Chapitre 1
Je m’appelle Emilie Belle-lune. J’ai vingt-huit ans. Aujourd’hui, j’arrive pour les vacances de Noël, chez mon père à l’île de la Réunion. À la base, ce n’était pas prévu. Je devais partir en Thaïlande avec mon ex, le 1er novembre 2019.
À la dernière minute, il m’avait dit qu’il ne pouvait pas m’emmener. Il devait d’abord trouver un appartement, un local avant de me faire venir. Son rêve était d’ouvrir un restaurant de cuisine italienne et française en Thaïlande.
Fin novembre, j’avais reçu une invitation pour le mariage de mon père qui avait lieu le 24 décembre 2019.
Suite à ma rupture récente, ma mère me conseilla de passer les fêtes de fin d’années là-bas. Ce que j’ai fait. Je voulais oublier mon copain, Marc Brown. J’avais vécu deux ans de vie commune. J’étais beaucoup trop malheureuse de passer le réveillon sans lui.
Ce voyage allait me faire beaucoup de bien. Ma valise près de moi et mon chien Sam, un croisé Beauceron et Griffon, j’attendais mon père devant l’aéroport de Roland Garros. Je regardais ma montre. Il avait dix minutes de retard. Ce n’était pas grave. Mon père avait toujours été tête en l’air comme moi. C’était de famille.
Depuis le divorce de mes parents, quatre ans s’étaient écoulés. Je ne l’avais pas revu entre temps.
En ce jour de retrouvailles, je portais une robe blanche, dos nu, noué dans le cou. Chaussés à mes pieds, une paire de sandales assorties à ma tenue. Mes longs cheveux roux étaient coiffés en un joli chignon.
Je le vis arriver en compagnie d’une femme d’une cinquantaine d’années à la peau métissée. Elle est grande et elle a de longs cheveux noirs descendant jusqu’au niveau de ses reins. Vêtue d’une robe rouge flamboyante qui mettait sa poitrine en valeur, on ne remarquait quelle . Mon père n’a pas changé. Son visage angulaire et ses yeux gris lui donnaient un air froid et autoritaire. Malgré son imposante carrure, ses cheveux bruns ébouriffés et son caractère doux comme un agneau, c’était plutôt un gros nounours. Il porte un t-shirt noir, un jeans à trous et des baskets blanches. Je me précipite dans ses bras.
— Papa, tu m’as tellement manqué ! lui dis-je émue.
— Toi aussi, ma chérie. Comme tu as grandi. Tu es devenue une ravissante jeune femme. me complimente-t-il.
— Merci.
— Je te présente Marie-Noël Moreau.
— Je suis enchantée de faire ta connaissance. me salue-t-elle en me tendant sa main.
Je la serrais d’une poignée ferme en lui répondant :
— Moi de même.
— J’avais hâte de te rencontrer. Mon père m’a énormément parlé de toi.
Sous cette apparence d’ange, j’ai l’impression qu’elle se moque de moi.
— Vous continuerez de faire plus ample connaissance quand nous serons rentrés à la maison. As-tu récupéré toutes tes affaires ?
— Oui.
— Es-tu certaine de n’avoir rien oublié ?
Je regardais autour de moi. Je tenais la laisse de Sam dans une main, mon sac à main sur mon épaule droite, ma valise à mes pieds. Il me manquait... Mon chat !
Je commençais à paniquer.
— Je reviens dans un instant, j’ai oublié quelque chose. Papa, peux-tu me tenir Sam, un moment s’il te plait ?
— Oui, ma puce.
— Je reviens dans un instant.
Je courais en direction des grandes portes vitrées de l’aéroport.
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