1ére partie : Ciel nocturne
Une relation amoureuse c'est comme une page blanche : il nous faut l'écrire, mais quelquefois, en cours d'écriture, elle se froisse et parfois elle se déchire. Et c'est une nouvelle page à écrire.
Bien sûr c'est avant tout une histoire entre deux humains dotés de leurs propres sensibilité.
Nous sommes un matin d'avril, le jour est levé, belle journée en perspective. Le printemps s'installe tranquillement. Je songe à cela en sortant de mon appartement supportant bien ma veste par ce matin frais. Ma journée s'annonce des plus banales, je m'apprête à utiliser les transports en commun pour me rendre à mon job. Je conduis et je possède un véhicule mais travaillant en centre-ville, il est plus pratique de prendre le bus.
Quand on prend quotidiennement la même ligne, à la même heure, chaque jour ou presque, on croise les mêmes têtes. Je ne connais pas ces personnes mais le fait de les croiser quotidiennement les rend familières. Le véhicule est loin d'être plein en cette heure matinale, une quinzaine de personnes comme tous les matins. Dans un ballet parfaitement orchestré, chacun gagne sa place habituelle dans le véhicule et descend à son arrêt habituel au fur et à mesure du trajet. Encore une fois tout n'est que routine.
Parmi tous ces habituées, se trouvent sur la partie avant du véhicule, où je me situe, quatre autres personnes. Assis derrière le chauffeur, il y a cet homme avec son habituel journal qu'il feuillette sans lever le nez jusqu'au moment de descendre. Je lui donne la cinquantaine, légèrement corpulent, il est chauve mais porte un bob kaki. Sur sa droite, donc devant moi, sont assis l'un à côté de l'autre, deux hommes plus jeunes que le premier. À priori quadragénaires tous les deux, l'un porte un costume qui laisse à penser qu'il travaille dans un bureau. L'autre est habillé de façon plus « quotidienne », je n'ai aucune idée de son activité. Comme tout les matins ces deux hommes commentent et débattent de l'actualité ensemble. Il n'y a que ces deux personnes qui discutent, cassant la monotonie du moteur du bus. Je crois qu'ils utilisent les mêmes arrêts et se sont ainsi liés d'amitié. Assise tout à ma gauche contre la vitre, derrière le quinquagénaire, se situe une jeune femme brune. Pour tout vous dire, elle est ravissante. Souvent sa longue chevelure brune reflète au premiers rayons matinal du soleil. Elle est de taille moyenne plutôt mince mais pas trop. Elle est habillée en citadine décontractée : débardeur blanc avec par-dessus un gilet fin de couleur grise qui laisse entrevoir le débardeur et un Jean délavé moulant ces jambes. Cette jeune femme d'environ 25-30 ans est pour moi mon rayon de soleil quotidien même par temps de pluie. J'ai parfois échangé un regard avec elle sans jamais l'aborder. Son visage est d'une grande douceur qui laisse transparaître un peu de timidité. Le long de la vitre elle contemple le monde autour d'elle. Plus à l'arrière du véhicule sont dispersées une dizaines d'autres personnes vacantes parfois à des occupations et d'autres a l'air encore endormies.
Le bus roule donc paisiblement, la circulation étant encore faible à cette heure-ci. Soudainement, à l'approche d'une intersection un véhicule arrive par la gauche depuis une rue perpendiculaire et s'arrête brutalement devant lui. le conducteur écrase alors sa pédale de frein et parvient tant bien que mal à ne pas percuter le véhicule lui barrant la route. Le véhicule en question est une camionnette noire . Aussitôt le chauffeur du bus remarque un second véhicule, un van celui-ci, venir se coller à l'arrière empêchant toutes tentatives de marche arrière. Nous sommes encerclés sans savoir et comprendre ce qu'il se passe. Tout est allé si vite...
Trois personnes sortent du premier véhicules et deux autres du van. Ils sont habillés tout en noir et un passe montagne de la même couleur couvre leurs visages. Tous sont équipés de fusil d'assaut: des kalachnikovs. Je n'y connais rien en armes je ne suis qu'un citoyen lambda, mais il m'arrive de jouer à des jeux vidéo ou il faut tirer virtuellement sur d'autres joueur, et ce genre de machine de mort est reconnaissable à ces parties en bois. L'un des hommes à l'avant, sans doute le leader de ce groupe s'avance alors vers la porte avant.
« -Ouvrez cette porte où vous êtes tous morts ! » ordonne-t'il au chauffeur.
