[A3] Scène 3 : Hortense
Hortense, Stanislas, Aliane, Alvare, Lorène Lenoir
V 3894 – cal. XXI
Ils prirent congé des Wereck vers dix-huit heures trente, après qu’Alvare et Aliane fussent parvenus tant bien que mal à rattraper le désordre répandu par la jeune Hortense. À l’abri des oreilles indiscrètes, entre les quatre murs du logement des Wickley, le sénéchal laissa libre cours à sa pensée quant à ce qu’il avait tantôt qualifié de « malheureuse glissade » :
« Provoquer une haute dignitaire de la Société alors même qu’elle a gracieusement accepté d’être votre associée, ce n’est pas juste de l’impolitesse : c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Je n’ai pas le souvenir que mon père t’ait enseigné ce genre de délicatesse, Aliane. Mais visiblement, son enseignement s’est perdu avant d’arriver jusqu’à ta fille...
— C’est son père qui l’a éduquée, rappela Aliane, la tête entre les mains. La diplomatie n’était pas le fort d’Édouard. »
Hortense ne réagit pas. Une réplique cinglante lui vint, certes, mais elle considéra qu’elle en avait assez fait pour la journée. Ayant retrouvé son plaid en tartan et sa place sur le fauteuil au milieu du salon, elle s’affairait à calmer les grelottements qui l’avaient secouée toute la journée ce qui, au vue de la température ambiante, n’était pas une mince affaire. Situé sous les toits de leur immeuble, leur appartement était à la limite du salubre. Le poêle capricieux, à défaut de diffuser la chaleur de manière homogène dans les cinq pièces, faisait fondre la neige qui s’agglomérait sur la tuilerie vétuste, perpétuant fuites, traces d’humidité et autres infiltrations glacées après les pluies diluviennes qui avaient accompagné leurs premières saisons à Vambreuil. La jeune néantide ne pouvait désormais plus mettre un pied hors des trois couettes de son lit sans doubler bas en laine, chandails, écharpes et, surtout, gants. Des gants qu’elle avait refusé de quitter en entrant chez les Wereck, malgré les suppliques d’Aliane qui lui répétait chaque jour qu’elle était trop frileuse. Sous la double épaisseur, ses mains étaient si gelées qu’elles ne sentaient plus ni froid, ni chaleur, ni même la rugosité de la laine. Jusqu’à présent, Hortense n’avait pas osé en parler à sa mère : À quoi bon, si elle ne la croyait pas ?
« Corrige-moi si je me trompe, poursuivait Alvare à l’adresse de sa fausse sœur. Dans les mœurs des néantides, la femme est responsable de son nom et du sort de sa lignée, n’est-ce pas ? En conséquence, la discipline est censée émaner d’elle, non de son conjoint. À moins que l’on m’ait baratiné sur le sujet ? Ou alors c’est ce Édouard Warfler qui n’a pas su tenir sa place ?
— Mon père n’a fait que pallier aux manquements de sa compagne. »
Cette fois-ci, la jeune fille n’avait pas pu se retenir. L’incompétence de sa mère n’avait pas à retomber sur son père. Aliane ne fut pas de cet avis. Traversant la pièce, elle administra une gifle retentissante à sa fille. Ce contact soudain ébranla Hortense… mais sans plus. Étrangement, elle ne souffrit pas davantage du choc, pourtant conséquent puisque son « oncle » se précipita ensuite pour lui tendre un mouchoir. Voilà qu’elle « saignait » du nez. Assise dans le fauteuil voisin, Lorène Lenoir gloussa en allumant sa vapoteuse.
« Ça non plus, ça ne vient pas de chez nous, dénonça Alvare.
— Qu’elle se taise ! rétorqua Aliane avec hystérie. Depuis qu’elle est née, cette gamine est un tourment incessant ! Rien ne lui va jamais !
— Il n’y a que toi pour te contenter de la situation dans laquelle nous sommes et courber l’échine sans rien dire ! lui reprocha sa fille.
