[A3] Scène 2 : Hortense
Hortense, Stanislas, Aliane, Alvare, Lorène Lenoir, Cornelia et Athanase Wereck, Zoélie
V 3894 – cal. XXI
« … Admettez que c’est tout de même être doté d’un sérieux sens de la contradiction. Ça ne veut pas travailler avec des aragnes ; ça se plaint de la cadence de travail ; ça fait des grèves, des Communes et des Jacqueries à tout va, mais quand on parle d’en remplacer les trois quarts par des machines, ça trouve encore le moyen de se plaindre ! Un ramassis de crétins : voilà ce que sont les ouvriers du Vivarium ! Des crétins et des détraqués mentaux qui se saoulent et se bagarrent à la première occasion ! Mais ça, sieur D’Overcour, quand on passe ses soirées à se cogner la caboche entre ivrognes sous prétexte de décompresser, on ne fait rien de bon à l’atelier ! Et c’est là que les risques adviennent ! C’est pour cela que je veux mécaniser le tissage. Tous les remplacer par des métiers mécanisés, et hop ! Du vent, les tisserands !
— Et que va-t-il advenir de tous ces homines une fois débauchés ? s’enquit Alvare avec un haussement de sourcils ironique.
— Ils retourneront d’où ils sont sortis : du caniveau ! »
Ayant lâché sa sentence, Cornelia Wereck ajusta le jabot de sa robe et releva un peu plus le menton, l’œil hautain. À ses côtés, sur un magnifique coussin de velours carme, Zoélie, sa catsid apprivoisée, arborait le même air dédaigneux. La créature, au pelage noir et blanc et à l’œil bleu saphir transperçant, croisa le regard acerbe d’Hortense et lui adressa un feulement méfiant. Sans cesser de la scruter, la jeune fille prit une nouvelle gorgée de thé soi-disant brûlant, tout en essayant de réprimer ses tremblements irrépressibles. Pour une raison inexpliquée – bien que les catsids passaient pour des êtres difficiles à appréhender – le félidé n’avait cessé de souffler et de faire le gros dos devant eux depuis qu’ils avaient pénétré dans la maison, à tel point que même sa maîtresse s’en était agacée.
« J’ai beaucoup de demandes, poursuivait cette dernière pour justifier son aplomb de tantôt. Si les homines ne veulent pas travailler au rythme et dans les conditions exigées, grand bien leur fasse, mais je ne m’encombrerai pas de ces Impotents.
— Vous détestez donc autant les homines qu’on le dit, la piqua le fonctionnaire.
— Cela n’a pas toujours été le cas, assura Wereck en arrangeant ses boucles rousses. Mais avouez que votre espèce est loin d’être aussi intelligente que ma caste veut bien le croire. Vos révoltes et vos guerres de territoire stupides sont un aveu de primitivité de votre part...
— Sachez qu’à titre personnel, je ne cautionne pas cette guerre, releva son interlocuteur avec malice. Par ailleurs, je crois me rappeler que votre caste n’est pas exempte de bellicisme…
— C’est la Chronologie qui a jeté la première pierre, réfuta-t-elle. La Corporation, elle, a légitimement combattu pour ses droits. Quand nous ne sommes pas persécutés, nous sommes une caste très pacifique. Et puis ce sont les homines qui ont créé les armes que l’on connaît... »
L’Absorption n’existerait pas si les Corpo n’avaient pas laissé faire.