Immédiatement celui-ci s'exécute: avec une arme braquée sur vous le choix est vite fait ! La porte s'ouvre donc et aussitôt l'un des hommes postés à l'avant et un posté à l'arrière rejoigne leur chef. Les deux autres restant en couverture. Les trois hommes montent et tous nous sommes mort de trouille. Nous ne savons pas ce que ses hommes nous veulent. Nous sommes accroupi pour ne pas servir de cible s'il y avait une décision d'ouvrir le feu. Le leader arrivé prés du chauffeur pointe alors son arme en l'air et ordonne :
« Mettez-vous tous à terre allongée. S'il y en a un qui bouge, le tarif c'est une balle dans le crâne , compris ? »
Je me suis demandé si ce n'était qu'un vulgaire détroussage en règle de la part d'une bande de caïd qui se croie tout permis. Hélas j'ai vite eu la réponse. Le leader a commencé à avancer suivit de près par les deux autres hommes. Il régnait à bord une chape de plomb, un silence assourdissant perturbé de temps en temps par un pas prudent de l'homme dans le véhicule. Le leader alla jusqu'à mi-véhicule puis revint sur ses pas. Revenu vers l'avant il désigna une personne.
« - Lui ! »
Voyant ces hommes hésitant il reprit :
« - Aller, embarquez-le ! »
La personne en question ainsi désignée est le quadragénaire au costume. Celui-ci essaya de protester :
« - Mais qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas !
-Ta gueule et bouge où je te fais avaler ton bulletin de naissance ! »rétorqua aussitôt l'homme de main.
Le quadra fut ainsi débarqué de force. Le nez au sol, impossible pour l'heure de savoir sont devenir. Puis se retournant vers la jeune femme :
« - Une femme est toujours utile, embarquez-là ! »
Aussitôt, encore une fois, de vives protestations se firent entendres de la part de la femme :
« -NON, non, non,... !
"Ta gueule, pisseuse ! » Annonça méchamment le ravisseur.
Cette fois du fait de ma position, j'ai assisté à toute la scène. J'ai vue le leader pointé sont armes vers une personne qui ne l'était pas, une personne en apparence parfaitement pacifique. Le chef a donc demandé que cette femme soit embarquée et l'un des hommes s'est approché, saisissant brutalement la jeune femme. Je la vis déboussolée, ne comprenant pas la situation. Ainsi elle fut donc embarquée à son tour. Pendant que l'on finissait de la débarquer le leader choisi rapidement sa prochaine cible. Et ce fut le quinquagénaire au chapeau qui fut désigné. Celui-ci ne se laissa pas faire et un moment de lutte s'engagea entre l'homme et les deux portes flingues. Une fois maîtrisé il prit le même chemin que les deux autres. Puis le leader s'est retourné voyant le second quadragénaire et a décidé que son tour était venus. Celui-ci, après avoir vu son pote embarqué et la lutte juste avant, ne bronchat pas.
Enfin, après avoir avancé dans le véhicule ce fut moi qui fut désigné :
« - Lui ! » Annonça-t'il fermement.
S'entendre ainsi désigné est un électrochoc. il ne s'est écoulés que quelques minutes entre l'entrée dans le bus et ma désignation . De plus nous ne savons toujours pas les raisons de ce chaos. Ils me font sortir du véhicule avec une arme braquée dans le dos et les mains en évidence. Le leader s'adresse alors au conducteur toujours à sa place.
« Tu remettras ceci aux autorités compétentes...mais pas tout de suite!»
Après ces mots il remit une feuille de papier plié en quatre au conducteur et l'assommat d'un coup de crosse de son arme.
Une fois sortie du véhicule, on me dirigea vers la camionnette noire. J'avais cette sensation désagréable du condamné que l'on amène à l'échafaud. L'un des hommes de main ouvrit la porte arrière et on me jeta littéralement à l'intérieur.
Avec la porte qui se referme derrière moi, je suis plongé dans le noir mais je me rends vite compte que je suis avec les quatre autres personnes. Les hommes montes dans leur véhicule qui démarre aussitôt. La camionnette part rapidement et nous sommes à l'arrière. Je ne sais pas combien de temps à durée le trajet mais ça a été une véritable torture. Le conducteur trace la route et chaques bosses nous cognes, chaques virages pris trop vite nous faits se heurter les uns aux autres, retenue uniquement par les parois latérales du véhicule. Au bout d'un certain temps la camionnette stop sa course. Nous entendons les passagers descendre, Le temps pour nous de nous relever, le corps endolori.
Un instant s'écoule, silencieux, puis une voix se fait entendre.
