[A3] Scène 7 : Aliane

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Aliane, Alvare

V 3894 – cal. LXV

L’anomalie climatique qui ensevelissait Vambreuil sous la poudreuse commençait sérieusement à inquiéter. Les cheminots et les employés des postes et télégraphes faisaient un travail colossal pour maintenir la communication entre la station-ville et le reste du Réseau. Visiblement peu décidé à demander plus de moyens pour soutenir les activités locales, Oscar von Hibenquicks semblait cependant mettre plus d’ardeur à provoquer le monde ouvrier qu’à offrir son soutien aux grands patrons, somme toute peu nombreux sur place. Il comptait sans doute sur ces températures familières pour chasser le prolétariat des rues de Vambreuil mais, pour le patronat – Cornelia Wereck en tête – c’était envoyer toute la station-ville par le fond. Malheureusement, en dépit de son statut de conseillère néantide, la Corporatiste n’avait pas de prise sur la situation. Seule l’Assemblée, à laquelle Hibenquicks siégeait une fois par tierce, pouvait leur apporter de l’aide, mais dame Wereck n’y avait pas sa place et les doyens du Grand Conseil de l’Institut, ses représentants au sein de cet organe dirigeant de la Société, n’avaient pas plus leur mot à dire sur la question. Pis encore, les industries de de Vambreuil n’étaient pas jugées essentielles dans la course à l’armement voulue par Kergalev, qui avait d’autres catsids à fouetter.

Au Brigadier, c’était jour de relâche, faute de spectateurs. Une tendance qui devenait quasiment quotidienne mais dont Lorène Lenoir se tracassait peu pour le moment. Il n’en était pas de même pour sa tête d’affiche qui se devait de travailler pour faire bonne impression auprès de la Société. Vers quatorze heures, Aliane sortit seule de son immeuble et traversa la place Beddington fraîchement déneigée pour prendre le funiculaire qui descendait vers le centre-ville. Elle avait rendez-vous dans le bureau de son frère pour causer de leurs affaires. Elle n’était pas certaine que ce fût le lieu le plus sûr pour cela mais, contrairement à elle, Alvare croulait sous le travail et ne pouvait donc pas se libérer pour lui rendre visite. Après maintes supplications, il avait obtenu d’elle de recontacter son mystérieux bienfaiteur de la Draconienne, alors même que ce dernier faisait de plus en plus parler de lui. Aliane n’avait pas ouvert le journal du jour mais elle savait, à sa une, qu’il était question du fameux Cosmologue qui les avait, elle et ses enfants, arraché à leur sort voilà bientôt cinq cycles. Tout en contemplant la statue couverte de neige du catsid Angora à travers la vitre, elle revoyait encore le portrait qui accompagnait l’article sans parvenir à le chasser de son esprit. Elle ne s’était pourtant pas attardée dessus longtemps ; voir le nom d’Aristide Withingus en introduction avait suffi à la faire battre en retraite. Une appréhension inexplicable la défendait de découvrir le visage jadis masqué du professeur. Elle s’était contentée de cacher le journal dans sa chambre, de peur que Hortense ne tombât dessus, avant de partir.

En ville, d’étranges décorations avaient fleuri sur les rebords des fenêtres et sur les devantures des immeubles, en lieu et place de la végétation qui aurait normalement dû régner à cette période du cycle. Elles pullulaient depuis la mi-Ver environ sans que Aliane et ses enfants n’eussent d’abord su leur signification. Alvare, confirmé par Lorène Lenoir, avait fini par leur apprendre qu’il s’agissait d’un signe de protestation contre Hibenquicks et son inaction. Le Vivarium avait été le premier à disposer des branches de sapin noir et d’épaisses boules rouges aux mille fenêtres de son phalanstère, avant d’être imité par plusieurs autres institutions et par les habitants eux-mêmes. L’hospice avait même cru bon d’ajouter une banderole réclamant son droit – son devoir, même – de rester ouvert pour s’occuper des plus démunis, et malgré les ordres du bourgmestre, cette dernière était toujours fièrement tendue devant l’entrée. Hibenquicks rêvait de faire raser ce bâtiment pour y faire construire sa future demeure. Ironie du sort : en plus d’empêcher les travaux, la météo qui faisait grelotter les miséreux dans leurs modestes foyers obligeait le personnel de l’institution menacée à faire du porte à porte, subvenant aux besoins des uns et des autres tout en plaidant sa cause. Nul doute qu’à la fin de cette petite ère glaciaire qui n’en portait pas encore le nom, on ne le laisserait pas se faire déloger si facilement.

