Un autre pétale
Des femmes entrent par l’unique porte. Ce sont d’autres monstruosités aux traits figés de ma mère.
- Nous sommes là pour toi ma fille. Nous allons t’aider.
Elles me libèrent. J’essaie de m’enfuir, mais elles m’attrapent par les cheveux et me remettent les menottes aux poignets.
- Nous ne t’avons pas élevé ainsi, méchante enfant.
Je reçois une paire de gifles qui me font perdre l’équilibre. Je me laisse porter vers une autre pièce où se trouvent une douche et une baignoire. Elles arrachent mes vêtements m’attachent nue contre le mur. Un puissant jet s’abat sur ma peau. La chaleur de l’eau me brûle. Elles passent un morceau de savon sur ma peau à vif. Je gémis de douleur. Les seconds jets sont encore plus douloureux que les premiers. Lorsqu’elles considèrent ma peau décapée, elles m'habillent d'une culotte et un peignoir avant de sortir. Je restes attachée à ces chaines qui m'empêche de m'éloigner du mur. Je cherche encore une ouverture, un trou de souris où je pourrais m’échapper, mais rien.
- Tu es enfin propre. J’espère que ces charmantes dames ont pris soin de toi. Maintenant que ton corps et ton esprit sont décrassés, reprenons où nous en étions.
Il prend une chaise et s'assoit en face de moi.
- Je te demande à nouveau “gentiment” des informations sur Octave. Alors, dis-moi tout avant que je m'énerve.
Je reste muette.
- Elena, ma patience a ses limites. Je repose la question une dernière fois. Comment puis-je détruire Octave ?
Je ne dis mot. La chaise sur laquelle il était assis se fracasse contre le mur à côté de moi. Il sort de la pièce et j’entends une discussion à l’extérieur. Il revient.
- Je pense que tu n’as pas les idées claires et que tu aurais besoin d’un petit rafraîchissement.
Les femmes reviennent avec des seaux remplis de glace, qu’elles jettent dans la baignoire. Je commence à comprendre et cherche un moyen de me sauver. Mais je ne dois pas montrer ma peur. Quand je me suis lancée dans cette mission suicide, je connaissais parfaitement les risques. Je dois rester forte et réfléchir à la meilleure stratégie. Les femmes ont fini de remplir le bain de glace et sortent.
- Tu n’as toujours pas envie de parler ?
Je plante mon regard dans le sien. Il frappe dans ses mains et se lève.
- Bon, je prends ça pour un nom. Je vais t’aider à te rafraîchir la mémoire.
Il me détache et me jette dans l’eau glacée. Le froid me brûle la peau à vif. Un rictus de douleur se dessine sur mon visage et je vois le sien sourire de plaisir.
- L’eau t’a aidé à te rappeler ? Tu veux bien me parler ?
Son sourire m’énerve. Je sais que mon corps souffre, mais la douleur n’est qu’une information.
- Oui, l’eau est parfaite à la bonne température.
Je lui souris pour le défier. Il s’énerve comme un enfant. Il attrape ma gorge et enfonce ma tête dans l’eau. Sa main comprime ma trachée. Je ne peux plus respirer. Il faut que je reste calme, mais je manque d’air. Reste … calme, mais il n’y a aucune issue. Je … Je ne veux pas mourir. J’attrape son poignet à deux mains, mais il est trop fort pour moi. Je … d…ois… resp..irer. Je sens mes forces me quitter. De… l’...air, j’...ai be…soin d’ai..r. Des images défilent devant moi, je vois Galahad dans son bureau avec ma vraie mère à mes côtés. Nous aurions pu être heureux, une vraie famille. C’est un doux rêve avant de mourir. Mes yeux se referment. Mes mains flottent. Mon cœur va s’arrêter. Il est mieux ainsi.
DE L’AIR. Il remonte ma tête à la surface et je prends une grande bouffée d’air. Je tousse et essaie de reprendre ma respiration. Tout est flou et j’entends au loin la voix de Louis. J’ai à peine le temps de respirer qu'il replonge ma tête dans l’eau. Le froid semble suspendre le temps et rendre mon corps inerte. Je me sens sombrer dans l’eau. Je ne sais pas combien de fois et de temps, je passe la tête immergée. J'essaie juste de survivre. J’arrive à respirer plus longtemps en crachant de l’eau de mes poumons. Je récupère lentement la faculté de mes sens. Mon corps est tout bleu, j’ai froid. Très froid. Je grelotte.
- Tu as les idées plus claires maintenant ?
- J’aiaiai frrfroid.
- Si tu me dis quelque chose sur Octave, je pourrais t’aider.
- J’ai frfrfoiiiid.
- Je sais ça, et moi je veux des informations sur OCTAVE.
- J’aiiii froiddd.
Il soupire et regarde mon corps. Je vois cette lueur perverse dans son regard.
- Je le vois, tes tétons sont tous durs. C’est excitant.
Il se lèche les lèvres et pose sa main sur mon sein, mais je ne sens rien. Mon corps est mort, gelé par l’eau glacée. Il approche son visage du mien. Je vois qu’il est excité, il me répugne. Il embrasse mes lèvres bleuies. Mon corps est figé, je n’ai pas la force de le repousser, j’essaie d'écarter mon visage, mais rien ne bouge. Je ne sais pas vraiment ce qu'il veut de moi: avoir des informations sur Galahad ou simplement me détruire comme ces femmes. Il pourra massacrer mon corps, mais je garderai mon âme intacte, jamais je ne céderai à cet homme, même si je dois en mourir. Il me lâche et me sort de l’eau. Il me sèche et me remet d’autres vêtements mettant en valeur mes formes. Je tremble encore, les dents claquant.
- J’aii froid.
- Tu sais, j’ai un moyen pour te réchauffer. Tu es vraiment séduisante dans cette tenue.
Il se rapproche et caresse mon visage. Ces mains sont chaudes. Il continue à les balader sur mon corps, les épaules, les bras, les hanches, les fesses et les jambes. Mais mon cœur est gelé, la chaleur de ce monstre ne pourra jamais me faire ressentir quoi que ce soit à part du dégoût. Je le fixe à nouveau dans les yeux.
- J’ai froid. Vous n’êtes qu’un puceau en rut, un animal incapable de retenir ses pulsions.
Son visage est rouge de rage. Il m'inflige une grosse claque et je sens mon crâne s’éclater contre le sol. Mon regard s’embrume et l’obscurité m'emporte.
Annotations
Versions