« - Bon écoutez, lança une voix d'homme à la cantonade, sans doute le leader : ce que vous allez entendre peut éventuellement vous permettre de survivre. Vous êtes nos otages et vous ne pourrez être libres que si une personne qui nous est chère est libérée de sa prison. D'ici là n'essayez pas de vous échapper. Cette camionnette est remplie d'explosifs. Si une porte s'ouvre vous sautez. Néanmoins si les autorités décidaient de ne pas réagir, il y a une minuterie et je peu vous annoncer qu'il vous reste quatre heures à vivre à partir de...maintenant. N'oubliez pas si vous souhaitez que ces quatre heures dure moins longtemps, essayé d'ouvrir une porte ! Et vous serez dispersé sur des kilomètres à la ronde ! »
Après ces mots, le bruit d'un véhicule qui démarre et s'éloigne, se fait entendre. Nous voilà seuls. je reste un instant assis. Tout est allé si vite qu'il me faut un instant pour analyser la situation. Cinq vies contre une, c'est donc ça le dilemme ! Quatre heures pour vivre ou périr et aucune échappatoire, nous n'étions plus maîtres de notre destin. Je me fais une raison : la requête des ravisseurs est irréel. Il est logique pour moi que l'on ne cédera pas à ce chantage. Qu'est ce cinq vies en échange d'une personne qui est sans doute dangereuse pour les autres ? Et si par un heureux hasard une personne dans un bureau décide d'accepter la requête, vu les lenteurs administratives, nous aurions le temps d'exploser avant. Le compte à rebours mortel est lancé. Pour ce qui est de la position du véhicule, je pense qu'il stationne dans un endroit reculé. La rue : trop de risques de se faire repérer, nous n'aurions qu'a crier ou faire du bruit. Pareil pour les parkings et autres lieux publics . La campagne ou au bord d'une route : trop voyant, surtout pour le fait que le véhicule a dû être signalé par les témoins de l'attaque du bus. L'endroit idéal est une zone désaffectée permettant une discrétion utile aux ravisseurs. Je sors donc de mes pensées et essaye de distinguer mes compagnons d'infortune. Les trois hommes demeurent silencieux mais la jeune femme sanglote dans un coin du véhicule. Ça me rend triste de l'entendre ainsi, j'aimerais tout faire pour la sortir de là mais je ne peux rien faire. Néanmoins je décide d'aller à côté d'elle pour lui apporter un peu de réconfort. Je m'installe prés d'elle mais ne sais quoi dire. Les mots qui me vienne sont inutile en de telle circonstance . je tente finalement un mot.
« -prenez ceci ! » et je lui tends des mouchoirs en papier. Elle me répond merci d'une voie triste. Je tente alors de lier conversation :
« - Quel est votre prénom ? »Demandais-je.
« Léna, m'annonça-t'elle, mais est-ce si important de connaître mon prénom ?
-Puisque nous devons passer du temps ensembles, oui, pour moi ça compte répondais-je.
-Vous pensez que l'on va s'en tirer ? »
Je pris un instant de réflexion, dans ma tête il était clair que non, mais hors de question d'être alarmiste. J'engageai une réponse prudentes :
« Peut-être mais c'est loin d'être gagné. Parlez-moi de vous ?
-De moi ? Demanda-t-elle étonné.
-Oui, nous avons quatre heures à attendre, faisons connaissance. Moi par exemple j'ai 30 ans, je mène une vie simple mais heureuse seul dans mon appartement. je travaille dans une supérette du centre-ville qui me permet d'échanger avec du monde. Donc j'adore ce boulot et cette proximité »
Je la sentis se détendre un peu dans sa voie. je crois qu'elle ne s'attendait pas à cette question.
« - j'ai 28 ans, se lança-t'elle, je suis dans cette ville depuis deux ans et demi, je suis célibataire et je travaille en tant que salarié dans une association de droit des femmes. Tout comme vous j'aime l'échange.
-Moi, j'ai 54 ans, enchaîna une voie dans le véhicule, je suis marié et je suis employé de mairie. Je m'appelle Georges. »
Visiblement les autres avaient décidé également de faire connaissance en l'écoutant parler. Tant mieux, car pour moi ils paraissaient des gens respectables. Les deux amis quadras enchaînèrent :
« - Pierre 42 ans, banquier en centre-ville.
« Et Marc 46 ans responsable maintenance pour un organisme d'habitat, je suis basé en centre-ville également.»