Hortense avala sa réplique avec sa dernière gorgée de thé. Elle, son frère et leur mère assistaient passivement à ces débats stériles entre la patronne du Vivarium et Alvare depuis bientôt quatre heures. Quand Lenoir – présentement en train de somnoler sur une chaise près d’eux – leur avait annoncé qu’ils étaient tous invités chez les Wereck pour le cycloverse d’Aliane, la jeune fille avait rechigné. On l’avait alors sommée de faire preuve de « diplomatie » et de « tact », sans oublier de « garder ses opinions » pour elle et ce quoiqu’il puisse arriver. Elle aurait mille fois préféré garder le lit pour ne pas avoir à affronter le froid mordant, qui n’avait fait qu’aggraver ses tremblements, et surtout pour ne pas avoir une représentante de la Trikêtre à portée de gifle. Pour une raison sans doute stupide, leur hôtesse avait malheureusement insisté pour les rencontrer, elle et Stanislas, ne leur laissant pas le droit de décliner. Tout cela pour finalement entendre leur faux oncle s’en donner à cœur joie en rabrouant la Corporatiste, quitte à évoquer des sujets qui pouvaient mettre sa sœur adoptive mal à l’aise. Hortense nota l’allure prévisiblement tendue d’Aliane, dans ce salon où tout – rideaux, nappes, napperons, coussins, jusqu’à l’immonde tapisserie tissée de motifs floraux rosâtres – était en soie d’aragne entièrement locale. Sa tasse de thé à la main, la Marquise ne parvenait même plus à rendre son faux sourire crédible. Voilà ce qu’il en coûtait de faire bonne impression pour ne pas ruiner les plans de Lenoir, qui espérait nouer un partenariat entre le Théâtre du Brigadier et le Vivarium. Le regard de la Marquise était inexplicablement fixé sur la catsid farouche, qui avait menacé de faire ses griffes sur ses jupons quand et Wereck avaient tenté d’échanger une bise courtoise à leur arrivée. Peut-être étaient-ce les pupilles dépareillées de la créature, l’une bleue, l’autre d’un noir d’encre, qui la perturbaient à ce point ? Hortense elle-même n’avait jamais rencontré un tel phénomène, mais elle avait trop peu croisé ces espèces originaires du Vide – tout comme les pisques et les néantides – pour préjuger de quoi que ce fut.
Se penchant pour poser sa tasse vide sur le plateau devant elle, la jeune Sens mêlé avisa son frère de l’autre côté du canapé. Stanislas donnait l’impression de vouloir disparaître, tant il se tenait ratatiné sur lui-même, le front brillant de sueur, étranglé par le nœud de cravate serré à son col. Le contraste avec Athanase, le fils Wereck, assis juste en fasse de lui au pied de sa mère, était saisissant. Le nez dans son livre, ce jeune Corporatiste, qui avait approximativement le même âge qu’Hortense, faisait preuve d’un détachement qui frisait l’impolitesse, au même titre que les bravades grandiloquentes de sa mère. On l’aurait trouvé élégamment vêtu si tout, chez lui, de ses lacets défaits à ses cheveux désordonnés, ne trahissait une négligence coutumière, que Cornelia faisait semblant d’arranger en lui caressant – non, en lui aplatissant les cheveux, songea Hortense. La jeune fille envia soudain la nonchalance dont il faisait preuve. Elle aurait tant aimé pouvoir en faire de même, mais il lui fallait hélas être diplomate. Elle était presque certaine qu’à sa place, on ne l’aurait pas laissé lire le journal comme si de rien n’était.
Cependant, le nez dans sa tasse de thé, Alvare semblait méditer sa prochaine réplique. Pour quelqu’un qui prêchait la réserve et la courtoisie, il se montrait un peu trop déterminé à mener la vie dure à leur hôtesse. La jeune fille se pelotonna dans son châle, dissimulant le mélange d’impatience et de mépris qu’elle éprouvait déjà quant à la suite de la conversation :
« Vous dédaignez notre espèce, certes, finit par lâcher son faux oncle. Je crois pourtant comprendre que les fémines constituent une part grandissante de votre clientèle…
— Les habiller ne m’oblige en rien à les apprécier, rétorqua la patronne du Vivarium avec acidité. Après tout, il y a quelques intermédiaires entre elles et moi...