— Parce que tu as une meilleure option à me suggérer, peut-être ? renchérit la Chronologue sur un ton plus modéré. Dois-je te rappeler que nous sommes ici à cause de ton manque de discipline ? Te souviens-tu de ce que nous risquons, tous, si quelqu’un découvre ce que nous sommes ? Sans ma réputation pour nous protéger, nous serions très certainement enfermés quelque part ou exécutés depuis longtemps...
— Sans ta réputation de traînée, tu veux dire ? C’est vrai, j’avais oublié : tu n’as qu’à donner ton corps à n’importe qui et nous sommes sauvés. Papa était peut-être un criminel, mais au moins il avait sa dignité pour lui. »
Alvare dut maîtriser sa sœur adoptée pour empêcher d’autres coups de tomber :
« Bon sang ! Mais vous n’êtes pas sortables ! »
Tandis qu’il l’intimait au calme, Stanislas restait debout près d’eux, les bras ballants, l’air incertain. Hortense le trouva idiot, planté ainsi au milieu de la pièce. Il avait beau être le plus jeune, du haut de ses onze cycles, il faisait désormais pratiquement la taille de son aînée. Un géant en puissance, mais un géant très maigre, de constitution plutôt faible en comparaison de leur père. Il n’avait pas soufflé mot de toute la querelle. Elle le vit ôter sa casquette ; ses boucles blond platine lui tombèrent sur le front. Il était certes très grand et la puberté commençait à faire son œuvre mais, au fond, il restait toujours le même petit gamin fragile et innocent. Un grand niais, pensa-t-elle.
À sa gauche, l’imprésario se gaussait toujours de leur dispute, sa vapoteuse sempiternellement coincée entre ses deux doigts. Hortense se renfrogna sous sa couverture, pressant son nez dont elle sentait à peine la matière s’écouler. Ils s’acharnaient tous à la désigner seule coupable pendant que la véritable responsable se moquait d’eux sous leur toit. Elle non plus n’avait pratiquement rien dit, d’ailleurs, en tout cas plus depuis le repas. Cette espèce de pique-assiette s’était contentée de faire la sieste en ricanant comme une imbécile, alors que Wereck était à deux doigts de comprendre la supercherie.
« Vous aussi, je vous retiens ! attaqua soudain Alvare en s’avançant vers Lorène. Vous avez bon dos, de rire !On accepte bon gré mal gré de faire bonne figure pour ne pas nuire à vos partenariats à la noix, et vous ne trouvez rien de mieux à faire que de dormir ?
— Allons, sieur d’Overcour, répartit-elle posément. Je suis sûre qu’elle m’a trouvée plus courtoise que vous et votre nièce réunis. C’est bien la peine de faire la morale à cette pauvre petite si vous n’êtes pas exemplaire...
— J’aimerais vous y voir ! Entre Hibenquicks et cette harpie de négociante, garder son calme relève de l’exploit au quotidien ! Ah ça, il fait bon être fonctionnaire, de nos jours !
— Il va pourtant falloir vous modérer. Des bravades comme les vôtres et celles de la jeune Hortense, à l’encontre des dirigeants de cette station-ville, ne sont clairement pas recommandées dans votre situation. Prenez plutôt exemple sur votre sœur, qui a pris soin de ne pas étaler ses émotions en public…
— Je ne tiendrai pas éternellement dans ces conditions, Lorène », prévint Aliane.
Debout près de la fenêtre du séjour, la mère de famille peinait à retrouver son calme. Hortense avait bien noté « l’excédent de mascara » entre ses cils lorsqu’elle avait surgi des toilettes pour rattraper la bévue de sa fille aînée. Il s’en était fallu de peu pour que la Chronologue ne déversât devant tout le monde des larmes d’un noir d’encre, peu naturelles dans les yeux d’une fémine. La jeune néantide se frictionna nerveusement les mains en y repensant.