«Oui, repris le premier, Marc gère les réparations du bâtiment ou se situe la banque, ça nous a permis de sympathiser puisque nous nous croisons régulièrement dans notre boulot respectif et que nous habitons dans le même coin. »
Après ces présentations faites je repris la parole un instant :
« - puisque les présentations sont faites, on pourrait se tutoyer ? »
Tous approuvèrent. Je réfléchis un instant à ce prénom : Léna. Je l'aime bien et ça me fait penser à la chanson de "fool's garden" groupe que j'apprécie écouter. Et à ce propos je la sentis apaiser par le fait des présentations. Elle discernait mieux les gens qui l'entourait et dont elle ne voyait presque rien, dans le noir de ce véhicule . je sentis une main venir se poser sur la mienne, comme un remerciement du soutien accordé. Comme je m'y attendais cette peau est d'une grande douceur et, sans l'avouer un réconfort pour moi aussi. Nous continuons de discuter, évoquons nos philosophies de vie. Règne alors une vraie amitié entre nous cinq. Bien sûr je reste a côté de Léna alors que les trois autres occupent l'espace dans ce véhicule.
« - Tu a un loisir, une passion ? » Dis-je pour relancer la conversation.
« - J'aime la vie, cuisinier des repas entre amies, contempler le monde et vivre proche des gens. »
« -j'aime la nature et marcher longuement au milieu de celle-ci. » repris-je
Le temps s'écoule mes compagnons continus de converser entre eux, je les écoute silencieusement. Au fond de moi une nervosité me gagne. Je n'ai pas de notion du temps mais je sais que plus le temps passe, plus on approche de l'instant critique. Avons-nous une chance d'être retrouvés ? Si oui il nous faudrait être attentif. ce serait bête que quelqu'un arrive et cherche à ouvrir la porte sans prendre garde. Une fois les sujets de conversation épuisés ce fut le silence à bord. Quelque part dans ma tête je fis le bilan de mon existence jusqu'à ce jour.
J'ai eu une enfance classique mais heureuse, sans problème majeur. à la fin de mes années de collège je me suis orienté vers la vente. J'avais un goût pour le contact avec les gens malgré un caractère indépendant et réservé. J'ai toujours prôné le bien-vivre ensemble et je pense qu'il n'y a pas mieux que la vente pour cela : on vend à tout le monde sans regarder la couleur de peau, une éventuelle religion ou le sexe et l'âge de la personne. Et c'est cette proximité que j'ai trouvée dans cette supérette du centre-ville.
Une longue période s'écoule dont la durée est indéterminée. Néanmoins on peut estimer qu'elle est proche des quatre heures. Un bruit de véhicule se fait alors entendre. Pour nous pas de doute, ce doit être le service de déminage qui nous a localisés. Le véhicule s'arrête, on entend le claquement des portières. Nous nous faisons entendre :
« - nous sommes là ! Le véhicule est piégé » dit-on conjointement.
Quelques secondes après, la porte s'ouvre éblouissant nos yeux familiarisés avec le noir laissant apparaitre....les ravisseurs de nouveau, se tenant en face de nous. L'excitation laisse place à l'effroi. Pourquoi sont-ils revenus ? Ce n'est pas logique. Il n'avait qu'à laisser le véhicule exploser loin d'eux s'il n'avait pas obtenu leurs revendications. Et dans l'autre cas fuir avec leurs compagnons. Le leader désigne alors Georges.
« -approché les mains sur la tête ! »ordonne-t-il .
Georges s'exécute, sort du véhicule et s'éloigne pour s'entretenir avec l'homme. Les autres nous surveillent, nous n'entendons pas ce qu'il se dise. Peut après Georges revient et reprend sa place. Le ravisseur me désigne alors. Je sors donc du véhicule pas mécontents de pouvoir me lever et faire quelques pas. à mon tour de savoir de quoi il en retourne.
« -selon vous, pourquoi devriez-vous survivre plutôt que les autres ? »
Je ne m'attendais pas a ça, il me faut un instant de réflexion. Je pense à Léna, je dois tout faire pour la sauver, l'épargner puisque je peut le faire et qu'elle me tient a cœur.
« - qui vous dit que je dois survivre ? Lançais-je, il y a ici des gens mieux que moi. Il y a une jeune femme qui a toute la vie devant elle. »
« - La jeune femme ! » Me repris-t'il d'une voie cynique.
« - Oui elle le mérite, j'en suis convaincu. »
« - vous ne souhaitez pas vivre ? Insista-t'il.
« - si mais elle doit vivre, c'est plus important que ma vie. »
« - Bien , retourné dans le véhicule. » me demanda-t'il sans montrer la moindre émotion.
Je m'exécute et retourne dans la camionnette. Je m'attends à ce qu'une autre personne soit appelée mais le leader décide de s'entretenir avec deux de ses hommes. Un instant de silence et d'attente donc pour nous. Après s'être entretenu le leader revient vers nous.
