Je reste devant mon ordi à attendre un message de G.. Le plan est simple, demandé à G. de m’indiquer la sortie, sortir d’ici sans me faire voir et trouver un nouvel endroit où me cacher jusqu’à ma mort. Quand je suis arrivée ici, les murs du couloir étaient d’un blanc immaculé. Est-ce que la couleur du couloir peut changer comme les murs de ma chambre ? Je tourne en rond comme un loup en cage dans cette chambre. Le temps semble vouloir me faire perdre la tête. L’angoisse commence à monter en moi. Si G. m’a menti et que la porte est à jamais fermée. Si quelqu’un surveille ma porte 24 h/24 h. Si c’est un vaisseau et que je ne peux pas me cacher. Si dès l’instant où je sors de cet endroit il n’y a plus d’oxygène. Je ne connais rien de mon environnement, je ne sais pas où je suis, qui sont ces gens qui m’entourent. Est-ce que je peux vraiment m’échapper ?

Vrrrr.Vrrr. Ma montre m’indique qu’un nouvel élément est arrivé sur mon ordinateur.

G.

J’ai enfin réussi à ouvrir ta porte. À cette heure, il n’y a personne qui est réveillé, tu peux sortir.

Moi.

Est-ce que tu as un plan de cet hôtel ? Peux-tu me dire par où je dois aller ?

G.

Tu es dans l’appartement 222. C’est des structures à deux parties. Il faut que tu descendes deux étages, tu seras alors au 02, puis traverses tout le couloir pour te retrouver au 00. Normalement, tu trouveras une porte de sortie au milieu du couloir 00. De ta chambre, tu peux rejoindre les escaliers en partant par la gauche.

Moi.

J’espère que je ne vous reparlerais plus, cela voudra dire que j’ai pu vous faire confiance. Adieu.

G.

Adieu et bon courage.

J’enlève mon holobrac et ouvre la porte qui mène vers le couloir. Je jette un œil, personne n’est dans le couloir toujours aussi blanc. Il y a sûrement une surveillance dans le couloir. Je dois passer le plus inaperçu. Je cherche dans la garde-robe des vêtements blancs et les enfile pour recouvrir mon corps. Je suis prête, je vais y arriver, j’ai une chance de sortir d’ici et d’être enfin libre.

Je sors de la chambre et me dirige vers la gauche en courant. Je trouve une porte au bout où deux énormes chiffres 2 sont écrits en argents. J’ouvre la porte et trouve un escalier en colimaçon. Je dévale les marches quatre à quatre à pas de loup. Je descends un étage et vois une porte avec écrit comme la première en chiffres argentés 12. Au second étage, je vois 02. G. avait raison pour le moment. L’escalier ne descend pas plus bas que cet étage. J’ouvre la porte et regarde dans le couloir, qui est désert. Je ne vois pas l’autre bout du couloir. Je me lance et cours comme si le diable était à mes trousses. Lorsque j’aperçois l’extrémité du couloir, plusieurs hommes se dirigent vers moi. Je regarde autour de moi. Là d’où je viens, d’autres hommes se rapprochent. Je dois me cacher tout de suite. Toutes les pièces sont fermées sauf une qui est entrouverte. Je me glisse à l’intérieur et referme la porte. Je colle mon oreille contre celle-ci et écoute. J’entends les hommes se rapprocher et se poster à la porte. G. m’a piégé, j’aurais dû m’en douter. J’ai cru un instant que je pourrais m’en sortir sans risque. J’observe la pièce, c’est un grand bureau et quelqu’un trie des papiers. Il n’y a pas l’air d’avoir d’issue, aucune autre porte. Je ne peux pas sortir d’ici alors je vais devoir me confronter à cette personne. Je rase les murs recouverts de livres, jusqu’à reconnaître l’homme debout devant le bureau. C’est l’adolescent, celui qui m’a acheté. Il veut le retour sur son investissement. G. est donc avec lui, il fallait s’en douter, quelle idiote je suis. Alors c’est aujourd’hui ? C’est maintenant ? Maintenant que je vais être abusé et que mon âme sera détruite pour laisser place à un être creux, lobotomisé. La douleur que je vais bientôt ressentir me changera à jamais, je le sais. Est-ce que je pourrais continuer à me battre après avoir été violée ?