— Avez-vous conscience que vous leur devez peut-être la survie de votre entreprise ? s’enquit-il posément avec un sourire en coin. Soyons francs, dame Wereck : si vos tissus ne remportaient pas un tel succès auprès de nous autres Impotents, qui avons pris votre défense devant l’Inkorporation, le Vivarium ne serait pas ouvert à l’heure où nous discutons. Et vos ouvriers tisserands seraient libres de s’associer à d’autres négociants-sériciculteurs moins véreux que vous !
— Oh, épargnez-moi votre morale de bureaucrate, sieur d’Overcour ! s’agaça-t-elle tandis qu’il s’esclaffait de son calembour. Sous prétexte que des fémines paradent dans mes productions, je devrais faire des ronds-de-jambe à ces crétins d’ouvriers ?
—Vos productions ? Ou celles des couturiers qui se fournissent auprès de vous ? Encore des homines, d’ailleurs…
— Il suffit ! Le monde ne tourne pas autour de vous et de vos semblables. De toute manière, je n’ai pas plus d’affect pour les miens…
— Ah ça... J’imagine que les Trente-Sept et leurs camarades pourraient en témoigner. Vous comptez mécaniser leurs tâches également ?
— Peut-être bien... Les machines seraient certainement plus douces avec mes aragnes que ne le seront jamais ces parias. Qu’en penses-tu, Athanase ? Mon chou ? »
Elle pétrit de nouveau le crâne de son fils, qui broncha à peine, avant de porter sa tasse à ses lèvres. Sa main se suspendit lorsqu’un bruit de vaisselle cassée leur parvint depuis la cuisine. Ses sourcils se froncèrent en une expression exagérément sévère.
« Sibyl ! aboya-t-elle. Vous êtes priée de ne pas passer vos nerfs sur ma porcelaine !
— Pa-pardon, ma dame... » répondit une voix vacillante de l’autre côté de la maison.
Cette réponse parut satisfaire la maîtresse de maison qui se rasséréna. Par-dessus sa tasse, ses yeux pailletés d’orange jetèrent un regard malicieux à l’assistance.
« Voilà la preuve que même mes congénères sont irrécupérables, glissa-t-elle en esquissant un geste vers l’origine du fracas. Cette petite sotte est la fille de l’un de ces trente-sept bons à rien que j’ai livré à l’Inkorporation pour sauver ma fabrique et mon élevage. Tenez ; voyez comme elle est adroite et fine d’esprit. Les pucerons ne font pas des coccinelles, comme on dit...
— Excusez-moi, l’interrompit soudain Aliane en posant brusquement sa tasse. Je peux vous demander où sont les toilettes, s’il vous plaît ? »
Ses joues pâles, ses yeux clos et la fébrilité palpable qui imprégnait ses gestes inquiétèrent soudain les convives, même sa fille qui n’était pas du genre à s’en tracasser. La Marquise se leva prestement, laissant ses enfants seuls sur la banquette inconfortable, à la merci de tous ces prédateurs. Elle refusa même l’aide de leur hôtesse après que celle-ci lui eût indiqué le lieu d’aisance. Quand le claquement de la porte eut ponctué sa sortie, Hortense darda son regard sur Wereck. Il fallait se lever de bonne heure pour fendre le masque imperturbable de la Marquise ; elle avait vu son père échouer trop de fois à ce jeu pour le savoir. La jeune fille avait bien remarqué comment la patronne du Vivarium n’avait cessé de détailler sa mère de la tête au pied, depuis leur arrivée, et elle était prête à parier que ce n’était pas dans la perspective de la parer de ses étoffes. Il y avait quelque chose de rugueux, dans les manières que Cornelia avait pour Aliane. Comme de la jalousie... À moins que ce ne fut de la haine ? Hortense n’avait pas son mot à dire – elle était la première et lorgner sa mère de cette façon – mais elle n’acceptait pas qu’une petite balance à la langue fourchue comme cette Corporatiste se comportât de la sorte à leur égard. Hélas, elle n’avait plus de thé pour occuper ses mains gelées ni ses lèvres gercées, avides de donner le fond de sa pensée.