« Depuis qu’elle travaille avec nous, Cornelia me voue un intérêt presque pervers, comme si elle se doutait de quelque chose, poursuivit la Marquise. Et Hibenquicks… Il vient à la représentation de ce soir. Je sais qu’il va remettre notre différend sur le tapis, il n’en démordra jamais...
— Il n’a rien de dangereux tant que vous ne lui donnez pas matière à comploter contre vous, objecta son imprésario. Ce n’est qu’un pantin, dans cette histoire. Le danger n’adviendra que s’il parvient à récolter des preuves de votre vraie nature pour les rapporter à Kergalev. Quant à Cornelia...
— Et Winkle ? s’enquit Alvare. Vous avez bien entendu : Wereck et lui ont été en ménage.
— De l’histoire ancienne. À voir comment elle parle de lui, elle ne le porte pas dans son cœur...
— Vous êtes bien confiante ! Dois-je vous rappeler que c’est à lui qu’elle a dû livrer ses Trente-Sept ouvriers récalcitrants ? »
Hortense avait vu passer le nom de Winkle dans les journaux. Elle savait déjà qu’il s’agissait d’un grand ponte de l’Inkorporation, placé tout en haut de la hiérarchie de l’organisation. Tous le savaient. La seule évocation de ce Corporatiste par Cornelia Wereck avait suffi à provoquer un véritable séisme, après le monologue encyclopédique d’Athanase qui, au passage, leur avait bien fait comprendre qu’ils étaient encore loin d’être bien renseignés sur les hybrides.
« Wereck n’a aucun intérêt à voir rappliquer le père de son fils si elle tient à maintenir à flot son entreprise, assurait cependant Lenoir. L’Assemblée a fait pression pour que le Vivarium ferme et Winkle lui-même est fermement opposé à l’existence de cette soierie. Livrer les Trente-Sept a permis un sursis, mais cette chère Cornelia n’est pas encore sortie d'affaires. Et mécaniser le tissage, comme elle prétend vouloir le faire, ne changera rien : ce sont les aragnes et leur élevage en plein Réseau qui posent problème.
— Cette femme a livré ses ouvriers pour protéger son élevage et vous espérez qu’elle nous couvrira si Winkle rapplique ? s’étonna Aliane. Ne fera-t-elle pas plutôt le contraire pour préserver ses affaires ?
— Elle le fera sans hésiter, abonda Alvare.
— Sauf si c’est elle qui nous sert de fusible ! répartit la patronne du Brigadier avec un rictus malicieux. Croyez-moi, cette femme a des choses à cacher et elle ne veut pas qu’on les trouve, sinon elle n’aurait pas mis des opiacées dans mon vin. Elle sait que j’ai de la curiosité pour le sujet et fera le nécessaire pour que je ne vienne pas la questionner... »
Hortense se moucha bruyamment. L’argument des substances soporifiques lui parut un peu léger pour justifier de l’extrême nonchalance dont la fémine rousse avait fait preuve à l’heure du thé. Cette hypersomnie était pourtant suspecte de la part de leur maître-chanteuse. Celle-ci ne voulut pas s’étendre plus sur le sujet mais ses sous-entendus intriguèrent Aliane et Alvare, qui n’avaient jamais tout à fait saisi ses motivations depuis la signature du contrat. Difficile de savoir quel sombre tour Lorène Lenoir était encore en train de fomenter. La jeune Sens mêlé savait seulement que les spectacles du Brigadier laissaient l’opinion un peu tiède : les journaux évoquaient une « Marquise peu charismatique » entourée de « danseuses qui gigotent plus qu’elles ne dansent » ; fort loin, donc, des espoirs de succès que l’imprésario avait fait miroiter pour convaincre la Marquise de travailler avec elle. Seules les étoffes dont Wereck les paraient pour leurs costumes de scène faisaient à peu près mouche, ce qui devait susciter l’envie de la fémine au chapeau noir de faire main basse sur un Vivarium qui, malgré ses déboires, restait réputé pour son savoir-faire et la qualité de ses soies. Hortense croyait ne pas devoir s'occuper davantage de ces manigances si, à force d’opportunisme, Lenoir finissait par les laisser en paix.
