19 - Loup solitaire
Je rentrais chez moi après ce spectacle. La nuit avait été longue et j'avais du travail en retard a rattraper.
Je me préparais un grande cafetière et m'installais devant mon ordinateur. Après un rapide point sur ma charge de travail, je sortais mon nécessaire de travail : des carnets, crayons, fusains, et ma tablette graphique.
Ma passion pour le dessin m'avait amené à publier plusieurs travaux sur les réseaux sociaux, et de fil en aiguille, je m'étais tissé un réseau de quelques clients récurrents qui me commandaient des illustrations pour des articles ou de la publicité. Je travaillais également avec d'autres illustrateurs sur des collaborations.
Aujourd'hui, je devais sortir deux illustrations et avancer sur un projet plus personnel de bande dessinée. Je savais que la journée serait courte, alors je commençais de suite. La première heure fut prolifique : je réalisais les esquisses de mes commandes et avait pleins d'idées pour ma BD. Je m'accordais une pause sur les réseaux sociaux de quelques minutes.
J'admirais les travaux d'autres graphistes et illustrateurs, les commentait, répondait a quelques messages, en recevait de nouveaux. Je vous traitement qu'une heure supplémentaire déserteur écoulée depuis le début de ma pause. J'étais déçu de mon manque de concentration et me remis au travail.
A peine quelques minutes s'étaient écoulées que mon téléphone bippait et sonnait. On réclamait mon attention. Les notifications des réseaux me poursuivaient au delà de mon ordinateur et s'invitaient dans mon espace de travail. Je jetais un oeil rapide à l'écran. J'avais déjà reçu plusieurs questions et réponses. J'y répondais sommairement et coupais les notifications. Je serai enfin tranquille pour travailler.
Je commençais la mise au propre de mes esquisses sur la tablette graphique, sur un fond musical de film. Les musiques épiques m'inspiraient et accentuaient mon rythme de travail. Je traçais, gommais et pochais au rythme des orchestres. En pleine frénésie créative, mon téléphone sonna une nouvelle fois. Un message de Quentin. "Salut frangin, ça te dit qu'on se voit aujourd'hui ?". J'aurais aimé, mais refusais poliment, indiquant trop de travail. J'éteignais mon portable, je ne pouvais me résoudre à être dérangé sans arrêt.
Je me remis au travail tant bien que mal. Toutes ces demandes, notifications, tous ces messages qui nous dérangent pendant notre travail finissent par nous manquer lorsqu'on les coupe volontairement. Pourtant, j'ai besoin de cette solitude pour créer, j'ai besoin de me retrouver seul pour donner le meilleur de moi-même dans mon travail. En fin de matinée, je voulais l'essentiel de mes esquisses et pouvais souffler un peu.
Je rallumais mon téléphone et fus assaillis par de multiples notifications et messages. J'avais aussi reçu quelques appels et un message sur mon répondeur. Laura souhaitait me revoir et me proposait qu'on se retrouve pour un café.
Qu'il est difficile d'être un loup solitaire lorsque la meute ne cesse de nous rappeler dans ses rangs.
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