Ignorante de la foudre que la jeune Wickley lui réservait, l’intéressée s’était gracieusement retournée vers la fenêtre pour s’enquérir de la météo :
« Mes aïeux, quel temps de cafard ! À ce rythme, Vambreuil ressemblera bientôt à la Draconienne… J’ai entendu dire que Hiems y était fort rude ! Est-ce bien vrai, les enfants ? »
Sourire mielleux à leur adresse. Ni Hortense, ni Stanislas ne bronchèrent. Depuis son siège, Alvare ne trouva rien à déclarer, sans doute peu inspiré par ce thème, tandis qu’une lueur venait de s’allumer entre les mèches rousses qui tombaient sur le front de Lorène Lenoir. Pour quelqu’un qui devait négocier, la tenancière du Brigadier faisait preuve d’un zèle inégalé ! Devant le silence peu amène qui était en train de s’installer, Hortense faillit rétorquer, ne serait-ce que pour éviter de se laisser abattre par cette odieuse Corporatiste. Mais tout ce qui lui vint à l’esprit risquait immanquablement de démarrer des hostilités que personne ici, à part elle, ne voulait voir démarrer.
« Eh bien, vous n’êtes pas très causants, soupira Wereck. Ma chère, comme vous tremblez ! Quand on m’a dit que vous étiez malade, je n’imaginais pas que ce fut à ce point ! Moi qui croyais que les hybrides étaient plus coriaces que les néantides… »
Hortense fut parcourue d’un violent frisson. Avec cette voix de fausset, les insinuations de Wereck sonnaient comme un avertissement, sinon comme une menace. Celle-ci se doutait-elle de quelque chose ? La jeune fille elle-même ignorait si les hybrides étaient sujets aux mêmes maladies que les homines, où s’ils pouvaient subir des crises d’hypothermie inexpliquées et aussi insoutenables que les siennes. Si tel n’était pas le cas, il était urgent d’endormir la vigilance de leur interlocutrice à ce sujet.
— Le… balbutia-t-elle d’une voix enrouée. L’air de la ville, je suppose. Plus pollué que la Draconienne...
— J’ai pourtant entendu dire que la dimension était quelque peu viciée à cause du gouffre qui l’a fracturée en deux, rapporta Wereck, l’air de rien. On dit que les homines qui n’ont pas eu accès à des masques, du côté où vivaient les rebelles, ont tous perdu la vie. Mais il me semble que les hybrides sont également plus robustes, physiquement, que les homines, sans quoi vous ne seriez certainement pas parmi nous (elle émit un petit rire qui sonnait aussi faux que le reste). Car c’est bien cela : votre père étant un néantide, vous et votre jeune frère êtes donc tous les deux des hybrides...
— Absolument, abonda promptement Alvare, qui sentait sans doute arriver la catastrophe. Ils perçoivent l’Essence mais ne peuvent pas y toucher. De parfaits homines, en apparence…
— Ce n’est pas exact. »
L’intervention d’Athanase, jusqu’alors silencieux, sema le trouble dans l’assemblée. Derrière ses verres en cul de bouteille, le jeune Corporatiste avait levé de sa lecture ses yeux chocolat, eux aussi criblés de nuances orangées, mais il ne regarda personne en particulier. Hortense sentit son estomac se nouer, mais ce n’était rien comparé à la fureur qui s’était brutalement emparée d’elle en entendant parler de la faille créée par son père.
Viciée, se répétait-elle. La Draconienne viciée par le gouffre… Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?
À côté d’elle, Stanislas gardait son silence buté, hagard devant la tournure que prenait la conversation, au même titre qu’Alvare qui se décomposait à vue d'œil. Même Lenoir, à présent, semblait parfaitement alerte.
« Le rapport altéré à l’Essence n’est pas la seule chose qui distingue les hybrides des simples homines, récita le jeune trouble-fête d’une voix légèrement trébuchante. Leur constitution physique, comme l’a souligné ma mère, est très différente, beaucoup plus robuste que celle des Impotents. Leur Essence corporelle est en effet plus résistante aux agressions extérieures, tout comme celle des néantides. En revanche, la résistance de leur Essence spirituelle est tout aussi impressionnante, ce qui les distingue également de nous. Ainsi, ils ne peuvent pas mourir de Dégénérescence, comme nous autres néantides.