« Voilà un sacré paquet de morve, remarqua cette dernière en la voyant s’essuyer le nez. Pour une néantide, tes fluides vitaux sont bien liquides, ma fille. Ta Dégénérescence joue peut-être en ta faveur, finalement.
— Ma… quoi ?
— Les néantides sécrètent de la vapeur lorsque leur intégrité corporelle est touchée, il me semble. Et si j’en crois le charabia du fils Wereck, la piste du rhume est à écarter. Quand un néantide saigne, c’est mauvais signe...
— Qu’est-ce que vous en savez ? Vous n’êtes qu’une fémine.
— Tu as de la répartie mais tu mens très mal, jeune fille, commenta Lenoir.
— Il faut bien quelqu’un d’honnête ici…
— À la bonne heure. Si tu es si honnête, très chère, pourquoi ne pas admettre que c’est à cause de toi qu’il flotte et qu’il neige sans discontinuer depuis votre arrivée ? »
Hortense tiqua devant ces accusations. Lorène Lenoir pensait-elle vraiment que la météo catastrophique de Vambreuil était de son fait ? Ce n’était qu’un aléa climatique comme un autre, rien de bien choquant. Sans compter qu’elle était la première à se plaindre du froid polaire qui accompagnait ces intempéries. Mais le mot de Dégénérescence avait réveillé des souvenirs inquiétants. Elle se souvint l’avoir entendu de la bouche de l’une de ses semblables, le jour où ils avaient dû quitter la Draconienne, lorsque cette dernière avait éclairé les fameuses larmes noires d’Aliane à la lueur de son feu.
« Les Homines sont aussi superstitieux qu’on le dit, la dénigra-t-elle en se frottant nerveusement les mains. M’accuser de cela juste parce que je suis une épine dans votre pied, c’est vraiment la dernière bassesse dont je vous croyais capable...
— Mes soupçons sont fondés, rétorqua l’autre. Je me suis renseignée : au vu des Sens de vos parents, la probabilité pour que ton frère et toi puissiez agir sur le cours des saisons est hautement probable. Mais tu le savais peut-être déjà ? À ton âge, tu as eu le temps de t’en rendre compte…
— Ça ne prouve rien, balaya Hortense. Je n’ai jamais voulu ce qui arrive. Vous n’avez aucune preuve de ma culpabilité.
— De même que la tempête qui a frappé la Versatile, quelque temps après votre arrivée, n’est pas le fruit du hasard, poursuivit la machiavélique imprésario. Toi ou ton frère en êtes responsables, j’en suis persuadée... »
Hortense croisa le regard de son frère, soudain confus. Ce crétin avait-il fait cela ? La jeune néantide ignorait comment leur persécutrice avait pu avoir accès à ces informations. Mariel et son père avaient jadis essayé de les éveiller, elle et Stanislas, aux pouvoirs de l’Essence, mais ils ne leur avaient jamais appris à signer. Pourtant, lorsque Lenoir se tourna vers Aliane pour valider sa théorie, cette dernière ne nia pas. La Chronologue scruta même sa fille avec défiance. Mais c’était assez de se faire accuser d’être à l’origine de tous les maux !
« Je n’ai jamais signé ! martela Hortense avec colère. Ni la pluie, ni la neige ne sont mon œuvre ! La Versatile est connue pour ses tempêtes. Et puis pourquoi ce serait de ma faute et pas celle de Stanislas ?
— Il n’a jamais signé non plus, le défendit Aliane. N’est-ce pas, tu n’as jamais signé ? »
Le jeune garçon secoua vigoureusement la tête, apeuré.
« Et s’il ment ? objecta simplement sa sœur. Si tu essayais juste de le protéger, comme d’habitude ?