« - vous deux venez avec nous. »annonça la voix ferme.
Ce « vous deux » désigne Léna et moi. Je suis abasourdi. Je ne sais pas si elle va être libérée mais il en est peu probable. En fait je me demande si mon intervention auprès du leader ne va pas la conduire à sa perte. Ce salaud a compris mon admiration envers elle et a décidé d'aller à l'opposé de ma requête. Nous descendons tous les deux de la camionnette et nous sommes dirigées vers le van noir. Deux hommes nous escortent. On nous fait monter à bord et nous attendons un instant. Je demeure silencieux. Les deux hommes de main et le leader montent à l'avant et le van démarre. Encore une fois nous ne voyons pas où l'on nous emmène. Nous roulons une vingtaine de minutes quand le van s'arrête.
C'est moi qui fus débarqué le premier. J'aperçois donc le lieu et je me demande pourquoi sommes-nous arrivées ici . ce n'est qu'un chalet abandonné dont les lambris de bois ce détachent au fil du temps. Dois-je craindre le pire ? Je commence alors à avancer quand je ressens une douleur derrière la nuque. J'ai à peine le temps de comprendre que l'un des hommes vient de me mettre un coup de crosse de son arme, que je gis inanimé.
Je reprends conscience car quelque chose gêne mes bronches. Il me faut tousser. L'air est rare et je vois presque rien avec cette atmosphère grise. Je distingue des choses orange et rougeâtre. Non d'un chien, il y a le feu, tout est emplie de fumée pendant que les murs brûlent. Soudain je distingue quelques choses au sol...
« - Léna !réveilles-toi ! »
Elle gît inanimée et avec cette fumée elle ne va sans doute pas se réveiller. Je dois la sauver ! Je la saisis comme je peux et je la traine au sol. Il me faut trouver une sortie. La fumée me pique et déplacé un corps inanimé est quelque chose de difficile. « aller, bouges toi ! » me dis-je. J'arrive prés d'une porte, je laisse la jeune femme au sol, c'est de toute façon la où il y a le plus d'oxygène. Je dois ouvrir cette porte ! Je dois le faire pour elle ! Aucun objet m'entoure pour m'aider, la porte est noircie et quelques braises apparaissent. Je n'ai le choix je propulse mon corps contre celle-ci, rien ne se passe, je recommence, encore et encore. Je me fatigue et mes bronches n'en peuvent plus. Je recommence encore ,je suis fou de rage, encore, le bois commence à craquer. Ce craquement me stimule . Dans un dernier souffle je crie « elle va s'ouvrir cette merde ! » et je me lance de toute mon énergie. La porte cède enfin. Le feu maintenant à l'air libre redouble d'intensité. Je dois sortir Léna. Je me baisse et la cherche à tâtons, je ne peux plus rien voir. J'arrive à la saisir et je la tire autant que je le peut , mon corps étant proche de lâcher, c'est une force invisible qui me guide. J'arrive à m'éloigner et je m'écroule totalement étouffé par les fumées. Au loin, j'entends une sirène puis je perds conscience. Je ne sais pour l'heure ce qu'il s'est passé par la suite.
Lorsque je me réveille, je suis sur un lit d'hôpital, un masque à oxygène entoure mes voies respiratoires. Je suis sortie de cette galère et je peux essayer de me reposer. Dans la soirée je suis interrogé par les forces de police sur ce que j'ai vécu. Je n'apprends rien sur les ravisseurs hormis leur fuite réussit. Je sais désormais que tous les otages sont sain et sauf. Léna est bien sur hospitalisée mais elle s'en sortira.
Le lendemain je suis autorisé à rentrer chez moi. Je me retrouve seul dans mon appartement. beaucoup de questions reste sans réponse. Je ne sais pas s'il y en aura un jour.
Pourquoi ? pourquoi cette attaque ? Pourquoi nous ?Qui sont ces hommes ? Comment peut-on fuir au nez et à la barbe des flics ? Pourquoi libérées trois personnes et essayée de tuer les deux autres ? Pourquoi le feu ?
J'appelle mon employeur et lui annonce mon retour dès le lendemain. Je ne veut rester à me lamenter. Cependant j'adapterais mon trajet : je me voie pas prendre le bus pour l'instant .
j'ai repris mon boulot tant bien que mal. La première mâtinée n'a pas été facile je n'ai pas de nouvelles de mes compagnons d'infortune. J'ai sauvé Léna , mais elle ne le sais pas. Peut-être que ce n'ai pas plus mal. J'ai repris ma vie, elle a repris la sienne. Elle est vivante c'est ça qui compte.
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