De manière prévisible, l’Hôtel de Ville était le seul bâtiment à ne pas arborer de décorations. Alors qu’elle s’apprêtait à entrer, Aliane perçut une présence dans son dos. Là, à plusieurs pas, un homme s’était appuyé contre la statue pour y lire son journal malgré le froid et les rues désertes. Il se tenait déjà caché derrière sa feuille de chou lorsqu’ils avaient pris le funiculaire ensemble. Aliane aurait trouvé cela un brin suspect si elle n’avait pas eu connaissance de la mission de cet homme. Bien qu’elle l’ait envoyée paître le jour de son arrivée, la colonelle Fourmi avait condescendu à ce que l’une de ses compagnies se relaie pour surveiller la Marquise et sa progéniture chaque fois que l’un d’entre eux mettait un pied dehors. Déguisés en civils, les braves soldats du régiment des Hyménoptères faisaient de moins en moins d’efforts pour être discrets, mais ils avaient le mérite d’être assidus à la tâche, ce qui allégeait quelque peu les tracas de la mère de famille.

En pénétrant dans l’Hôtel de Ville, Aliane fut surprise de le trouver aussi froid qu’au dehors. La secrétaire à l’accueil lui expliqua avec force claquements de dents que les ouvriers en charge du chauffage étaient en grève depuis le matin pour réclamer une revalorisation de leurs contrats. Dans ces conditions, la plupart des agents de l’administration avaient été autorisés à rester chez eux. Pourtant à l’origine de cette autorisation, Alvare faisait partie des rares fidèles au poste ce jour-là.

« Il est en réunion avec le syndicat pour le chauffage, mais vous pouvez l’attendre dans son bureau » proposa la secrétaire en frottant énergiquement ses mains gantées de mitaines.

Avec ses tremblements et son plaid sur le dos, elle lui fit penser à Hortense, dont l’état ne cessait de se détériorer. Évacuant ces sombres pensées le temps d’être seule, Aliane la remercia à mi-voix et grimpa la volée de marches qui reliait le hall au second étage et aux quartiers de son frère. Là, elle eut tout le loisir de l’attendre, emmitouflée dans son grand manteau noir et ses angoisses. Le bureau du sénéchal était une pièce aveugle dotée de peu d’objets de distraction. La bibliothèque qui tapissait le mur du fond débordait de classeurs et autres porte-documents administratifs sans grand intérêt, tandis que les rares livres traitaient de comptabilité et de législations. La Chronologue trouva cependant de quoi s’occuper en découvrant un rapport, sur la table du bureau qui portait justement sur la catastrophe climatique en cours.

Une lecture en diagonale lui apprit qu’en vérité, Vambreuil n’était pas la seule à souffrir des caprices du temps : brume et pluies verglaçantes perturbaient le trafic dense d’Armorande comme en plein Hiems, Balfeust faisait face à des chutes de grêles sans précédent tandis que Saerkis s’en tirait avec des pluies diluviennes. Le rapport, réclamé par l’Assemblée et co-rédigé par un scientifique et un haut-fonctionnaire, accordait que pour la saison, la situation était loin d’être normale. Aliane s’attarda peu sur les détails mais le document stipulait en substance que l’ensemble du Réseau était sous l’influence du « système Weekwell », une sorte de mécanisme habituellement réglé comme une horloge et qui régissait le cours des saisons dans les cités du Vide. Il s’avérait d’ailleurs qu’hormis dans le Cœur où les températures étaient en dessous des normales depuis Autumnus, les huit autres stations-villes connaissaient un climat parfaitement normal et régulier pour la période. Les auteurs du rapport en avaient conclu que l’enceinte du cube de Polychromium central pouvait être touchée par une anomalie quelconque, très probablement liée à l’Essence, auquel cas l’Institut devrait rapidement se pencher sur la question.

Dans le court temps qui précéda l’arrivée d’Alvare, Aliane médita sur sa lecture. De par ces conclusions, et même si cela ne figurait pas explicitement dans les hypothèses soumises, il n’était pas exclu qu’un néantide fût à l’origine du problème. Or, Lenoir avait sans hésiter accusé Hortense d’être la cause de ce dérèglement. La Chronologue n’avait aucune idée de la nature du Sens de ses enfants et, de manière générale, il était difficile de prédire les talents d’un Sens mêlé. Certains éléments de génétique permettaient certes d’établir des conjectures comme l’avait fait son imprésario mais, sans un signe formel de la part des intéressés, le doute restait permis. C’était compter sans la Dégénérescence d’Hortense. Sans en connaître tous les ressorts, Aliane avait suffisamment fait les frais de ce mal pour savoir qu’une perte totale ou partielle d’emprise sur son Sens pouvait en être une conséquence, à tout le moins un symptôme. Hortense jurait n’avoir jamais signé et, de fait, personne ne leur avait jamais appris, ni à elle, ni à son frère. Mais un Sens finissait toujours par se manifester d’une manière ou d’une autre, a fortiori s’il était en souffrance. Si tel était le cas, ce n’était qu’une question de temps avant que l’Institut, au fil de son enquête, ne remontât jusqu’à l’enfant malade. Heureusement, le fait que Vambreuil ne fût finalement pas la seule station-ville touchée offrait peut-être un sursis, mais Aliane n’en était pas quitte de ses angoisses pour autant et n’avait, pour l’heure, aucune solution pour soigner sa fille. Elle n’était même pas certaine d’avoir les connaissances requises pour lui apprendre à canaliser son Sens.

