A travers la fenêtre de sa voiture, l’homme regarde les derniers rayons du soleil se cacher derrière les montagnes. L’Audi noire traverse à une vitesse effrénée la forêt qui s’étend à perte de vue. L’homme grogne quelques mots incompréhensibles à son chauffeur qui lui répond d’un signe de tête.

Le véhicule rejoint une route de campagne étroite et se dirige vers un portail blindé muni de caméras de surveillance. Le chauffeur baisse la vitre et tape un code d’une main agile. Le portail s’ouvre dans un grincement et la voiture s’élance sur le gravier.

Quelques mètres plus loin, on peut apercevoir un grand bâtiment moderne en béton blanc, entouré de plantes et de quelques fleurs colorées. La voiture se gare devant l’entrée et l’homme en costume sort muni d’une valise en cuir noir et grimpe les marches carrelées. Le véhicule redémarre et se perd dans cette froide nuit de septembre.

Il entre dans le bâtiment éclairé par des veilleuses blanches. Les couloirs sont vides, une partie du personnel est rentré chez lui. Il pénètre dans une grande salle où se trouve un laboratoire. Toutes les pièces sont d’un blanc immaculé. Les quelques scientifiques présents se lèvent en signe de respect et l’un d’eux s’approche. Il a les traits tirés par la fatigue mais sa voix reste claire.

- L’expérience Volcan03 est un échec Monsieur. Avec plus de temps nous pourrons mettre en place un protocole qui fonctionnera. Nous allons bientôt trouver la solution, j’en suis sûr !

- Cela fait presque cinq ans que vous cherchez docteur Lee. Si vous ne trouvez pas un résultat concluant à cette expérience, nous ne pourrons pas passer à la phase 2, grommelle l’homme.

Le docteur baisse la tête et s’excuse avant de se remettre au travail. Un jeune homme sort d’une cabine et prend un t-shirt noir. Il est très grand et musclé avec de grands yeux montrant une profonde assurance. Il se dirige d’un pas déterminé vers l’homme en costume.

- Tu es prêt à redonner de ton ADN fiston ? demande l’homme.

- Autant de salive et de cheveux qu’il faudra pour terminer la phase 1, répond le jeune homme d’un ton enjoué.

L’homme prend son téléphone et marmonne quelques mots, puis fait signe à son fils de le suivre. Ils se dirigent vers la sortie en passant devant une grosse porte verrouillée par un code. Il s’en échappe un cri lointain qui se perd dans les couloirs labyrinthiques du laboratoire. Les deux hommes n’y prêtent pas attention et montent dans l’Audi noire qui vient d’arriver, puis disparaissent dans les hautes montagnes d’Auvergne.