La perte de mon âme
Quelqu’un rentre dans la pièce et vient me soulever pour me reposer sur le lit. Ces femmes sont revenues avec le masque immonde de ma mère.
- Nous allons nous occuper de toi. Tu dois être belle.
Je les laisse faire, je n’ai plus la force de me battre. Dès qu’elles ont fini, elles m'emmènent dans une autre pièce et sortent. L’air est parfumé et l’ambiance est romantique avec ce rouge et ses pétales de fleurs étalées. Pourquoi mon corps me hurle que c’est une autre torture ? Une jolie table avec quelques bougies est placée au milieu de la pièce. Dans un coin, un grand drap rouge cache une partie de la salle. Je comprends mieux pourquoi je porte une élégante robe et que je suis maquillée et parfumée. Mais tous ces artifices ne peuvent pas cacher les marques qu’il m’a laissées. Louis rentre avec un large sourire. Son smoking et ses cheveux bien coiffés ne sont qu’un déguisement d’ange dissimulant un démon.
- Tu es magnifique. Je ne pensais pas que tu serais aussi belle.
Je reste figée au milieu de la pièce.
- J’ai préparé ce petit moment pour te montrer que je peux te protéger et te rendre heureuse si tu le veux. Mais avant de continuer à discuter, mangeons.
Il m’invite à table en tirant la chaise pour que je m'assoie. Il parle de différentes choses insignifiantes. Les plats ont l’air plus bons les uns que les autres, mais je n’arrive à rien manger. J’ai trop peur de ce qu’il va faire.
- Tu n’as pas l’air d’avoir faim. Tu es sûrement excité de savoir ce que je vais t’annoncer. Il est temps, il faut que j’arrête de te faire attendre. C’est une très bonne nouvelle.
Il s’approche et s'agenouille à côté de moi. Il prend ma main tremblante dans la sienne et me fait un baise-main.
- Tu l’as sûrement remarqué la première fois que l’on sait vue. Je suis tombé amoureux de toi. Je t’ai suivi au marché aux fleurs et j’ai supplié mon père de t’acheter, mais tu t’es éloigné contre ton gré. J’attendais avec impatience que tu me reviennes et te voilà devant moi. Je ne veux plus être séparé de toi, c’est pour ça que j’ai demandé à ta mère si je pouvais t’épouser et elle a donné son accord.
Il sort une énorme bague avec un diamant de sa poche et me la passe au doigt.
- Maintenant, nous ne pourrons plus être séparés et vivre enfin heureux.
Des larmes coulent le long de mes joues et j’ai envie de vomir. J’ai mal, je souffre, mais je n’arrive pas à hurler. Il sèche mes larmes.
- Des larmes de joie, je ne pensais pas que tu serais aussi heureuse. Laisse-moi t'embrasser.
Je serre les dents et m’éloigne de lui. Il attrape fermement ma mâchoire pour me ramener à lui.
-Ne fuit pas, nous n’avons plus besoin de cacher notre amour.
J’essaye encore de le repousser, mais il est bien plus fort et me force à l’embrasser.
- Tu sais maintenant que tout est dit, nous pourrions commencer à fonder une famille. Tu n’es plus toute jeune et j’aimerais avoir un garçon fort et vaillant.
Je me débats et hurle, mais il me soulève et m'emmène vers les grands draps rouges. Il y a un grand lit à baldaquin avec 4 chaînes attachées aux poteaux.
- Non, lâchez-moi, je ne t’aime pas. Je te hais.
- Enfin j’entends ta douce voix. J’entends que tu es inquiète que M. Leconoistre revienne te chercher, mais tout va bien. Maintenant je te protégerais. Il ne pourra plus te faire de mal. Tu n’es plus son esclave. Tu es ma femme.
Je me débats encore plus, mais il réussit à m’attacher les bras et les jambes. Il soulève ma robe et déchire mes sous-vêtements.
- Tu es resté pur jusqu’à aujourd’hui rien que pour moi. Je veux que ta première fois soit la nôtre. Aujourd’hui nous serons unis à jamais et je te laisserais une part de moi en toi.
J’ai beau hurler et me débattre. Il est là sur moi près à me transpercer de sa lame et tuer la dernière partie saine de mon corps. J’essaie d’éviter son regard, d’oublier mon corps. J’aimerais être morte. J’aimerais n’avoir jamais cherché à quitter ma grotte. Je l’entends gémir tel un animal. Il me force à le regarder dans les yeux, pendant que les miens pleurent. Ses coups de reins sont de plus en plus forts et j’ai de plus en plus mal. Quand soudain, tout s’arrête et il s’écroule sur moi.
- Je t’ai imprégné. Maintenant tu es à moi. Il y aura toujours une part de moi en toi.
Il se relève et me détache. Je me couvre le corps. Il commence à partir.
- Repose-toi ! D’ici deux jours d’autres personnes viendront te voir pour te montrer leur amour. Je viendrais tous les soirs pour te montrer le mien, pour que tu n’acceptes plus que moi. Un mot suffit pour tout arrêter. Tu seras alors ma femme et personne ne pourra plus te toucher à part moi. Je te laisse réfléchir. Est-ce que tu veux souffrir ou m’aimer ?
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