chapitre 3

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J'atterris à côté de la déesse, dans un endroit radicalement différent de celui du miroir : alors que dans ce dernier tout était noir, je me réceptionnai dans un endroit naturel. Tout autour de moi, se trouvaient des arbres de toutes sortes, ainsi qu'un bel étang scintillant. Athéna se trouvait à côté de moi attendant patiemment. Sans un mot elle m'indiqua de la suivre vers une belle rotonde que l'on voyait au loin. Cependant, en m'approchant, je remarquai que ce que j'avais cru être une rotonde s'avérait en fait être un magnifique temple : une double rangée de colonnes pour le porche, une entrée monumentale, le tout peint d'une manière sublime. Toutes les couleurs formaient un ensemble parfaitement organisé et ajoutait à majesté du lieu.

- Mais c'est le temple de Zeus, m'exclamai-je, rompant enfin le silence émerveillé que j'avais respecté jusque là. Enfin celui sur les reconstitutions.

Je me tournai vers la déesse qui acquiesçât en silence.

- Viens, nous allons rejoindre notre roi. Il veut te rencontrer et te parler de ta mission.

- Pas de soucis, une rencontre avec Zeus, murmurai-je. Bien sûr...

- Si tu ne crois pas en nous, pourquoi es-tu venue ?

- Curiosité je dirais. Et puis qui refuserait une aventure pareille ?

- Cinq personnes avant toi ont refusé cette mission, résonna alors une voix venant du fond du temple.

Athéna s'arrêta et m'enjoignit du menton à continuer seule. Je déglutis et me lançai. "Advienne que pourra"

- Seigneur Zeus, dis-je en entrant et en inclinant la tête. C'est un honneur.

Le roi des dieux sourit, amusé : 

- Essaie en le disant un peu plus vite, tu arriveras peut-être à te convaincre.

Je fus tellement stupéfaite que je restai la bouche ouverte. Le dieu partit d'un rire tonitruant et je compris pourquoi Homère décrivait toujours ces rires divins extrêmement bruyants. Cela eut néanmoins l'effet de me permettre de me ressaisir.

- Excusez-moi mais qu'est-ce que je fais là au juste  ? C'est bien beau tout ça, mais je ne vois pas pourquoi moi.

-Ah ces mortels, soupira le dieu, amusé, toujours aussi égocentriques.

Quelqu'un derrière moi toussota, me faisant faire un mini infarctus et rappelant le dieu à la foudre à ses "devoirs".

- Ah mon frère, te voilà, s'exclama joyeusement Zeus. 

Je me retournai curieuse et me trouvai face à un homme dans la quarantaine à vue de nez, et totalement aux antipodes du roi : il était mince mais musclé, assez grand, brun aux yeux verts. Et il me regardait avec une telle intensité que j'en fus gênée. Je regardai le premier homme en me demandant comment ils pouvaient être frères. En effet, Zeus était petit, rondeau, au visage jovial et joufflu percé de deux yeux d'un gris perçant. Sa jovialité évidente contrastait donc avait la sévérité apparente du nouveau venu mais également avec les visions qu'on s'étaient faites, sur Terre.

- Entre donc Poséidon, viens près de moi. Voici notre nouvelle recrue pour la Mission. Je crois que tu la reconnais. 

- En effet, fit Poséidon, LE Poséidon, d'une voix glaciale. Pourquoi as-tu pris cette mortelle en dépits de tous mes conseils ? Même Hadès et ta fille, Athéna, étaient opposés.

-Je sais, je sais, mais c'est justement pour cela que je la voulais. Les cinq autres, vous me les aviez vivement recommandés pour leur sagesse, leur force ou que sais-je. Mais tous ont refusé ou sont morts.

Je sursautai en entendant ces phrases : 

- Excusez moi, dis-je d'une voix plus ferme, m'agaçant de la situation. C'est bien beau tout cela mais pourquoi ?  Enfin ce n'est pas compliqué à comprendre comme question. Pourquoi vous me voulez, autre que "parce qu'eux ne voulaient pas", et à quel but ?

Zeus, enfin si c'était bien lui, releva un sourcil : 

- Tu es ici parce que tu es ce que tu es. Tu crois en nous et...

-Non, l'interrompis-je impoliment. Je ne crois pas en vous parce que je ne sais pas qui vous êtes. Et de toute façon je ne crois en rien, sauf en ce que je vois.

Au grondement du roi fit écho un coup de tonnerre au loin et sa voix se fit cassante.

- Cesse de m'interrompre et tu auras peut-être des réponses. Nous sommes les Olympiens, c'est grâce à nous que vous existez, ne l'oublie pas. Tu as toujours cru en nous et en la magie, et même si tu ne l'as jamais dis, nous l'avons toujours senti. Ton sang te lie à nous que tu le veuilles ou non. Nous t'avons appelée à nous parce qu'il est grand temps que tu embrasses enfin ta destinée.

Je ne pu m'empêcher de relever un sourcil, sceptique, surtout par rapport à l'histoire de cette "destinée", trop clichée à mon goût, même si je ne pouvais nier qu'il marquait des points. 

-Quelle est cette particularité sanguine que j'ai ? demandai-je, calmée. Et en quoi consiste cette mission ? 

- Tu iras dans différents univers et tu aideras les peuples qui  y vivent à rétablir l'égalité entre le Bien et le Mal, répondit Poséidon à la place de Zeus et omettant sciemment ma première question.

- Rien que ça ?! m'exclamai-je incrédule. Ne vous vexez pas mais tout cela me semble quelque peu farfelu. Si vous existez vraiment, qu'en est-il des autres divinités terrestres ? Existent-elles aussi ? Et pourquoi ne vous manifestez-vous jamais ? De quels univers parlez-vous ? Des univers parallèles ? 

- Tes questions sont tout à fait légitimes et les réponses viendront en temps voulu. Une fois que tu auras accepté la Mission, on t'en dira plus. 

-Je suis désolée, refusai-je, mais je ne prendrai pas de décision tant que je n'en saurai pas plus. 

Mais bon sang, pourquoi restaient-ils obstinément muets ? Je ne comprenais plus rien, sauf qu'ils voulaient m'embarquer dans quelque chose dont j'ignorais tout.

Les deux dieux se regardèrent et leur lutte muette ne m'échappa pas. Ils semblèrent trouver un terrain d'entente et alors qu'ils reportaient à nouveau leur attention sur moi, je sentis quelque chose m'empoigner par les deux épaule et me lancer.  Je fis un beau vol plané et atterris à quelques pas du trône. Je me retournai péniblement et rencontrai le regard brûlant de haine d'un homme. Je me figeai, n'osant plus bouger, de peur de sentir la lame de son couteau s'enfoncer dans mon cou.

-Alors c'est toi la gamine d'Athéna ? grogna-t-il d'un air bestial.Pas très fut' fut'.


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