chapitre 4
Je retins ma respiration, soufflée plus par la portée des mots de l'inconnu que par l'agression en elle-même. C'est alors qu'un trident, du moins ses pointes, se matérialisa lentement dans mon champ de vision.
- Lâche-la, dit Poséidon d'une voix glaciale.
- Sinon quoi ? maugréa Inconnu.
- Sinon c'est moi qui vais m'énerver Arès, résonna la voix de Zeus juste au dessus de moi.
Arès se releva tout en me lançant un regard mauvais et recula.
- Depuis quand autorises-tu des mortels à venir ici ? Ne me dis pas que c'est ça ton choix pour la Mission ?!
Je poussai un grognement, tant de douleur - en me relevant j'avais senti une vive douleur dans le bas de mon dos-, que de colère, et je répondis avant le roi :
- Il semblerait pourtant que si, sifflai-je, furieuse. Et ce n'est pas parce que vous êtes Arès que c'est vous qui avez le dernier mot. Alors Monsieur-Le-Très-Accueillant, allez vous faire voir chez les Grecs et laissez les gens matures régler les vrais problèmes.
Un silence de plomb s'installa, et la première pensée qui me vint fut plutôt mon jeu de mot stupide, bien que pas fait exprès, mais qui pouvait être vexant.
Arès sourit, puis éclata de rire :
- Ah je l'aime bien elle, s'exclama-t-il joyeusement. Peut-être qu'elle va survivre un peu plus longtemps !
Je me tournai vers Zeus, décidant d'ignorer cette brute épaisse avec un cerveau en forme de pois chiche, et lui demandai quand ils allaient me donner les détails de ma première mission. Aujourd'hui, je me rends compte à quelle point la manœuvre d'Arès était habile, et surtout à quel point je m'étais faite avoir. J'avais fait preuve de stupidité, mais mon ego était touché : je n'étais pas une gamine et je savais me débrouiller. Enfin le pensais-je.
Athéna rentra alors, s'inclina devant son père et son oncle et me fit signe de la suivre. Je remarquai en passant qu'elle ignorât royalement le dieu de la guerre. Nous sortîmes dans le soir tombant, et je m'en étonnai.
- On vit dans le même espace-temps que vous, m'expliqua Athéna.
- Donc vous avez les mêmes jours et années que nous. Ce qui vous fait plus de 2 000 ans, répondis-je, tout de même impressionnée.
- Très exactement.
- Vous ne les faites pas en tout cas, laissai-je échapper.
Athéna sourit, puis m'invita à entrer dans son temple, à l'image de l'Erechtheion terrestre.
- Maintenant que tu t'es engagée, je vais pouvoir répondre à toutes tes questions.
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