chapitre 9 (partie 1)
Nous arrivâmes quelques temps après – je comptai une heure ou deux tout au plus - devant un magnifique château mêlant les agréments du 17e siècle aux utilités rencontrées début du Moyen-Âge. Ainsi je pouvais voir un magnifique pont-levis précéder une porte en bois double battant figurée s’ouvrant sur une immense cour bien rangée et dont le plan très géométrique me fit penser à Versailles. Cependant tout autour dudit château se trouvaient des douves profondes, des tours au nombre de 7 et à intervalles réguliers, des archères, avec bien évidemment leurs archers en postes et de toute évidence à l’affût.
Nous avançâmes au pas et entrâmes dans le château. Toutes sortes de gens s’affairaient dans une joyeuse cacophonie, telle celle que j’avais imaginée, enfant. Là où se fut tout de suite moins féerique, ce fut au moment où un silence total s’abattit sur la cour, quand nous fûmes arrivés au centre de celle-ci. Tout le monde nous regardait et j’avais du mal à savoir qui du maître des lieux ou moi-même. Il y eu beaucoup de révérences, ce qui me fit penser qu’ils saluaient leur maître mais les regards tristes et résignés que j’aperçu me rendirent perplexe. Étais-je encore une fois tombée sur un malade ? En effet, j’avais le hic pour toujours terminer avec des gens douteux. Par exemple, mon ex petit copain était devenu tellement possessif que j’avais du rompre avec lui. Je ne pouvais même plus aller voir des amies. Lorsque je l’avais plaqué, il l’avait tellement mal pris qu’il avait tenté de m’agresser un soir ! Et au couteau, s’il-vous-plait. Mais je m’égard, revenons à ce moment très gênant où tout le monde m’observait avec pitié tandis qu’Idris menait le cheval au pas en direction des écuries.
Là nous attendait un jeune garçon d’écurie, d’environ quatorze ans ainsi qu’un autre, identique mais en plus vieux. Des frères sans doute. Le premier se saisit des rênes du cheval tandis que le second m’aidait à descendre. Heureusement pour moi, je ‘étais calmée pendant le trajet. Je pus donc réagir comme il convenait à une jeune dame d’une condition noble. Pendant qu’Idris descendait à son tour, j’observai les écuries. Elles étaient spacieuse, à la mode américaine, avec une rangée de boxes de chaque côté de l’allée. Le tout était visiblement régulièrement entretenu, pas une trace au sol non plus et les chevaux sortaient le bout du nez, curieux. Eux aussi étaient bien soignés. Et il me semblait n’y avoir que des pures races, leurs traits caractéristiques se répétant partout.
Je me retournai vers le maître et m’aperçu qu’il m’attendait patiemment. Je rougis légèrement et me tournai vers lui, indiquant ainsi que j’étais prête à le suivre. Nous nous dirigeâmes donc lentement vers la majestueuse porte d’entrée principale du château, ce qui me permit d’observer attentivement mon environnement. Du côté ouest – du moins si ici aussi le soleil se couchait à l’ouest - on trouvait de magnifiques jardins à la française de part et d’autre du pont levis. A l’est, se dressait, majestueux, le bâtiment principal. Je n’aurais assez de mots pour le décrire mais imaginez un mélange des hautes tours de Gondolin avec une cathédrale de la Renaissance. Un pur chef-d’œuvre d’architecture. Placé stratégiquement puisqu’il était superbement éclairé par la douce lumière du soleil couchant. Au sud, l’écurie que nous venions de quitter. Et enfin, au nord, toutes sortes de boutiques : forgeron, potier, paysans vendant ses fruits, tous se côtoyaient joyeusement, quoique cette joie ternie par notre arrivée. Cela me perturba à nouveau mais je n’osai déranger mon sauveur avec d’éventuelles questions gênantes.
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