Sur ces entrefaites, Alvare entra en trombe. Il avait l’air contrarié. La réunion n’avait pas dû se passer comme il l’espérait. Après s’être enquis de la situation, Aliane apprit qu’en effet, le sénéchal avait dû ajourner les discussions pour pouvoir honorer son rendez-vous avec elle. Il prit place de l’autre côté de son bureau, où il commença par mettre de l’ordre.

« Tu l’as lu ? voulut-elle savoir en lui désignant le rapport.

— Pas encore, maugréa-t-il. J’en déduis que toi oui.

— Cette histoire de météo me rend de plus en plus inquiète. J’ai peur que... »

D’un geste, il l’intima au silence. Pour avoir anticipé la suite de son propos, il devait couver les mêmes soupçons qu’elle. Le rapport disparut au fond de sa serviette en écailles de baudroie. Il avait sans doute prévu d’en faire sa lecture de chevet.

« Hortense finira par aller mieux, répartit-il sur un ton égal. Je ne doute pas que l’Institut trouvera rapidement la cause de cette anomalie pour nous ramener les beaux jours. Pour ce que j’en sais, le Professeur Withingus a fait valoir ses compétences sur la question pour obtenir de s’installer ici.

— Comment ça ? Quelles compétences ? s’étonna Aliane avec méfiance.

— Je te rappelle qu’il a le Vide pour spécialité. D’après la lettre qu’il nous a fait parvenir, il a supputé auprès de l’Institut que l’anomalie pourrait en résulter et que le problème se cacherait à Vambreuil, où sa présence sera donc des plus utiles. Apparemment, la stabilisation de zones grises dans les dimensions faisait partie de ses passe-temps favoris, quand il était en maraude. C’est une chose que personne à part lui n’est capable de faire, d’ailleurs. Cela explique d’ailleurs son passage en la Draconienne. Je ne sais pas si tu as eu le temps de t’intéresser au sort de ton ancien lieu de villégiature, mais ce qu’il s’est produit là-bas est assez incroyable : figure-toi qu’ils ont abandonné tout un pan de la dimension coupée en deux ! Elle ressemble à l’Inachevée, maintenant. Enfin, il y fait moins froid, à ce qu’on dit. »

Aliane n’écoutait que d’une oreille. Elle ne s’était plus préoccupée de la Draconienne depuis bien longtemps. Entendre Hortense ronchonner à propos du devenir de sa dimension natale tout en lisant le journal lui avait amplement suffi.

« Il a dit que le problème se cachait à Vambreuil ? répéta-t-elle.

— Eh bien, oui ! Comment veux-tu qu’ils le laissent venir ici, sinon ?

— Mais… Il leur a dit d’où venait le problème exactement ? Je veux dire : sa cause ?

— Je viens de te le dire : du Vide ! Il s’agirait de m’écouter quand je…

— Alvare, tu es en train de me dire que l’Institut va venir ici ? »

Alors seulement il parut comprendre où elle voulait en venir et se renfrogna tout à fait :

« Bien sûr que non. Encore une fois, c’est ce que j’essaie de te dire : ils le dépêchent seul sur place. Enfin, il s’est débrouillé pour se faire mandater ici. Tu sais que c’est très fatigant de discuter avec toi ?

— Excuse-moi de poser des questions ! Ces histoires de politique n’ont ni queue ni tête, pour moi.

— J’avais remarqué. Passons à un sujet à ta portée, dans ce cas : tu as demandé tes congés pour le solstice d’Aestas ? »

La Marquise resta d’abord interdite. Cette histoire de congés lui était sortie de la tête. Elle avait pourtant promis à Stanislas que lui et Hortense pourraient revenir à La Maldavera pour le début de la saison chaude. Entre-temps, toute la troupe du Brigadier s’était retrouvée au chômage technique et elle n’avait plus eu l’occasion de recroiser Lorène pour lui demander cette faveur. Pour lui faciliter la tâche, son imprésario n’avait pas de ligne téléphonique attribuée et Aliane avait tout sauf envie de mettre les pieds dans son sinistre repaire sur les hauteurs de Vambreuil.

