Se battre jusqu'à en mourir
Il me détache et s’éloigne. Je prends mon temps pour détendre mes muscles et les étirer. Il y a des objets coupants et piquants à côté du brancard. Je subtilise un couteau et une seringue vide. Je me prépare comme aux entraînements avec Galahad. Je dois le battre.
- Oh ! Tu as vraiment appris à te battre. Tu es beaucoup plus intéressante que je ne le pensais.
Il se lèche les babines et s’avance vers moi, comme un prédateur chassant sa proie. Mais je ne suis pas un animal sans défense. Je le laisse attaquer pour voir ses faiblesses. Je le feinte plusieurs fois et tente des petites attaques pour voir sa réaction. Il est plutôt lent. Notre petite danse commence à me fatiguer. Je trouve une brèche et m'y engouffre. J’écarte ses mains et passe sous ses jambes en lui enfonçant l’aiguille dans le pied. Il grimace de douleur. J’ai énervé la bête, ces mouvements sont plus erratiques. Il laisse beaucoup de failles. Je les utilise toutes pour lui couper le mollet, la cuisse, les bras, les côtes. Il grogne et je sais que s’il m’attrape, c’est la fin. Il est plus fort que moi, je ne pourrais jamais me libérer de ses bras. J’esquive encore ses attaques, mais je sens que je fatigue vite. Cela fait des jours que je n’ai pas dormi et mangé correctement. Je balance mon pied dans sa figure et je le déstabilise. Son nez saigne. J’en profite pour attaquer son cou avec mon couteau, mais il m'arrête net. J’essaie de me libérer, mais il serre mon poignet et me force à lâcher le couteau. Il me retourne et me bloque les bras et les jambes sur le sol. Le combat n’a pas duré longtemps, c’était ma chance de lui échapper et je vais mourir maintenant. Il chuchote à mon oreille.
- Tu sais te battre, c’est vrai, mais tu n’aurais jamais dû me frapper. Une misérable femme n’a aucun droit de frapper un homme tel que moi. Vous êtes le sexe faible et jamais vous ne nous surpasserez. Je vais t’apprendre à tenir ta place. Si tu existes, c’est uniquement parce que nous les hommes descendus des conquérants de l’espace acceptons que tu vives.
Il m’attache les pieds et les mains et me force à me mettre à genoux.
- Supplie-moi et je te laisserais vivre à mes côtés pour me servir, sinon je te montrerais à quel point ton genre est vulnérable.
Je lui crache à la figure et je vois sa main s’écraser sur mon épaule. Une violente douleur m'extrait, un horrible hurlement.
- Je veux que tu restes consciente pendant que je disloque chacun de tes os un par un. Prends ça ! Tu resteras éveillé.
Il m’enfonce une seringue dans le cou et commence sa lente torture. Il broie mes bras, mes mains, mes jambes, mes pieds, mes côtes, tous y passent. J’entends chaque craquement résonner dans mon corps et la douleur est insoutenable. Ma vision est trouble, j’ai du mal à respirer. Les plaintes que j’entends sortir de mes lèvres sont inhumaines. Je sens le goût métallique du sang dans ma bouche. Il frappe maintenant mon corps, ses mains rougissent de mon sang. Il va me tuer et je serais enfin libérée. Il lève une nouvelle fois sa main vers moi. Je souris persuadé que c’est enfin le coup de grâce. Je l’entends rire.
- Tu es vraiment incroyable. J’ai perdu mes moyens si facilement. J’étais à deux doigts de te tuer. J’aurais failli à la tâche si tu étais morte. Heureusement, ce magnifique sourire t’a sauvé.
Il m’attrape le visage et je me sens comme un pantin désarticulé.
- J’y suis allé un peu fort. La prochaine fois, j'essaierai d’y aller plus doucement pour que la douleur soit plus douce.
Il me lâche et je retombe sans pouvoir amortir ma chute. Il part à la porte et dit quelques mots avant de revenir.
- Tu sais cette douleur que tu ressens, c’est parce que tu ne veux pas rester à ta place. Si tu devenais docile comme toutes les autres, tu pourrais vivre une vie bien plus heureuse. C’est toi qui choisis de souffrir. Un seul mot et cette souffrance disparait.
Une personne entre dans la pièce et se précipite vers moi? C’est un jeune homme en blouse blanche. Il semble avoir vu bien pire. Il m’ausculte, mais à chaque fois qu’il me touche je serre les dents pour retenir mes gémissements de douleur.
- Vous lui avez brisé plusieurs os et vous espérez qu’elle n’est aucune séquelle ?
Louis s’avance vers lui et le soulève par le col, jusqu’à ce que ces pieds ne touchent plus le sol.
- Tu es le meilleur, c’est pour ça qu’on te paye une fortune. C’est pour remettre ces femmes en état. Si tu ne peux pas le faire, tu ne me sers à rien.
L’homme prend peur et bègue.
- Oui, elle sera flambant neuf. Est-ce que, comme les autres, je fais quelques modifications ?
Louis repose l’homme.
- Surtout pas, elle doit rester comme à l’origine. Elle est déjà parfaite. Je ne veux pouvoir lui refaire la même chose chaque jour sans qu’elle est de séquelle. C’est clair ?
- Oui, monsieur, très clair.
Le médecin me donne un sédatif et mes yeux se ferment.
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