— C’est donc une espèce très… résistante, répéta Alvare d’une voix empruntée.
— Assez, oui, reprit le jeune garçon qui s’était manifestement pris d’intérêt pour un coin de la table. Ils restent toutefois sensibles aux blessures infligées par Polychromium quel qu’en soit la forme et ils sont, de même que nous tous, soumis à la loi des Cent Cycles, ce qui signifie qu’ils ne sont pas immortels.
— Le père d’Athanase a produit une thèse assez importante sur les hybrides, rebondit Cornelia Wereck après s’être remis de sa surprise. Jonathan a obtenu une place au Grand Conseil grâce à celle-ci. Il a ainsi pu faire voter une loi pour la reconnaissance des hybrides et de leurs droits au sein de la Société…
— Vous parlez du Professeur Jonathan Winkle ? devina Alvare avec effarement. J’ignorais qu’il était votre conjoint !
— Était, c’est le mot, insista-t-elle d’un air pincé en peignant rudement les mèches châtains hirsutes de son fils. Surprenant, n’est-ce pas ? Quand on connaît nos positions respectives…
— Il est clair qu’on ne pouvait pas s’en douter ! gloussa Alvare malgré un évident malaise. Pour ce que j’en sais, Jonathan Winkle a plus de sympathie pour les homines que vous, autrement il n’aurait pas légalisé les unions entre nos deux espèces... »
Il tenta aussitôt de détourner la conversation vers le jeune Athanase, qui était apparemment étudiant à l’Institut. Sa mère espérait qu’à la fin de son cursus, il figurerait sur la Liste d’Argent, à son instar, là où son père comptait bien le voir inscrit sur la Liste d’Or comme lui. Pour leur malheur, le jeune garçon – qui avait tranquillement repris sa lecture en ignorant toujours le séisme provoqué par son intervention et la mention de son géniteur – s’intéressait hélas davantage aux machines qu’aux êtres vivants, mais Cornelia croyait dur comme fer en sa capacité à mobiliser l’Essence de l’Être dans son travail d’inventeur. Elle rapporta par ailleurs comment, avec une simple machine à coudre et des caractères d’imprimerie, son fils était sur le point de développer une « machine à écrire » qui « révolutionnerait la prise de notes », crut-elle bon d’ajouter après qu’Alvare eut tenté une pique quant au fait qu’il venait tout simplement de « réinventer la rotative », avant d’exprimer un intérêt qui parut presque sincère quant aux bénéfices que l’invention aurait pour son administration…
Hortense se souciait de tout cela comme de sa première déféquée.
De son humble avis, sa première impression était toujours la bonne. Et sa première impression, concernant les Wereck, était qu’elle avait affaire à une ignoble harpie élevant un crétin à coup de pelles sur le crâne.
« C’est donc pour ça ? »
La conversation se suspendit autour de sa déclaration, tranchante comme l’acier. Seule Zoélie, à présent endormie, ne s’en alarmait guère. Hortense soutint l’attention de Cornelia Wereck, de nouveau sur elle, sans faiblir, sans égard pour les tressaillements qui agitaient ses épaules. Que cette femme se moquât d’eux, comme elle se moquait de ses ouvriers, de sa caste, de tout le monde… Cela lui importait peu. Mais qu’elle eût, ne serait-ce que sous-entendu, que la Draconienne était soi-disant viciée à cause d’Édouard Warfler, qu’elle n’avait même pas pris la peine de nommer, c’était, pour Hortense, un crime parfaitement impardonnable.
« Les Trente-Sept, articula-t-elle entre deux claquements de dents. C’est pour faire la cour à ce Winkle que vous les avez condamnés à mort ? »
Un silence glacial s’abattit sur le salon. Seule Lenoir éclata de rire.
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