« Je suis au regret de t’apprendre que tu vas devoir lui rendre une petite visite et pas plus tard qu’aujourd’hui, la somma Alvare après qu’elle lui eût répondu par la négative. Je te rappelle que j’ai invité le professeur à séjourner à La Maldavera et que ta présence parmi nous est impérative. Après les négociations que nous avons dû faire auprès de l’Institut, lui et moi, pour qu’il obtienne la permission de sortir temporairement du Réseau, ce serait un comble que tu ne puisses pas en faire de même.

— Est-ce vraiment si pressé ? demanda-t-elle. Il reste encore une tierce avant Aestas ! Et puis si le théâtre ne rouvre pas d’ici là, à quoi bon demander des jours ?

— On est à l’abri de rien, avec dame Lenoir. Je ne voudrai pas courir le risque qu’elle te dénonce, j’ai assez passé de temps au tribunal pour le restant de mes jours. Et si le théâtre rouvre ? Avec un peu de chance, la neige va peut-être enfin fondre, d’ici là. Ce serait bien, d’ailleurs. Il ne manquerait plus qu’il neige en plein Aestas !

— Si le théâtre rouvre, elle voudra très certainement en profiter pour compenser la période d’inactivité que nous traversons et ne pas mettre la clé sous la porte, objecta Aliane. Si c’est cela, je peux dire adieu à mes vacances.

— Et ton fils ? Tu as pensé à lui ? Maintenant que tu as eu la sottise de lui en parler, tu vas devoir faire le nécessaire pour tenir tes engagements auprès de lui.

— Et si tu les prends, lui et Hortense, et que je reste ici ?

— Bien sûr, je vais m’encombrer de tes bambins pour discuter avec Withingus !

— Aneth pourra s’occuper d’eux !

Aliane, ce ne sont que sept jours ! Je ne te demande pas de poser la tierce entière ! Tu n’as rien fait de tes journées pendant dix cycles, tu peux bien demander sept pauvres jours à cette teigne de Lenoir, non ? »

Aliane poussa un soupir agacé. Elle s’était pourtant réjouie, au départ, de ce projet de séjour en la Versatile. Elle savait que cela ravirait Stanislas, et Hortense pourrait profiter des températures plus clémentes de la dimension pour se remettre un peu. La perspective de revoir Withingus noircissait hélas le tableau. Elle ne comprenait pas bien le besoin qu’avait ressenti son frère d’inviter le Cosmologue à séjourner avec eux pour une durée aussi longue – sept jours, c’était certes peu de chose, mais bien trop long pour une simple entrevue.

« C’est idiot, à la fin, lâcha-t-elle. Je ne vois pas pourquoi ma présence est si indispensable ! Qu’est-ce que tu as prévu de négocier avec lui, au juste ?

— Moi ? Rien. Je veux seulement faire sa connaissance. Je lui dois ta présence après quatorze cycles d’absence, après tout. La moindre des choses est de le remercier de m’avoir ramené ma sœur saine et sauve à la maison. »

Il disait tout cela avec le même air détaché, tout en feuilletant des documents devant lui, comme si rien de tout cela ne le concernait. Et de fait, cela ne le concernait pas. Aliane savait très bien ce qu’il pensait de son retour.

« Et moi, je dois négocier quelque chose ? Étant donné qu’il doit venir ici, je ne vois pas pourquoi… Enfin j’aurais tout le temps de le rencontrer plus tard !

— Tu as une dette envers lui, Aliane. Dois-je te le rappeler ?

— Quel est le rapport ? »

Toujours les yeux baissés, son frère adoptif marqua une hésitation :

« Vous serez plus tranquille là-bas pour en discuter. »

Aliane avait essayé, jusqu’à cet instant, de faire abstraction de ce qu’elle supposait des intentions de son faux frère. Il lui avait semblé inimaginable qu’un homine comme Alvare, honnête et sans histoire, pût avoir une telle idée derrière la tête. Sans doute tournait-il autour du pot pour ne pas dire tout haut des faits compromettant sur elle en ces lieux officiels. Mais s’il n’y avait eu que cela, il aurait au moins eu la décence de la regarder dans les yeux. Tout, dans sa démarche, était clair à présent. Courroucée, Aliane se leva brusquement et se retint tout juste de le gifler :

« Espèce de mufle ! »

Tandis que la porte claquait dans son dos, elle repensa soudain à la raison de sa fugue quatorze cycles plus tôt. L’ironie de son sort lui aurait presque donné envie de rire si elle n’avait eu la larme à l’œil. Tel père, tel fils !

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