— De toute façon, nous serons vite fixés, conclut Lenoir en se levant. Si le temps ne s’améliore pas et qu’il finit par faire des victimes, on saura vite lequel de vous deux est coupable…
— Bien sûr, on va attendre qu’il y ait des victimes pour faire quelque chose, s’indigna Alvare. Savez-vous que la Punition laisse des traces bien visibles sur les individus qui tuent par l’Essence ?
— Ils deviennent gris, confirma Lenoir. Il suffira de dire que l’enfant coupable a succombé au froid et qu’il est mort.
— Et cacher le corps ? Ça ne s’évapore pas tout de suite, un néantide puni...
— Oh ça, ça peut s’arranger, assura l’imprésario. Ce ne sont encore que des enfants, après tout. Ce serait cruel de les laisser agoniser… »
Elle fouilla sa poche et en sortit une petite bille qui luisait comme de l’argent. Hortense reconnut immédiatement la nature du précieux métal. Elle savait qu’il était difficile de s’en procurer et n’en revint pas d’apprendre que Lenoir en détenait. Les autres jetèrent un regard choqué à la fémine qui ricanait de plus belle.
« Vous n’allez pas faire ça, avertit la Marquise d’une voix étouffée.
— Si vos enfants doivent nous trahir, je n’aurais pas de scrupule à m’en débarrasser. Ils ne me sont pas utiles, après tout, ce ne sont pas eux qui feront l’activité du Brigadier. Naturellement, il n’est pas dans votre intérêt que l’Intérieur ait vent de ma petite idée, rappela-t-elle avec un clin d’œil en mettant son chapeau. Je sais que vous êtes proches du maréchal Grumberg, mais je doute qu’il soit en mesure de vous protéger si Kergalev apprend qu’il couvre une Porteuse de mort et des Sens mêlés.
— Vous êtes un monstre, siffla Hortense en claquant des dents.
— Pas davantage que toi, jeune fille. Conduis-toi en adulte et les monstres retourneront dans l’ombre qu’ils n’auraient pas dû quitter. »
Elle rangea la balle en Polychromium pur dans sa poche et les salua avant de sortir. Hortense eut du mal à croire qu’on venait de la menacer de mort. Elle se tourna vers sa mère. Cette dernière n’allait tout de même pas croire à ce que racontait Lenoir !
« C’est à la fois absurde et abject, déplora Alvare quand la porte eut claqué. J’admets que si Hortense ou son frère sont responsables de ces aléas climatiques, ils doivent y mettre un terme dans les plus brefs délais et dans la plus grande discrétion. Mais pas de ça, par pitié ! Si la neige doit s’arrêter le jour où l’un de vous deux… disparaît, les gens pourraient faire le lien et nous serions tous compromis... Aliane, je pense sincèrement que nous devrions recontacter ce type, le professeur. Je sais que tu n’en as pas envie mais je t’assure que c’est notre seule option. Tu vois bien, Vlad et la colonelle n’ont rien fait, depuis qu’ils ont vu sa lettre. Il nous faut prendre les devants ! »
Aliane n’écoutait pas. Elle s’avançait vers sa fille. Une lueur de suspicion brillait encore dans ses yeux. Sans qu’Hortense ne puisse l’en empêcher, elle s’empara de son mouchoir et constata la présence de la matière grisâtre qui l’imprégnait tout en se dispersant doucement. Hortense ignorait quelle était la nature de ce liquide visqueux, qu’elle voyait pour la première fois. Elle savait qu’elle aurait dû normalement rejeter de la vapeur, comme le prétendait Lenoir ; comme toutes les fois où elle s’était fait mal. Encore une bizarrerie… Elle se frotta les mains et le regretta immédiatement. Soudain, sa mère lui prit les poignets. La jeune fille se débattit. Il était hors de question qu’Aliane vît l’état de ses mains, mais elle était hélas trop faible pour lutter. Quand la Marquise parvint enfin à lui retirer ses deux paires de gants, elle découvrit des mains translucides et veinées de noir.
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