, et tu sais quoi, l’oiseau, Owen l’a protégeai, il l’a sauvé. J’ai été prise d’une horrible colère, je savais que si cet oiseau n’était pas tombé, mon frère ne se serait pas jeté sur la route pour le sauver. Je l’ai tué, l’oiseau, je l’ai massacré, j’ai passé ma colère sur lui. Puis j’ai réalisé que j’avais détruit ce pour quoi mon frère avait donné sa vie. Je m’en veux tellement, si tu savais, Owen n’aurait jamais dû mourir. Je tue tout ce que je touche, je détruis tout ce qui compte pour moi.

Je terminais mon récit en pleurant. Abby passa sa main dans mon dos, l’autre sur le volant.

- Chut, Jenny, tu ne détruis pas tout, c’était un accident.

- Mona a été enlevé, Owen est mort, Lucy est avec un psychopathe qui veut ma mort, Chelsea a été blessé pour me protéger. Je suis tellement nulle, je ne supporte plus que les gens souffre à cause de moi.

- On est arrivés Jen’. Sèche tes larmes, on va la sauver ta petite sœur.

Elle descendit, ouvrit ma portière et me prit dans ses bras. On rentra ensuite dans le bureau où nous attendait les garçons. Je regarde tour à tour mes amis. Puis déclare :

- Au boulot, les gars ! On doit les retrouver au plus vite !!

- Jenny, calme-toi, respire, et assieds-toi, m’ordonne Caleb.

- Euh…pourquoi ?

- On a reçu une nouvelle enveloppe.

- Mais donne !! Vite !

John me tend l’enveloppe que j’attrape rapidement. Je l’ouvre et sort son contenu que j’étale sur la table. Les membres de mon équipe s’approche pour voir ce que contenais l’envoi d’Adam. Il y a maintenant sur la table une carte, une feuille, trois photos et une montre. Je prends la feuille et les photos, puis les retourne pour les voir. Un nouveau message, cette fois tapé avec une machine à écrire, est visible au centre de la feuille.

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